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Table Ronde
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"Dans La Mort de près, l'écrivain convoque à sa table de travail le lieutenant de 14, tel qu'il était, dans sa vareuse tachée de sang et de boue, sentant le cadavre et la chimie. Le jeune officier n'a plus peur, il ne souffre plus, ses larmes sont taries. Il parle calmement, posément, libéré du feu des souvenirs qui brûlait les pages de Ceux de 14. Il raconte de nouveau quelques moments de sa guerre, comment il a rencontré la mort et ce qu'il en a vu. Tout est clair. On y comprend ainsi, mieux que dans le récit haletant d'autrefois, le déroulement d'un combat d'infanterie au début de la Première Guerre mondiale. [...] Ce petit livre bouleversant est l'un des plus réconfortants jamais écrits."
Michel Bernard. -
"Il chante tout bas, ensorcelé de béatitude. Le soir d'automne baigne la ramée d'une égale clarté jaune et rose. L'ombre monte du pied de l'arbre et sa crue gagne de branche en branche. Elle surprend Rroû, pénètre doucement son pelage. Il frissonne tout à coup et s'étire, du bout des pattes à la cime de ses reins."
Parmi les "livres de nature" de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place bien particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète. -
Le charme singulier de Maurice Genevoix joue ici, plus puissamment encore que dans aucun de ses livres. D'une enfance sur les bords de la Loire au secrétariat perpétuel de l'Académie française, en passant - surtout - par l'effrayante déchirure de la Grande Guerre, ces pages retracent neuf décennies de fidélité à soi-même. Qu'il évoque une marche au brame dans les forêts de Sologne, le regard des compagnons massacrés dans la boue des Éparges ou les premières terreurs d'un enfant découvrant la mort, Maurice Genevoix témoigne de la même douceur obstinée, de la même 'justesse' au sens fort qui nous font complice fraternel de sa mémoire. Il y a dans ces Trente mille jours paisiblement restitués l'illustration - et l'explication - du "mystère Genevoix".
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' Le bonheur baigne le chat qui sait se tenir immobile. Mais le chat qui va devant lui, les pattes souples et les narines ouvertes, le bonheur se tient sur sa route. '
Parmi les ' livres de nature ' de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète. -
"La guerre qui hantait la chair des combattants habite aujourd'hui la mémoire des vivants. Elle perdure dans les papiers et les objets, les images, les paroles et les écrits qui en perpétuent l'histoire et la présence diffuse. Tel un trait d'union, Genevoix en restitue la violence et l'émotion, en dessine l'empreinte. Comme Ceux de 14, comme les commémorations, ses analyses, ses discours et ses évocations sont des gestes de remembrance et de piété qui défendent la paix, portent l'espoir et décantent un trouble qui ne pourra jamais "se clarifier jusqu'au tréfonds". Entre devoir de mémoire et chaos des reviviscences, l'écrivain obéit à un désir de se souvenir qui défie le temps. Dans le même mouvement, le lecteur qui écoute sa voix vive, et le pèlerin qui voit tourner les éoliennes sur le plateau dénudé de la Vaux-Marie, n'ont qu'à fermer les yeux pour se ressouvenir des clameurs, des fusillades, des "feux de l'orage" aux confins des ténèbres et sentir la présence des hommes à leurs côtés."
Laurence Campa. -
Correspondance (août 1914 - avril 1915)
Paul Dupuy, Maurice Genevoix
- Table Ronde
- Vermillon
- 8 Décembre 2020
- 9782710370567
Au début du mois d'août 1914, Paul Dupuy, secrétaire général de l'École normale supérieure, avait demandé à tous les élèves mobilisés de lui écrire depuis le front. Ils l'informeraient de la guerre, il donnerait à chacun des nouvelles des autres. Chez le sous-lieutenant Maurice Genevoix, alors âgé de vingt-trois ans, Dupuy découvrit une personnalité attachante, à laquelle il adressa des lettres de plus en plus longues, stimulant l'écriture de son correspondant et se livrant à son tour.
Ces lettres, échangées pendant les neuf premiers mois de la guerre, jusqu'à la blessure de Maurice Genevoix aux Éparges, nous emmènent au coeur de la vie de l'École normale supérieure au début de la guerre et rappellent le destin, souvent tragique, de beaucoup de ses élèves. Elles annoncent le grand livre de Genevoix, Ceux de 14, et sont, par le talent des deux correspondants et le contexte dramatique de leurs échanges, le récit d'une amitié naissante. Défiant la mort et les bombes, cette relation entre le professeur en fin de carrière et son élève atteint une intensité bouleversante.