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République des Lettres
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"Le Gai Savoir" - ou la «gaya scienza» en référence à la poésie des troubadours, synthèse de chant, de chevalerie et de liberté d'esprit - est un livre d'aphorismes dans lequel «la profondeur et la malice se tiennent tendrement par la main» selon Nietzsche lui-même. L'amour de la vie y est ici compris comme une coïncidence de soi avec le destin ("ego fatum"), comme un "amor fati" interdisant même «d'accuser les accusateurs». Tout y relève de cette tonalité sentimentale que Nietzsche attribuait à Épicure, le philosophe qui trouva le bonheur bien qu'il souffrit toute sa vie. Comme dans "Ainsi parlait Zarathoustra", la pensée centrale de «L'Éternel Retour» y est présentée par une voix démoniaque: «Cette araignée aussi reviendra, ce clair de lune entre les arbres, et cet instant, et moi aussi !» "Le Gai Savoir" est l'un des meilleurs livres de Nietzsche.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Friedrich Nietzsche. Conçu à Bayreuth en 1876, achevé en 1878, "Humain, trop humain", sous-titré "Un livre pour esprits libres", fut en majeure partie dicté à Peter Gast. La première édition était dédiée à la mémoire de Voltaire. L'ouvrage se présente en trois parties publiées à différentes dates: "Humain, trop humain", "Opinions et Sentences mêlées" et "Le Voyageur et son ombre". Les deux premières parties sont respectivement composées de 638 et 408 aphorismes, la troisième d'un dialogue entrecoupé de 350 aphorismes. Tirant leurs titres de sujets divers, les aphorismes des deux premières sections sont ordonnés en neuf parties devant faire suite aux quatre "Considérations inactuelles" déjà publiées entre 1873 et 1876. Dans la première partie, "Des choses premières et dernières", Nietzsche fait observer que le monde métaphysique constitue, par définition, la plus indifférente des connaissances. À la métaphysique il oppose donc sa propre philosophie, tendant à retrouver, dans tout ce que la pensée a considéré jusque-là d'origine transcendante, une sublimation d'humbles éléments humains. Selon lui, l'origine de l'idée métaphysique est le langage, qui, doublant en quelque sorte la réalité, place un nouveau monde à côté du monde réel. Dans la deuxième partie, "Pour servir à l'histoire des sentiments moraux", il aborde le problème éthique. Nietzsche tient pour essentielle, à l'égard de la morale, la proposition selon laquelle nul n'est responsable de ses actes, à telle enseigne que juger équivaut à être injuste. La troisième partie, "La Vie religieuse" contient en germe les thèmes, développés par la suite dans "L'Antéchrist", de la lutte contre le christianisme, tenu pour une "haute ordure". La quatrième partie, "De l'âme des artistes et des écrivains", entend surtout définir les caractères essentiels de l'art, qui doit, dans ses productions, présenter les caractères d'une immédiate et soudaine révélation. Dans la sixième partie, "L'Homme dans la société", les aphorismes soulignent crûment la vanité et l'égoïsme qui constituent le fond de toute amitié, des luttes, des polémiques et en général de tous les rapports humains. Avec la septième partie, "La Femme et l'Enfant", le philosophe se livre à de pertinentes remarques et observations sur le mariage, l'esprit féminin et l'enfance. "L'homme avec lui-même" constitue le sujet de la neuvième et dernière partie.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Friedrich Nietzsche. Ce volume contient "Le Cas Wagner, un problème musical" et "Nietzsche contre Wagner, pièces justificatives d'un psychologue". Seul pamphlet de Nietzsche, "Le Cas Wagner" transpose sur le mode comique et satirique le problème esthétique que le musicien pose au philosophe. Ce qui est attaqué est d'ailleurs moins le compositeur de "Parsifal" que la "névrose" de l'Allemagne wagnérienne de la fin du XIXe siècle, soit une idéologie riche d'obscurantismes, de nationalisme, d'antisémitisme et de mépris de l'intelligence que Nietzsche résume sous l'expression de "crétinisme de Bayreuth". C'est le "wagnérisme" qui l'éloigne de Richard Wagner, pour qui il éprouve un mélange d'admiration et de répulsion. Le second texte du volume, "Nietzsche contre Wagner", écrit quelques jours avant son premier accès de folie, consiste en un réarrangement d'aphorismes sur la musique de Wagner déjà publiés dans ses précédents ouvrages, notamment "La Volonté de puissance" et "Ainsi parlait Zarathoustra".
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Aurore : Réflexions sur les préjugés moraux
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 8 Janvier 2021
- 9782824905839
"Aurore" compte 575 aphorismes répartis en cinq livres sur «la morale considérée comme préjugé». Bien que ce livre marque le début de sa campagne contre la «moraline» - commencée avec "Humain, trop humain" et poursuivie avec "Par-delà bien et mal" et "Généalogie de la morale" - on n'y rencontre aucune attaque, aucune négation, aucune malignité. "Aurore" est au contraire plein du pressentiment d'une «transmutation de toutes les valeurs» qui enseignera aux hommes à dire «Oui à la vie» en se débarassant du mensonge du moralisme. Bien que méfiant envers les imposteurs moraux, Nietzsche n'entend cependant pas nier la moralité et ne nie pas que des hommes agissent pour des «raisons morales», mais il nie que l'hypothèse sur laquelle ils se fondent ait un fondement réel. L'idée de «l'innocence du devenir» s'impose au philosophe. Prônant la libération de la pensée, il exprime ici ce que peut avoir d'ennuyeux la culture si on la conçoit sans enthousiasme et en dehors de la vie. Nietzsche avertit d'ailleurs lui-même que son ouvrage n'est pas fait pour être lu du commencement à la fin. Il faut au contraire l'ouvrir souvent «puis regarder ailleurs et ne rien trouver d'habituel autour de soi».
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Le crépuscule des idoles : Comment on philosophe avec un marteau
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 26 Janvier 2018
- 9782824903941
«Cet écrit est avant tout un délassement, une tache de lumière, un bond à côté dans l'oisiveté d'un psychologue. Peut-être est-ce aussi une guerre nouvelle ? Et peut-être y surprend-on les secrets de nouvelles idoles ?... Ce petit écrit est une grande déclaration de guerre; et pour ce qui en est de surprendre les secrets des idoles, cette fois-ci ce ne sont pas des dieux à la mode, mais des idoles éternelles que l'on touche ici du marteau comme on ferait d'un diapason. Il n'y a, en dernière analyse, pas d'idoles plus anciennes, plus convaincues, plus boursouflées... Il n'y en a pas non plus de plus creuses. Cela n'empêche pas que ce soient celles en qui l'on croit le plus, aussi, même dans les cas les plus nobles, ne les appelle-t-on nullement des idoles.» - Nietzsche.
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Ecce homo : Comment on devient ce que l'on est
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 4 Septembre 2013
- 9782824901442
C'est à Turin, en 1888, que Friedrich Nietzsche vit la dernière étape de sa vie consciente. Deux ans après "Par-delà le bien et le mal", le philosophe au marteau éprouve un sentiment perpétuel de joie qu'il traduit dans son dernier manuscrit: "Ecce Homo", «Voici l'Homme», brève autobiographie philosophique achevée en à peine trois semaines, mais sans doute le livre le plus important pour comprendre sa pensée. Il y donne le moyen d'interpréter correctement son oeuvre, ne souhaitant surtout pas qu'on le prenne pour un philosophe ou un idéaliste vertueux élaborant des concepts et cherchant la Vérité. Il y met en avant une casuistique de l'égoïsme comme alternative aux règles posées par la morale et s'y montre, ainsi que dans les lettres qu'il adresse alors à ses amis, comme la synthèse de Dionysos et du Crucifié, où ce qui est avant tout en jeu est l'affirmation inconditionnelle de la vie. En brefs chapitres d'une écriture aussi limpide que virtuose - "Pourquoi je suis si sage, Pourquoi je suis si avisé, Pourquoi j'écris de si bons livres, Pourquoi je suis un destin,..." - il nous dit: «Regardez, voici Nietzsche, voici l'Homme, voici Dionysos, voici Dieu !»
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Ainsi parlait Zarathoustra : Un livre pour tous et pour personne
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 2 Août 2016
- 9782824903194
Nietszche se laissera-t-il jamais interpréter ? Le philosophe allemand laisse encore derrière lui l'impression vivace qu'il en savait effectivement très long. Entre lectures politiques et «mort de Dieu», c'est en effet dans le lyrique "Ainsi parlait Zarathoustra" - son grand livre prophétique qu'il présente lui-même comme un nouvel «Évangile pour notre temps» -, que le philosophe au marteau conçoit le «Surhomme», ou plutôt le «Surhumain», et exalte les valeurs vitales aux dépens des valeurs de la connaissance. Pour Nietzsche, la culture moderne a besoin d'être fondée sur une croyance à des valeurs qui ne soient pas celles d'une décadence, comme celles qui inspirent le christianisme, le rationalisme ou le moralisme. Zarathoustra est l'homme qui brise les anciennes tables de valeurs pour les remplacer par d'autres entièrement nouvelles. Ce n'est pas un destructeur, c'est un messie.