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Caroline De Mulder
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Heim Hochland, en Bavière, 1944. Dans la première maternité nazie, les rumeurs de la guerre arrivent à peine ; tout est fait pour offrir aux nouveau-nés de l'ordre SS et à leurs mères "de sang pur" un cadre harmonieux. La jeune Renée, une Française abandonnée des siens après s'être éprise d'un soldat allemand, trouve là un refuge dans l'attente d'une naissance non désirée. Helga, infirmière modèle chargée de veiller sur les femmes enceintes et les nourrissons, voit défiler des pensionnaires aux destins parfois tragiques et des enfants évincés lorsqu'ils ne correspondent pas aux critères exigés : face à cette cruauté, ses certitudes quelquefois vacillent. Alors que les Alliés se rapprochent, l'organisation bien réglée des foyers Lebensborn se détraque, et l'abri devient piège. Que deviendront-ils lorsque les soldats américains arriveront jusqu'à eux ? Et quel choix leur restera-t-il ?
Reconstituant dans sa réalité historique ce gynécée inquiétant, ce roman propose une immersion dans un des Lebensborn patronnés par Himmler, visant à développer la race aryenne et à fabriquer les futurs seigneurs de guerre. Une plongée saisissante dans l'Allemagne nazie envisagée du point de vue des femmes. -
Bambi, quinze ans bientôt seize, est décidée à sortir de la misère. Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d'entretenir une protégée. Bambi se pose en proie parfaite. Mais Bambi n'aime pas flirter ni séduire, encore moins céder. Ce qu'on ne lui donne pas gratis, elle le prend de force. Et dans un monde où on refuse aux femmes jusqu'à l'idée de la violence, Bambi rend les coups. Même ceux qu'on ne lui a pas donnés.
Prix Transfuge 2021 du meilleur polar francophone. Prix Sade 2021. -
« Au tango, les femmes ont les pieds nus, été comme hiver, toujours au bord de prendre un mauvais coup, et meurtris de bleu et de cru, mal guéris du coup précédent. Nous marchons dans un champ de mines. Nous aimons ce qui ne dure pas. Les bons moments qui finissent mal. Les lanières, la terre et le cuir dense des pieds d'homme qui s'incrustent à vif dans nos pieds. » CDM
Voyage nocturne dans le monde clos et moite du tango parisien, dans lequel les afficionados se jettent à corps perdu et vivent la danse comme une addiction, Ego tango est aussi un chassé croisé amoureux entre quatre personnages dont les rapports sont ceux qui s'expriment, sur un plan métaphorique, dans le tango lui-même (j'avance, tu recules).
Un fil rouge : le roman du tango devient roman policier quand Lou, une danseuse exceptionnelle, et son amant disparaissent si brutalement que l'on soupçonne un meurtre. La narratrice, qui tentait de se réapproprier dans la danse son propre corps, fascinée, enquête... Le drame surgit, car dans le tango le tragique n'est jamais loin... -
Frank Doornen, militaire en convalescence, parcourt sans relâche les sombres dédales d'une Flandre poisseuse pour retrouver Lies, fille fragile qui semble échouée entre les pattes d'un mafieux local. Le nouveau roman de Caroline De Mulder s'installe dans les décombres d'une société à la marge cherchant une issue radicalisée pour survivre. Mais le conte va virer macabre pour ces âmes perdues.
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Sur fond d'intrigue policière dans les milieux hypocrites de la politique et des ONG, une lente descente aux enfers, la relation complexe d'un avocat humanitaire, escroc des grands mots, flambeur flamboyant, et d'une femme fragile, fascinée par la puissance de cet homme. La tragédie intime se superpose à celle dun peuple massacré et réduit au silence, comme la narratrice.
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Libido sciendi ; le savant, le désir, la femme
Caroline De Mulder
- Seuil
- Science ouverte
- 25 Juin 2018
- 9782021075724
Si le lien entre désir de connaître ( libido sciendi ) et désir érotique ( libido sentiendi ) se trouve déjà suggéré dans les Écritures, il devient explicite à partir de la Renaissance et joue un rôle crucial dans la configuration de la science moderne. Il s'agit ici de conter l'histoire de cette relation entre le savant, être désirant, et la femme, image de la Nature – en suivant son évolution dans la littérature, mais aussi dans l'art et le cinéma.
C'est toujours le désir qui pousse le savant à vouloir connaître, qu'il soit inventeur de machines amoureuses, eunuque de la science régnant sur un harem de Vénus anatomiques, ou homme au scalpel en quête de cobayes consentantes. Désir érotique, désir de pouvoir aussi, car la femme reste indésirée dans ce cercle du savoir.
À une époque où la Nature fait plus que jamais les frais de notre mode de vie et où le silicone injectable a la part belle, cet essai montre à l'évidence que la recherche scientifique n'a pas pour seule source le projet de connaissance rationnelle : elle a partie liée avec une histoire du désir et du sentiment.
Caroline De Mulder, chargée de cours à l'université de Namur, étudie les rapports entre sciences et littérature. Elle a publié de nombreux articles ainsi qu'une monographie Leconte de Lisle, entre utopie et république aux éditions Rodopi et une traduction Uranium, de Tom Zoellner, aux éditions du Seuil.
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Bye bye elvis
De Mulder Caroline
- Éditions Actes Sud
- Romans, nouvelles, récits
- 20 Août 2014
- 9782330036225
À Paris, une veuve désargentée entre au service d'un Américain fantasque et solitaire qui vit seul dans un grand appartement des beaux quartiers. À Memphis, presque vingt ans plus tôt, disparaît une icône nommée Presley. Confrontation à parts égales de deux personnages aussi monstrueux qu'attachants, portrait de la rock star impitoyable mais tendre, Bye Bye Elvis est un roman mélancolique et venimeux, taillé comme une mélodie à la métrique impeccable.