Jeannine Worms
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Album de là-bas
Jeannine Worms
- FeniXX réédition numérique (La Table Ronde)
- La mémoire
- 26 Décembre 2017
- 9782402225601
Je n'ai pas voulu ici raconter une histoire, moins encore mon histoire. J'ai cherché à rendre un sentiment qui m'a suivie pendant nombre d'années et qui se tapit encore, très caché - car on n'en guérit pas - derrière tous les autres : le sentiment d'exil. Il me semblait que ce malaise méritait d'être dit.
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Le narrateur de ce livre crée imprudemment pour son imagination un magnolia. Cet arbre, qui devait lui apporter ombre, fraîcheur et sérénité, donne au contraire naissance à des personnages - imaginaires eux aussi - qui le tourmentent : Ursula, vieille bonne affreuse, pleine de haine et de reproches (qui l'a peut-être servi jadis) ; Marie, une petite fille terne et déplaisante (est-ce l'ombre de Thérèse, la fille enfuie du narrateur ?) ; enfin, le père et la mère de Marie. Dans un ultime effort, il déracine l'arbre maléfique. Les ossements qu'il découvre en dessous sont-ils ceux d'un cheval, d'un chien, de sa femme, seulement une racine ? Ou bien n'a-t-il fait que les imaginer, comme le reste ? Le narrateur cède à la petite fille. Il lui sacrifie sa « table rase ». Avec elle, il fabriquera de nouveaux souvenirs, de nouveaux fantômes pour l'avenir. Dans ce livre qui intrigue et qui fascine, Jeannine Worms entremêle, avec une vigueur digne de la grande tradition, l'imaginaire solidement concret et la réalité fortement irréelle.
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La boutique
Jeannine Worms
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Théâtre ouvert
- 3 Mai 2019
- 9782706297144
À travers des pièces inédites, des textes-programmes, des essais et documents, « Théâtre Ouvert », en suscitant un théâtre de création, se propose de participer au théâtre de notre temps, un théâtre qui dérange en refusant l'acquis.
La Boutique ne propose plus à ses rares clients que des boutons et des lacets : ses propriétaires, Louise et Léopold, n'y voient, ou n'y discernent encore, au bout de quinze années de mariage, que la ruine économique et l'échec d'un amour, qui n'en finit pas de survivre à la force de l'habitude.
Sur le mode comique et poétique, mettant à nu sa tendresse impuissante, Louise, victime et bourreau, veut sauver son négoce pour sauver son amour : dans une société marchande, où la liberté se réduit à celle de l'entreprise, après une suite de péripéties cocasses - mais toujours logiques dans leur absurdité - elle finit par vendre la bombe atomique. Mais il ne suffit pas d'essayer de vendre, encore faudrait-il ne pas se laisser acheter. -
Apologie du mensonge
Jeannine Worms
- Grasset (réédition numérique FeniXX)
- Librairie des Libelles
- 7 Janvier 2019
- 9782706277306
Le mensonge n'a jamais cessé de jouir d'une grande considération ; cet ouvrage ne prétend donc pas le réhabiliter, il se contente d'examiner les conséquences parfois inattendues de l'erreur et du mensonge, de dénombrer les bienfaits qu'entraîne la douceur du second, et les catastrophes que suscite la rigueur de la première. L'objectivité qui dirige cette démarche aura vite fait de prouver que seul l'amour de la vérité conduisit Jeannine Worms a écrire la présente Apologie du mensonge.
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Il ne faut jamais dire fontaine...
Jeannine Worms
- Grasset (réédition numérique FeniXX)
- 11 Janvier 2019
- 9782706276521
Il ne faut jamais dire fontaine... est le premier livre de Jeannine Worms. Il est d'une telle insolence que l'auteur ne s'imposera sans doute pas d'emblée au public. Les libertins de la seconde moitié du XXe siècle ne voudront pas se reconnaitre dans ce récit fait de scepticisme à peine teinté de passion, dans cette distraction foncière en plein jeu. Peut-être les marxistes, s'ils daignaient s'intéresser aux femmes, écriraient-ils une telle monographie, pour décrire le mécanisme dérisoire de l'adultère bourgeois, « hippogriffe » au manteau de petit gris. Quoi qu'ils pensent de ce livre, les uns comme les autres conviendront qu'il ne faut pas dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau », mais : « Fontaine, tu n'es pas une fontaine, tu n'es qu'un jet d'eau ». « Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres. »