Filtrer
Langues
Accessibilité
Prix
Philippe Delmas
-
Un pouvoir implacable et doux : la Tech ou l'efficacité pour seule valeur
Philippe Delmas
- Fayard
- Documents
- 2 Octobre 2019
- 9782213715193
L'année 1969 fut l'apogée de la Révolution industrielle qui a permis
à l'homme de marcher sur la Lune sans électronique, et l'an I
de la Révolution numérique avec l'apparition des premières puces.
Un siècle de Révolution industrielle nous a apporté la prospérité
et la démocratie, que nous apporte ce demi-siècle de Révolution
numérique ?
Grâce à ses technologies - la Tech -, nos objets quotidiens sont
devenus magiques : les smartphones nous donnent accès à tout et
à tous, et Internet est un moyen d'échange sans limites, promesse
d'une démocratie achevée.
Tout cela est un trompe l'oeil. La Révolution industrielle a enrichi
toute la population de nos pays et entamé le développement des
autres. La Tech crée une économie radicalement inégalitaire pour les
personnes, les entreprises et les États. Elle mine nos classes moyennes
dont les revenus du travail stagnent depuis quinze ans et, de son fait,
les chances des pays pauvres de ne plus l'être ont baissé de moitié.
Passer d'une situation où les vainqueurs s'enrichissent plus que les
autres à un monde où les autres ne s'enrichissent plus du tout est un
changement de nature, pas de degré. La vraie menace de la Tech
n'est pas économique mais politique.
Sa puissance inégalitaire met fin au pacte moral de la Révolution
industrielle qui promettait l'amélioration de la vie pour tous. Dans
le monde entier, le sujet n'est plus la démocratie mais l'efficacité
des gouvernants, devenue le seul critère de jugement des citoyens.
Sa puissance technique est pour les États une tentation de contrôle
irrésistible. Les dirigeants y cèdent dans un développement sans fin
de la surveillance de nos vies. Pour notre bien.
La Tech serait-elle le despote « puissant et doux » par lequel
Tocqueville voyait disparaître la démocratie ? -
Le Maître des horloges : Modernité de l'action publique
Philippe Delmas
- Odile Jacob
- 1 Février 1991
- 9782738163837
Moins d'État, mieux d'État ? Partout, en Europe, la puissance publique s'excuse d'agir. Pourtant, un examen attentif montre que les mécanismes des marchés n'assurent jamais seuls le succès des nations.État-Gendarme aussi bien qu'État-Providence ont fait leur temps. Pourtant, l'État reste garant d'une vision d'ensemble, le maître du temps, soucieux de l'équilibre interne des sociétés aussi bien que de l'homme. Économiste, ancien élève de l'ENSAE et de l'ENA, Philippe Delmas est magistrat à la Cour des comptes.
-
Il n'y a pas de malheur français
Philippe Delmas
- Grasset
- essai français
- 7 Février 2007
- 9782246722793
Presse, sondages et commentateurs content à l'envi la perte de confiance des Français envers tout : leurs dirigeants, la politique, l'avenir? et nourrissent ainsi le pessimisme dont ils glosent. C'est une erreur d'appréciation radicale.
D un côté, la France est soumise au même choc que toutes les autres démocraties, qui est la crise de maturité du couple de la démocratie et de la modernité. Seul Tocqueville l'avait entrevu : il vient un point où elles peuvent s'opposer et se nuire. Nous y sommes. La modernité économique et sociale venue avec la démocratie parait avoir vidé celle-ci de son énergie.. C'est la grande leçon politique de ce début de millénaire : la démocratie n'est pas, à elle seule, une garantie de bonheur et de stabilité. Elle ne suffit pas à fournir son propre sens et son propre équilibre. Elle ne s'use pas comme organisation politique mais elle s'affadit comme société.
D un autre côté, la France est un pays unique. Depuis quatre cents ans, depuis Richelieu et l'avènement des Modernes, sa culture du pouvoir ne fait pas de place à la confiance. C'est tout simplement une catégorie politique qui n'existe pas. Ce qui existe est un pouvoir qui trouve sa légitimité dans son efficacité. Pour tout et tous, l'Etat était l'administrateur du quotidien et le garant de l'avenir : c'est cela qui se termine sous nos yeux.
Dans ces conditions, les douleurs de la France ne sont pas celles de l'agonie mais de l'accouchement. Elle est en train de quitter une pensée politique vieille de quatre siècles, qui a résisté à tous les changements, et d'inventer autre chose. Et elle est dans une position unique pour y parvenir car elle seule a exploré les limites mais aussi la valeur de l'Etat comme source du pouvoir légitime. Ce n'est le cas d'aucune autre démocratie moderne. La réconciliation de l'autorité et de la confiance est le coeur de cette modernité politique. Parce que le pouvoir seul n'est plus assez puissant pour nous rassurer et que, désormais, il échoue à nous endormir.
Et les Français sont bien plus avancés sur ce chemin que leurs souffrances ne le laissent croire. Le désir de changement existe et le désir de confiance aussi, y compris envers la politique et les dirigeants. Ils sont durement critiqués mais leur rôle n'est pas nié. Au contraire. Le déclin de la politique en France est celui de sa force, pas de son besoin.
Et si les Français paraissent attendre un miracle, ce n'est pas pour autant une chimère. Car ce miracle existe et il a un nom : c'est l'action. -
Giboulées : au vent d'autan
Françoise Delmas, Sonia Delmas
- Editions L'Harmattan
- 18 Octobre 2021
- 9782140193156
De passage à Montauban, sa ville natale, le journaliste de guerre Adrian mêle son histoire à celle de femmes et d'hommes qui la peuplent, présents et passés, réels et imaginaires. Comment ouvrir l'espace d'une ville à ses possibles ? À la Gare. Deux exilés tressent leurs récits à ceux des passants. Place du théâtre. La trajectoire d'Adrian croise celle de femmes de chair et de papier, singulières et éternelles : Olympe de Gouges, Sappho, Pénélope, une Femen. Cheminements. La ville, bourdonnante d'histoires jusqu'au grenier
de la vieille maison, s'emplit des échos crayeux de l'enfance.