Les droits des femmes, c'est toute l'année, et la date du 8 mars ne doit être que l'occasion de le rappeler. Ce que montre la sélection des ouvrages présentés ci-dessous.
Mais la parole des femmes, sur LIBREL c'est une évidence. Pour en témoigner, c'est une des thématiques qui a fait partie des meilleures ventes en 2022 sur notre portail et qu'on peut retrouver ici : celle qui parle de féminisme, de genre, du patriarcat, etc...
Les femmes ont des choses à dire, elles le disent.
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d'Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n'auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l'affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l'industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d'interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l'expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l'oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d'Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d'irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
« Qu'est-ce qui peut bien faire qu'une femme soudain abandonne celle à qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j'ai passés auprès de toi, aujourd'hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d'Ève. Toutes deux apprendront qu'« on peut vivre une même histoire de deux façons totalement différentes ». Livrant en alternance les points de vue des deux femmes, Fanny Chiarello et Wendy Delorme interrogent de manière sensible et incarnée la possibilité d'une relation durable, la compatibilité de modes de vie a priori opposés, la nécessité d'affronter les fantômes du passé afin de rendre le présent possible, tandis que s'ébauche en contrepoint une subtile réflexion sur les pouvoirs et les limites de la création littéraire.
Même les femmes les plus féministes se surprennent à aimer le regard conquérant des hommes sur elles ou à préférer des tâches ménagères à des activités censément plus épanouissantes. Ces désirs sont-ils incompatibles avec leur indépendance ? Comment la soumission se manifeste-t-elle ? Comment est-elle vécue et comment s'explique-t-elle ?
Les scandales sexuels qui ont agité le monde ces dernières années ont jeté une lumière crue sur l'envers de la domination masculine : le consentement des femmes à leur propre soumission.
Tabou philosophique et point aveugle du féminisme, la soumission des femmes n'est jamais analysée en détail, dans la complexité des existences vécues. Sur les pas de Simone de Beauvoir, Manon Garcia s'y attelle avec force, parce que comprendre pourquoi les femmes se soumettent est le préalable nécessaire à toute émancipation.
Que l'on soit fille ou garçon,les injonctions portant sur ce que l'on peut ou doit faire - ou non - de son corps et de son apparence sont la norme.
Role models, histoire des vêtements, anecdotes et détails croustillants... ce petit manifeste illustré est fait pour prouver avec humour que chacun.e a bien raison de vouloir faire ce qui lui plait avec son corps et ses vêtements !
125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides Salomé avait 21 ans, était étudiante en sociologie et anthropologie, et voulait devenir institutrice.
Marie-Alice, 53 ans, était chercheuse en biotechnologie et féministe convaincue.
Myriam, 37 ans, était championne d'équitation, diplômée de Saint-Cyr et mère d'un bébé de 14 mois.
Gülcin, 34 ans, mère de quatre enfants, avait déposé plainte et écrit au procureur de la République.
Et pourtant...
En France, une femme est assassinée par son compagnon ou ex-compagnon tous les deux jours et demi, soit en moyenne 125 femmes par an.
Qui sont-elles ? Quelle est leur histoire ? Comment en sont-elles arrivées là ?
Pour une fois, les victimes ont un visage. 125 personnalités de la littérature, des mondes politiques et artistiques, prennent la plume pour raconter ces vies détruites et ce que les chiffres ne disent pas.
À travers l'analyse de son parcours de femme touchée par la violence et ses entretiens avec des policiers, psychiatres, avocats, associations, philosophes..., Sarah Barukh cherche à comprendre l'emprise, les schémas communs aux féminicides et le rôle de la société dans ces assassinats.
Un livre hommage pour se souvenir et faire réfléchir à notre implication à tous, collectivement. 125 voix et des milliers se lèvent pour que ces meurtres cessent.
Un livre-hommage poignant qui devrait éveiller les consciences. Marie Claire Un recueil rare dans lequel on peut lire 125 courts et magnifiques portrait de victimes. Le Parisien Un formidable travail de mémoire. Cheek Un livre-hommage qui, plus qu'un cri de révolte ou d'indignation, et déjà a lui seul un combat. Psychologies À propos de l'autrice Sarah Barukh a été salariée, entrepreneure, réalisatrice et romancière. Elle a mené une enquête de deux ans pour identifier et retrouver les 125 familles qui témoignent dans ce texte.
On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés.
Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque...
La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.
Soixante-dix ans de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et toujours la volonté de transmettre aux nouvelles générations le flambeau de la révolte. Parce que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise. Et parce que naître femme reste une malédiction dans la plupart des pays du monde.
Avec son amie Annick Cojean, la célèbre avocate revient sur les épisodes marquants de son parcours rebelle : son enfance en Tunisie dans une famille juive modeste ; son refus d'un destin assigné par son genre et son rêve de devenir avocate ; sa défense indéfectible des militants des indépendances tunisienne et algérienne soumis à la torture ; son association, Choisir la cause des femmes ; et, bien sûr, ses combats pour le droit à l'avortement, la répression du viol, la parité.Une farouche liberté laisse un dernier message: si on arrête, on est foutues. Magali Cartigny, Le Monde.Il est de ces voix et ces combats qui changent une société. Hélène Roussel, France Inter.
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Moi c'est Madame jeunes est l'extension du jeu éponyme, adapté au quotidien des 12 à 18 ans.
Le principe est simple : s'entrainer à riposter aux attaques sexistes, parler de ce sujet de manière collective et bienveillante, définir ce qu'est le sexisme, libérer la parole des jeunes sur la question des stéréotypes de genre et trouver des solutions pour lutter contre les discriminations.
Les règles du jeu sont faciles à prendre en main et s'adaptent aux envies et à la personnalité de chacun. C'est un jeu coopératif qui permet d'aborder ce sujet lourd dans un cadre sécurisant, de favoriser l'échange et de provoquer un sentiment de compassion et d'entraide.
C'est grâce au résultat d'un travail collaboratif avec des éducateur·rices spécialisé·es, des professeur·es et des élèves que nous avons pu créer ensemble l'extension jeune. Elle se présente ainsi comme un outils pédagogique concret qui permet l'apprentissage et valorise toutes les personnalités pour que chacun·e puisse y trouver sa place.
Il y a 50 ans, Aretha Franklin réclamait le "respect", dans les années 1990, les Riot Grrrls émergent et aujourd'hui, des superstars comme Beyoncé commercialisent une version sexy du féminisme. Les charts regorgent de voix féminines, mais les scènes de festival, les magazines musicaux et les nightclubs restent dominés par les hommes. Pourtant, il y a des rebelles présentes à chaque coin de rue, dans chaque décennie où les femmes ont pris la guitare, le micro ou les platines de DJ.
Chacune a sa propre histoire. Il est question d'émancipation, de colère, de drogue et de rock n'roll, de sexe et de sexualité. Mais avant tout, de musique. Qu'il s'agisse de voix dans la soul, de battles dans le rap, de solos de guitare dans le rock, de grands tubes dans la pop ou dans la techno.
Toutes ne sont pas des rockeuses au sens propre du terme, mais si l'on estime que le rock définit une rupture, alors oui, toutes ces femmes sont de sacrées rockeuses.
À travers plus de 100 textes instructifs, divertissants et personnels, des journalistes, des musiciens ou des fans parlent des groupes qui les ont marqués, des artistes féminines qui ont donné une nouvelle facette au féminisme, de leurs disques préférés, des oeuvres de leur vie et des chansons qu'ils reprennent en choeur, du classique à l'outsider.
En 1990, Julie Delporte n'a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s'identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.
Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l'emporter, l'autrice retrace l'histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l'hétéronormativité.
Dans Confessions d'une femme normale, l'autrice montréalaise remonte le fil de ses tribulations dans le but de terrasser la honte qui lui colle au corps depuis l'enfance dès qu'il est question de sexe. D'une remarquable franchise, ce premier livre est un plaidoyer pour une sexualité décomplexée et sans tabous.
Alors qu'elle regardait un film en famille, Éloïse, 11 ans, a éprouvé de nouvelles sensations devant une scène érotique. Elle s'est alors écriée avec beaucoup de candeur: «Maman!? Pourquoi j'ai des papillons dans le poupou!?» Saisie d'étonnement, sa mère n'a pas su quoi lui répondre. Ses parents n'ont jamais parlé de sexualité avec elle, et ce n'est pas à l'école catholique qu'elle a fréquentée qu'Éloïse a pu obtenir des réponses. Elle s'est donc tournée vers la pornographie, puis a commencé, à son rythme et non sans quelques faux pas, son éducation sexuelle.
Une certaine partie du corps de la femme, celle que Gustave Courbet a évoquée dans son ta-bleau L'origine du monde, a suscité et continue de susciter l'intérêt un peu trop «vif« de certains représentants de la gent masculine. C'est ainsi que le Dr. Kellogs, l'inventeur des corn-flakes, a pu affirmer que la masturbation provoque le cancer de l'utérus et le Dr. Baker-Brown a pu préconiser l'éradication de l'onanisme féminin par l'ablation du clitoris (la dernière a été pratiquée en 1948). Si le corps médical n'y va pas avec le dos de la cuillère, les philosophes ne sont pas en reste. Jean-Paul Sartre peut ainsi écrire « ... le sexe féminin... est un appel d'être, comme d'ail-leurs tous les trous ». Sous la plume acérée de Liv Strömquist défile toute une galerie de personnages (pères de l'église et de la psychanalyse, pédagogues, sexologues) dont les théories et les diagnostics ont eu des conséquences dévastatrices sur la sexualité de la femme.
À l'issue d'une manifestation à Tunis, une jeune française est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes. Entre ces murs, c'est un nouvel ordre du monde qu'elle découvre, des règles qui lui sont dictées dans une langue qu'elle ne comprend pas. Au sein du Pavillon D, cellule qu'elle partage avec vingt-huit codétenues, elle n'a pu garder avec elle qu'un livre, Les Contemplations de Victor Hugo. Des poèmes pour se rattacher à quelque chose, une fenêtre pour s'enfuir. Mais bientôt, dans les marges de ce livre, la jeune femme commence à écrire une autre histoire. Celle des tueuses, des voleuses, des victimes d'erreurs judiciaires qui partagent son quotidien, lui offrent leurs regards, leurs sourires et lui apprennent à rester digne quoi qu'il arrive.
Vibrant d'humanité, Les Contemplées, roman autobiographique enflammé, nous livre l'incroyable portrait d'un groupe de femmes unies face à l'injustice des hommes.
« Ne suis-je pas une femme ? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, abolitionniste noire des États-Unis, posa en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre devenu un classique les processus de marginalisation des femmes noires et met en critique les féminismes blancs et leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Réédition d'un texte de la grande autrice féministe Xavière Gauthier, qui a fondé la revue Sorcières en 1976, autour de la centrale nucléaire du Cotentin, dont elle est originaire, et les effets produit par la construction de ce bâtiment sur le territoire environnant. Enrichie d'une préface et d'une "lettre à Greta Thunberg", ce texte rappelle la nécessité d'articuler les discours féministe et antinucléaire à l'heure où les dirigeants et les lobbys nucléaires s'efforcent de réhabiliter l'atome et de faire construire de nouvelles centrales sur le territoire français.
Dans Femme, indigène, autre, Trinh Minh-Ha explore la question de l'écriture d'un point de vue postcolonial et féministe. Ce livre qui s'inscrit à l'intersection de plusieurs domaines - critique littéraire, anthropologie, études culturelles, études de genre - juxtapose de nombreux discours contemporains issus des cultures dominantes afin de bousculer les normes de l'écriture littéraire et académique. Tout en s'adossant aux grands monuments de la discipline (Roland Barthes, Jean-Paul Sartre, Virginia Woolf, etc.) Trinh Minh-Ha remet en cause l'orthodoxie stylistique et théorique exigée dans le processus de production de connaissances et d'oeuvres littéraires afin d'établir un nouveau rapport au langage. Se faisant, elle interroge les usages d'une nouvelle génération de théoriciennes féministes postcoloniales, donnant la voix à des femmes de couleurs qui remettent en question le discours majoritaire en éclairant des métarécits situés, une approche non-linéaire et ouverte de l'écriture. En s'éloignant des modèles et discours académiques traditionnels, Femme, indigène, autre propose de nouvelles « manières de savoir » qui performent une forme de langage alternative, plus proche des traditions orales et spontanées des communautés indigènes. Prenant appui sur sa propre histoire personnelle, l'autrice restitue les échos de l'histoire de sa grand-mère, conteuse au Vietnam, afin d'illustrer le rôle des femmes comme dépositaire d'un héritage ancestrale et donc créatrice de langage. À mi-chemin entre le livre théorique et l'oeuvre littéraire, cet ouvrage atypique publié en 1989 détone tant par sa forme que son propos et participe à la recherche d'une nouvelle façon d'articuler les luttes et recherches d'une génération d'écrivains et d'écrivaines. Le langage - et par association l'acte d'écrire - devient ainsi le miroir de la construction théorique des grandes luttes du XXIe siècle. Cet ouvrage, considéré comme un classique de la littérature féministe postcoloniale en langue anglaise, est le premier livre de Trinh T. Minh-Ha traduit en français. Avec une préface inédite d'Elvan Zabunyan.
L'auteur du best-seller « Vivre en femme libre » livre une polémique explosive sur l'égalité au XXIe siècle. Dans cet ouvrage, Anne Dickson remet en cause le statu quo en montrant comment le sexisme nous affecte tous, nuit à tous, et pourquoi le féminisme reste la clé pour le remettre en cause. Cet ouvrage s'adresse à tout homme qui se sent exclu par le féminisme, qui se surprend à croire qu'il y a une part de vérité dans la simplification fréquemment entendue selon laquelle une femme victime de viol l'a «cherché» en s'enivrant ou en s'habillant de manière provocante, même s'ils ne le reconnaîtraient jamais à voix haute. Ce livre s'adresse aux hommes qui aiment leur partenaire, leur fille, qui ne veulent pas les voir blessées ou injustement désavantagées, mais qui ne trouvent pas le moyen de s'exprimer. Il s'adresse à tous ceux qui pensent que le féminisme n'est pas qu'une «affaire de femmes» dépassée. Et, par-dessus tout, c'est un cri de ralliement pour les hommes et les femmes qui croient encore en un féminisme qui peut conduire à une égalité véritable et durable. J'en suis venue à considérer le sexisme comme le processus de lavage de cerveau le plus répandu et le plus efficace de l'histoire de l'humanité. Chaque structure de la vie quotidienne (juridique, sociale, institutionnelle, politique, culturelle et religieuse) a été et est encore organisée autour de présupposés sexistes inégaux. L'inégalité entre les sexes continue d'être maintenue et perpétuée consciemment et inconsciemment par les hommes et les femmes : elle est devenue si familière que nous pensons qu'elle est normale ...
« On ne nait pas féministe, on le devient.
Pour cette raison, peut-être, je me suis demandé :
Et si c'était moi la femme bafouée, la femme battue, la gamine prostituée, jetée à la rue, la patiente qui souffre d'endométriose, ou la militante harcelée sur les réseaux ? Si c'était moi celle qu'on humilie, si c'était moi celle qu'on viole ou celle qu'on tue ?
Je n'ai rien subi de tout ça. Quel droit, alors, ai-je de parler ?
Et bien leurs droits à elles, justement.
Des droits qui continuent à être, tous les jours, foulés aux pieds.
Et parce qu'il faut encore le dire, le marteler, le hurler, et que je peux (veux) faire entendre ma voix, voici : un peu de moi, pour énormément d'elles. »J. G.
Depuis une dizaine d'années, ses aventures d'actrice et de productrice ont mené Julie Gayet sur les chemins du féminisme, bien avant la vague Metoo. Un féminisme fort, sincère et concret, loin de la posture. Un féminisme qui trouve ses racines au plus profond de sa propre histoire, avec cette certitude chevillée au corps : ensemble, on est plus fortes.
À travers les portraits de celles qu'elle admire pour leurs engagements auprès des femmes, elle se livre elle-même ici, en creux, comme rarement.
Un ouvrage pudique, tendre, violent, drôle parfois. Absolument nécessaire.
Dans ce dialogue intellectuel et intime, la romancière Annie Ernaux et la sociologue Rose-Marie Lagrave, issues de la même génération, se livrent à une réflexion sur leurs trajectoires sociales : elles évoquent autant leurs points communs - familles modestes, normandes, bercées par le catholicisme -, que la manière différente dont elles se conçoivent en tant que transfuges de classe. Elles partagent ici leurs parcours, leurs lectures (de Pierre Bourdieu à Virginia Woolf), leurs rapports au travail, à la reconnaissance et à la vieillesse, et donnent à penser l'amitié féministe et l'écriture comme voies vers l'émancipation.
"Arbre de l'oubli" brosse le portrait d'une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l'Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l'émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d'un parcours initiatique. Mais il s'agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d'un grand roman d'Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d'aujourd'hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.
FILLE, nom féminin 1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.2. Enfant de sexe féminin. 3. (Vieilli.) Femme non mariée.4. Prostituée.Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. «Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. - Non, j'ai deux filles», répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c'est toujours mieux qu'une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?L'écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l'importance des mots dans la construction d'une vie.
Parce qu'on ne naît pas homme, on le devient.
Adapté du podcast phénomène Les Couilles sur la table, ce livre est une synthèse indispensable et passionnante de ce que l'on sait sur la virilité, les masculinités et les hommes.
Un livre à offrir à toutes celles et ceux qui se posent des questions sur eux-mêmes. Et à celles et ceux qui ne s'en posent pas encore.