Filtrer
Rayons
Éditeurs
Prix
Seuil
-
La tragédie de l'homme qui se raconte est celle de la différence. Nain d'une laideur exceptionnelle, n'inspirant que le dégoût, il est exclu de tout et de tous. À force de subir le regard haineux d'autrui, il choisit de devenir celui que les autres voient en lui et d'entretenir sa légende maléfique. À moins que sa rencontre avec la musique ne le sauve d'un destin criminel...
Né en 1933, Michel del Castillo quitte très tôt l'Espagne en pleine guerre civile pour la France. Il est l'auteur d'une œuvre considérable. La plupart de ses romans sont disponibles en Points.
"Il arrive que la littérature sauve de la déchéance."
Michel del Castillo, avril 2000
-
Dans certains villages de Catalogne, le nom du commissaire Avelino Pared éveille encore une terreur sourde. Responsable de la répression à l'époque de la guerre civile, ce fonctionnaire secret officie maintenant dans une petite ville du nord de l'Espagne : Huesca, où l'inspecteur Laredo, nouvellement nommé, entrera bientôt en fonction. Pour préparer leur rencontre, le jeune policier mène l'enquête, interroge d'anciens témoins, et pénètre peu à peu dans le silence glacé de l'époque franquiste. Le voyage serait sans danger si l'histoire d'Avelino Pared, avec ses craquelures infimes, ses places sombres et enneigées, son enfance perdue, ne renfermait une énigme.
Prix Renaudot 1981
-
Le colleur d'affiches
Michel del Castillo
- Seuil
- Romans français (H.C.)
- 26 Février 2016
- 9782021318692
Only rêve de fuir la " zone ", un bidonville en bordure de Madrid dans lequel il vit en compagnie se son jeune frère et de parents alcooliques. Quittant la misère la plus sordide, s'ouvrant à l'amour de Marianita, il parvient, sous la protection de son ami Santiago, à trouver un peu de paix et de bonheur. Il découvre dans le même temps la politique, l'idéal du parti communiste et l'espoir révolutionnaire.
Mais sa nouvelle vie sera de courte durée. Nous sommes en 1936, et l'Espagne va connaître une guerre civile effroyable. Tous les protagonistes de cette histoire vont y être étroitement mêlés, y compris la ville elle-même, Madrid, symbole de la résistance au fascisme et du fameux No pasarán. Certains de ces hommes y trouveront la mort. Aucun n'en sortira indemne.
-
Le tournage d'Une femme en soi va-t-il enfin commencer ? Combien de mois d'écriture, de versions différentes du scénario, de repérages éprouvants et minutieux de Marseille à Barcelone avant de pouvoir dire "moteur", "on est prêt..." ? Est-on prêt ?
Combien de films Jean-Pierre Barjac a-t-il réalisés avant d'oser entreprendre celui qui doit apporter un dernier éclairage, inédit, singulier sur son oeuvre et sa vie pour toujours emmêlées ?
Combien de mètres de pellicule, de plans, séquences, travellings, déjà consacrés à la même silhouette, au même visage : ceux de sa propre mère, Serafina Perduch ? Combien d'interprétations possibles des mêmes scènes, d'intérieurs et d'extérieurs, de jours et de nuits ?
Le spectateur retiendra l'éclat si particulier du rire de Fina (gros plan), la détresse de son fils qu'elle abandonne en pleine guerre (plan large), leurs retrouvailles de longues années plus tard (plan moyen), la toute première scène du film où Pablo guette au coin d'une rue le taxi qui va lui rendre sa mère. Quelle mère ? Quelle femme ? Une femme en soi qu'il ne faut surtout pas essayer de comprendre, de juger ou même de pardonner. Le public verra un film, une oeuvre d'art.
Les inconditionnels de Barjac ne seront pas dépaysés : Geneviève Dalisson reprend le rôle de Fina, Antoine Ledault celui de Pablo. Il s'agit toujours de projeter les mêmes ombres et les mêmes lumières, de dissiper la même peur et la même hantise.
Les films de Jean-Pierre Barjac deviennent peu à peu le livre d'un écrivain qui semble les adapter pour mieux les adopter : tel est le nouveau roman de Michel del Castillo qui, après La Nuit du Décret, La Gloire de Dina et Le Démon de l'oubli nous offre le portrait définitif d'une femme, cette "femme en soi" qui a traversé la plus grande partie de son oeuvre.
-
Silence des pierres (le)
Michel del Castillo
- Seuil
- Littérature tous publics
- 29 Mai 2019
- 9782021368161
"Tout bien pesé, cette prison en valait une autre. Patricia était faite pour les longues fidélités. Elle aimait ce qui dure. Dans cette demeure, elle discernait moins une habitation qu'une pensée, et c'est elle seule qui lui importait. Le feu pouvait bien détruire ces pierres, ou l'eau, ou la pioche des démolisseurs, elle n'en éprouverait nul chagrin. Pas davantage de la joie. Elle trouverait une autre pensée, elle s'inventerait une difficulté nouvelle. Ses pensées à elle lui arrivaient toujours à travers un regard. Elle ne croyait, comme les humbles, qu'aux idées qui s'incarnent."
Michel del Castillo
-
Carlos Sanchez, un jeune étudiant atteint de folie mystique, devient l'enjeu, l'appât et la victime de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir politique et religieux et de leurs intrigues...
Une allègre fureur anime de bout en bout l'étonnante et cruelle mascarade à laquelle nous fait assister Michel del Castillo. Le Manège espagnol s'affirme comme une satire de la bourgeoisie issue de la guerre civile mais aussi, grâce au personnage de Carlos Sanchez, comme une méditation douloureuse sur l'Espagne éternelle.
-
Le Crime des pères. J'ai toujours écrit pour éviter de vivre. J'ai toujours fui mon angoisse dans les livres, lesquels contiennent ma vie la plus profonde. Aujourd'hui je n'écris pas une biographie, je ne rassemble pas des souvenirs. S'agit-il d'un roman ? D'une enquête ?
Je tente plus simplement de reconstituer un récit qui se déroule à mon insu. Ma démarche relève autant de l'imagination que du témoignage. J'ignore même ce que je cherche. Je suis et je poursuis les mots et, si je m'écarte de la partition, la musique sonne faux.
Ainsi ai-je accepté de retourner en Espagne, à Huesca où j'ai vécu à la fin de mon adolescence une histoire tissée d'énigmes et jamais achevée.
J'aurais dû me méfier, pressentir que j'allais régler un dernier compte, mon propre compte évidemment.
M.D.C.
-
"Si l'acteur Alain Mavon ne s'était pas suicidé dans cette chambre d'hôtel sordide, aurais-je trouvé le courage de dissiper la brume de nos remords en conjurant, par ce livre, le démon de l'oubli ? Si Hugues La Prades, mon ami et mon complice depuis plus d'un quart de siècle, ne m'avait pas incité à reprendre malgré moi toute l'enquête, n'aurais-je pas plutôt laissé reposer ce passé trop douloureux ? Naïvement, je croyais chercher les motifs du suicide d'un innocent, coupable présumé d'une terrible imposture : pourquoi Mavon aurait-il affirmé avoir été déporté ? Pourquoi semblait-il se complaire dans son mensonge ?
Cet innocent, nous l'avons tué sans peine par la campagne de calomnies que nous avons savamment organisée Ugo et moi, preuves à l'appui. Quelles preuves !
Au cours de l'enquête, c'est nous et nous seuls que j'ai retrouvés. Sylviane Mavon, Louise Blois, Frau Mohl, tous ces témoins m'ont renvoyé à ce passé que je fuyais si volontiers : à la Revue grise que dirigeait Ugo, revue dont les locaux auront vu défiler tous les grands auteurs de notre temps, de Mauriac à Bernanos, à l'avant-guerre et à l'occupation, au Doktor Menger et à la collaboration, l'arrestation et le procès d'Ugo, à Malou surtout, Malou ma femme juive trop tôt évanouie dans sa nuit. Un univers d'hallucinations dont ces pages sont le reflet, aussi obscur en vérité que le furent les événements qu'il relate. Car ce livre, l'ai-je réellement écrit ou n'ai-je fait une fois encore que répercuter la voix d'Ugo ?"
-
" Michel Del Castillo est un des rares romanciers, de nos jours, qui aient une "musique", un chant dans leur voix, dans leur ton, dans leurs phrases. "
R.M. Albérès, Les Nouvelles littéraires
" Barbey d'Aurevilly eût apprécié cette version espagnole des Diaboliques. "
Luc Estang, Le Figaro littéraire
-
Fuyant l'Espagne et le franquisme triomphant, Clara del Monte et Tchoun-Tchoun, son fils de six ans, arrivent dans une France qui se prépare à son tour à la guerre et où tous deux vont connaître les tourments des exilés : internement dans le camp de Rieucros, en Lozère, errance entre Vichy, Montpellier et Marseille.
Selon les témoins qu'interrogera cinquante ans plus tard Élisa Toldo, une amie de l'enfant entre-temps devenu le célèbre pianiste Xavier Montel, l'énigmatique, scandaleuse et flamboyante Clara perd alors le pouvoir de conduire sa vie à sa guise. Soumise à des forces qu'elle ne contrôle plus, il lui faut désormais user d'expédients, quémander, se lancer dans de mystérieuses intrigues.
Et Tchoun-Tchoun, encore marqué par la terreur de la guerre civile, s'accroche à cette mère incompréhensible qui tantôt le protège et tantôt le rejette. Comment expliquer cette passion entourée de violence ? Les faits sont là mais leur sens ne cesse de se dérober : face à l'enquête d'Élisa, Xavier peut-il voir dans l'enfant qu'il fut la victime expiatoire de Clara ?
Après les Étoiles froides, ce roman orchestre, développe et module les thèmes chers à l'auteur : la manipulation, la trahison, le mensonge, mais aussi le rôle salvateur de l'art.
-
Un jour, Sandro choisit un livre parmi les piles de volumes qui encombrent sa table de chevet. Le nom de l'auteur, Aldo Casseto ; le titre du livre, Une enquête à Syracuse, l'attirent sans doute plus que les autres. Sandro a grandi lui aussi en Sicile, à Palerme, auprès de sa mère Dina.
Au moment d'entreprendre sa lecture, Sandro se connaît un demi-frère. Il aura hérité de deux frères supplémentaires le livre achevé : Aldo, l'auteur du roman, et Brunetto, fils de Dina comme lui. Deux frères qu'il n'a jamais vus ni approchés, que Dina semble-t-il, a toujours voulu lui cacher.
Cela paraît incroyable, presque impensable ces deux frères tombés du ciel par l'intermédiaire d'un livre, et plus encore cet Aldo, romancier comme Sandro, publié par le même éditeur, qui aura fatalement côtoyé les mêmes personnes, évolué dans le même monde. Combien de fois Sandro et Aldo ont-ils pu se croiser ainsi sans se reconnaître ? Tout se confirme pourtant. De correspondances en coïncidences, Sandro va découvrir combien de secrets il lui reste à percer, de chemin à parcourir. Il lui faudra remonter le temps de son enfance sicilienne, redessiner inlassablement la figure de cette mère qu'aucun superlatif ne réussirait à définir vraiment. Car comment expliquer Dina et la comprendre ? Sa beauté, ses amours, ses vies multipliées, toujours recommencées, ses engagements politiques, son exil forcé en France et puis bien sûr ses fils perdus... Pourquoi les perdre alors ? Comment les retrouver ? Aldo et Sandro finiront-ils par se rencontrer eux-mêmes ?
Le pari de Sandro se révèle peu à peu insensé de vouloir tout consigner enfin, tout ramasser du roman de sa vie. Il le gagnera au prix d'un livre, mais le sien propre, écrit à la gloire de Dina qui seule possède les fameux secrets, qui seule connaît le nombre des cartes, leur valeur, le nom du jeu, qui seule en a inventé les règles.
La partie, Sandro le sait bien, ne s'arrêtera jamais.