Rentrée d'hiver - Sur les tables des libraires - Auteurs et autrices de chez nous
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Le narrateur, naguère professeur de français et romancier dilettante, a invité au Cirio, une brasserie bruxelloise, une collègue venue de Pologne. Ils y entrevoient une silhouette féminine et se mettent au défi de faire d'elle l'héroïne d'un roman. Ainsi, entre connivences, badinages et brocards, naît sous leur plume Elzbieta, enfant juive polonaise ayant échappé aux camps d'extermination qui ont englouti ses parents. Elle et Bogena, mère de substitution, peut-être cosaque et peut-être tzigane, fuient les troupes soviétiques à travers la Pologne et la Tchécoslovaquie, jusqu'à Vienne, tremplin vers Bruxelles, nous offrant un panorama de l'Europe centrale convulsionnée de l'après-guerre.lt;br /gt; Un roman gigogne, qui se construit sous le regard du lecteur dans la critique incessante et les repentirs, où les relations entre les deux coauteurs se calquent sur les aventures fictives de leurs personnages.lt;br /gt; Jacques Lefèbvre a présidé l'Association belge des Professeurs de Français. Huit années au cours desquelles il a donné des formations en Pologne, Slovaquie et République tchèque. Avant le présent ouvrage, il avait publié jusqu'ici quatre romans et un essai littéraire. Il est également artiste plasticien, notamment aquarelliste.lt;br /gt;
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Je veux être l'élue, la mère, la pute, la copine, la salope, la pote, la pire et la meilleure, le plan cul, la baise d'un soir, l'amour d'une vie. J'attends l'amour de mes rêves, il peut venir, je suis prête. Féministe ou pas, j'attends la douceur et la fièvre, le prince Disney, l'amant à la Duras. J'attends qu'il glisse un numéro de téléphone, un regard, me sauve de mes nuits littéraires et solitaires. Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et du lit au lit, mes gestes ont trop de plaies, mon monde est trop confit, une saleté de cerise collante sans gâteau ni bougies.
Fille unique d'un père fou et d'une mère absente, Clotilde a trouvé dans sa chambre envahie de livres un abri à ses tourments. Livrée à elle-même depuis l'enfance par son père, blanc, issu d'une riche famille belge, Clotilde cherche, à travers la littérature, à combler le vide laissée par sa mère noire et congolaise.
Mais en ce début d'été, un coup de foudre la surprend et son équilibre vacille. Les Fragments d'un discours amoureux accompagnent sa dérive dans les rues de sa ville natale, Bruxelles. De quartier en quartier, elle erre, en quête d'amour et de ses origines. Les hommes et les femmes qu'elle rencontre la maintiennent debout. Jusqu'à quand?? -
Ils ont la vie derrière eux, du moins le croient-ils. L'un et l'autre ont choisi la solitude comme viatique pour la route qu'il leur reste à suivre. Par commodité pour lui, par défaut pour elle.
Le hasard ou le destin, même si les deux solitaires ne font aucunement confiance à ces génies de l'inconnu, vont néanmoins s'intéresser à eux. Avec un peu de compassion, un rien d'humour et une bonne dose de cruauté, selon la règle.
La vie devant soi sera-t-elle plus forte que l'envie ou le mal de vivre ?
La misanthropie de l'homme désabusé, la misandrie de la femme blessée peuvent-elles se dissoudre dans l'amour ?
Un défi, une expérience ultime, un sursaut sentimental les aideront peut-être à surmonter leur indifférence, à vaincre leur résistance.
SEUL & SEULE deviendraient ainsi, par la force tranquille des choses humaines, d'humbles héros d'une histoire à la fois banale et déroutante.
Un roman à la fois émouvant et drôle, servi par une très belle écriture.
Auteur d'une trentaine d'ouvrages (poésie, théâtre, nouvelles), dont plusieurs primés, Michel Ducobu, dans ce premier roman oscillant sans cesse de l'ironie à l'autodérision poignante, nous mène, à l'instar des maîtres russes de la fin du XIXe, vers un dénouement pathétique et consolant. -
Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste
Emmanuelle Pirotte
- Cherche Midi
- 11 Janvier 2024
- 9782749177182
" Je m'appelle Dominique Biron et j'ai décidé de mourir dans trois jours. C'est le temps qu'il a fallu au Christ pour revenir d'entre les morts, ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. " Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois n'a pas réussi à priver Dominique d'une certaine hauteur de vue sur l'Existence.
Le plus difficile est de prendre congé de sa petite-fille adorée, Victoire, 20 ans. Que lui dire ? Que lui écrire ? Comment lui faire comprendre que le choix de sa grand-mère est celui de la liberté et, paradoxalement, de la vie ?
Dans un texte qui claque comme un uppercut, Emmanuelle Pirotte fait du lecteur le dépositaire d'une singulière confession, implacable, drôle et tendre. Travaillé par les problématiques qui hantent nos sociétés modernes, le roman interroge sans concession notre rapport à la mort et au libre arbitre.
Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste est le portrait d'une femme qui se lance, avec panache, dans un ultime face-à-face avec elle-même. -
Hélène s'apprête à prendre l'habit. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences ?
Le silence bruissait avec douceur.
En apparence rien n'avait changé.
Mais Hélène percevait le tumulte sourd qui bouleversait l'abbaye. C'était un mouvement imperceptible pour qui n'y aurait pris garde, le touriste ou le visiteur, pour qui n'aurait pas su, pour qui n'aurait pas connu le regard de chacune des moniales. Mais Hélène percevait sensiblement le fracas. Ça ne faisait pas de bruit, ça n'avait brisé aucun rythme, c'était comme invisible. Mais pour elle qui connaissait chacune, qui avait pénétré l'harmonie de la communauté, qui en savait la cohérence paisible, pour Hélène qui était presque devenu un élément de cet ensemble, c'était là. Le chaos était comme une vibration, la confusion comme une cacophonie muette.
Hélène, une jeune femme que rien ne destinait à la vie monastique, s'apprête à prendre l'habit. Les vocations se font rares, rien ne devrait faire obstacle à sa prise de voile. Mais la réalité est toujours plus complexe. Venue dans cette abbaye bénédictine pour une simple retraite, elle y est accueillie par les quatorze moniales et presque naturellement se mêle à leur vie de prière, de silence et de joies simples. Elle découvre l'art de l'enluminure, aide au jardin, à la cuisine, approfondit sa foi, se sent pour la première fois à sa place, comme si une paisible évidence lui montrait un nouveau chemin de vie. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences. Confrontée à cette réalité qui la bouscule, la communauté finira par trouver une unanimité. Mais qu'en est-il de l'Institution ?
Claire Huynen, dans un texte bouleversant, nous livre une réflexion profonde sur l'identité, la tolérance et l'importance à trouver sa vraie place en harmonie avec ce que nous sommes vraiment. -
2028. Alors qu'il mène une vie agréable entre Albane, son épouse, sa belle-fille Éloïse, son métier de chirurgien de la face et sa passion de sculpteur, Philippe voit ressurgir Olga, un amour de jeunesse qui lui broya le coeur vingt-cinq ans plus tôt.
Olga est la mère de Vlad Rashen, icône mondiale de la chanson, engagé dans la lutte contre les profiteurs, les pollueurs et autres planéticides. Après un concert, son visage a été vitriolé.
En acceptant de reconstruire le visage de Vlad, Philippe ne sait pas qu'il va être impliqué, malgré lui, dans ce mouvement d'indignation planétaire, non sans dangers pour lui et les siens.
Sur fond de pièges déjoués, ce roman aux multiples rebondissements est à la fois un roman d'amour et ce rêve régénérateur que nous nourrissons tous pour nous-mêmes et nos enfants. -
À l'instant où nos yeux se croisèrent, un désir qui se mêlait à de la peur s'éveilla en moi et me prit au dépourvu. Il paraissait dire que les forces du destin avaient oeuvré pour me mener à la découverte de l'existence de la jeune femme. Ses pupilles, rivées sur moi, semblèrent un gouffre ; un abîme qui m'attirait à lui, plus effrayant que toute chose en ce monde... Passionnée par la peinture, Adélaïde, la vingtaine, a fui la France après avoir échoué au concours d'entrée des Beaux-Arts. Ayant renoncé à sa carrière artistique, elle porte en elle cette blessure qui la frustre et l'empêche d'avancer. À la suite de cette déconvenue, Rachid, un ami, fait tout pour qu'elle le rejoigne à New York et qu'elle accepte un poste de graphiste dans l'entreprise où il travaille. Lorsqu'elle rencontre Hiba, c'est comme un sortilège qui s'empare d'Adélaïde. Elle voit en cette jeune femme un idéal de beauté et de liberté qui lui fait défaut. Si le coup de foudre existe en amitié, où s'arrête l'obsession et où commence l'emprise ? Au hasard heureux de Mehtap Teke nous entraîne dans une fable new-yorkaise aux irrésistibles accents hitchcockiens.
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Le projet de Papier pelure avait été élaboré avec l'auteur, de son vivant. Daniel Fano avait en effet retrouvé une liasse d'écrits de jeunesse, plus ou moins rongés par l'humidité, et nous avions imaginé de republier ses premiers livres, épuisés de longue date, augmentés de ces textes inédits. Papier pelure se compose ainsi pour un tiers de poèmes qui n'avaient jamais vu le jour, malgré leur étonnante maturité. Mais c'est l'ensemble de l'ouvrage qui surprendra sans doute les lecteurs et les lectrices d'aujourd'hui. Lapidaire et superbement incongrue, jouant avec les codes du roman noir, du cinéma ou de la bande dessinée, la poésie de Daniel Fano est à redécouvrir d'urgence.
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Automne 1988, vallée de l'Aisne.
Le corps sans vie de Grâce Modave est retrouvé dans une falaise, où elle semble avoir chuté depuis sa villa perdue dans le taillis. La défunte est l'épouse de Maurice Modave, dit Momo, ancienne star du football local et riche propriétaire d'un magasin de chaussures à Liège. Si les gendarmes concluent rapidement au suicide, des zones d'ombre persistent autour de cette mort aussi soudaine que mystérieuse. Une aura de mystère se crée autour de Momo et de ses agissements emmêlés, en toile de fond, à sa relation fusionnelle avec sa mère. Touche par touche, dans la veine de ses romans psychologiques, Armel Job brosse ici le portrait particulièrement sensible d'un homme, objet et sujet de terribles passions contradictoires. -
« Dormir, c'est ce que j'avais fait depuis le début ».
Devenu malgré lui un architecte à la mode, Pierre-Antoine est le père de trois enfants indifférents et l'époux d'une galeriste surmenée. Au milieu d'une insomnie, ses yeux s'ouvrent sur une étrange révélation. La réalité lui apparaît désormais sous un jour nouveau. Le visage de sa fille, l'éclairage de sa cuisine, les mails de ses clients, le sourire de sa femme, les oeuvres qu'il regarde... tout a changé.
Alors qu'une simple allergie lui est diagnostiquée, le narrateur annonce à son entourage souffrir d'un cancer de la gorge.
Cette ruse devrait lui laisser le temps d'écrire un roman, de retrouver l'amour de sa femme, la considération de ses enfants ainsi que le sens de cette existence burlesque.
Comédie absurde et pleine d'esprit, le premier roman de Paloma de Boismorel se joue avec vivacité de la tyrannie du bien-être, des vanités et des faux-semblants. -
À l'occasion d'une rupture, un jeune homme va convoquer les fantômes de son passé. Un premier roman sincère et poétique, qui explore l'absence sous toutes ses formes.
Depuis que son ex l'a largué parce qu'il était faible et fragile, Melvile ressasse l'histoire d'amour qui vient de le terrasser. Sur les réseaux sociaux où il s'est réfugié, une rencontre virtuelle va réveiller ses disparues. Laetitia, la Galopante, Nina... Trois images manquantes, trois premières fois.
Seuls les fantômes est un voyage dans le temps où tournoient les voix du passé. Les grandes vacances à Saint-Dalmas Valdeblore, les truites du Boréon, les émois et les malentendus...
Un premier roman à la poésie singulière, où un homme cherche sa place, où les fantômes parlent et consolent parfois.
" Une voix forte et bouleversante. " Jean-Baptiste Andrea, auteur de Veiller sur elle, prix Goncourt 2023.