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Pierre André Taguieff
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Le Nouvel Opium des progressistes : Antisionisme radical et islamo-palestinisme
Pierre-André Taguieff
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 7 Décembre 2023
- 9782073063267
S'il est vrai que les passions antijuives se sont mondialisées, c'est avant tout parce qu'elles se sont islamisées. C'est sur la base de cette matrice théologico-politique islamique que s'opère aujourd'hui la démonisation des Juifs. L'islamisation de la "cause palestinienne" fournit à l'antisionisme radical, dont l'objectif est la destruction de l'État d'Israël, sa légitimation. En témoigne l'appel au jihad dans la Charte du Hamas : "Il n'y aura de solution à la cause palestinienne que par le jihad."
Pour l'extrême gauche occidentale, la "cause palestinienne" joue le rôle d'une nouvelle "cause du peuple" tandis que les "sionistes" sont diabolisés comme les nouveaux "nazis". Mais la vision islamiste apocalyptique du "combat final" contre les Juifs, censés incarner l'ennemi absolu, voire le Mal, confère une dimension sacrale à la lutte contre Israël et le "sionisme mondial". La lutte contre les Juifs redevient la voie de la rédemption. C'est pourquoi les convergences entre les gauches radicales et l'islamisme mondialisé sont si inquiétantes. -
Par « théories du complot », on désigne des explications douteuses ou fausses qui s'opposent aux thèses « officielles » et mettent en scène un ou plusieurs groupes agissant en secret pour réaliser un projet de domination ou d'exploitation. Les conspirateurs fantasmés sont supposés être à l'origine de tous nos maux. Le moteur de ces raisonnements ? L'insatisfaction cognitive face à des événements traumatisants. C'est de cette frustration porteuse de suspicion que dérive le discours complotiste contemporain, qui met l'accent sur le doute. Mais les réponses données, factuellement fausses, constituent de nouveaux dogmes véhiculés par les réseaux sociaux. Pierre-André Taguieff fait l'hypothèse que le complotisme répond à une demande de sens et de cohérence : l'ennemi invisible et diabolique explique tous les malheurs des hommes. En cela, les récits complotistes réenchantent le monde, fût-ce pour le peupler de démons. Mais ils alimentent en même temps des accusations mensongères. Comment dissiper de telles illusions ?
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Tributaire d'une vision racialiste, le terme « antisémitisme » prête à confusion et ne suffit pas à rendre compte de toutes les haines antijuives. Le phénomène est ancien et protéiforme, de la judéophobie antique, qui s'oppose à la religion juive, jusqu'à l'antisionisme radical, en passant par l'antijudaïsme chrétien, la judéophobie antireligieuse des Lumières, celle, anticapitaliste et révolutionnaire, du socialisme des origines, et l'antisémitisme à proprement parler, racial et nationaliste. Il restait à en dresser la typologie et la généalogie. C'est ce à quoi s'applique Pierre-André Taguieff, qui fait ici le tour de toutes les judéophobies pour montrer en quoi elles se fondent sur des rationalisations a posteriori destinées à légitimer des aversions, des peurs et des passions injustifiables.
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L'imposture décoloniale : science imaginaire et pseudo-antiracisme
Pierre-André Taguieff
- Éditions de l'Observatoire
- 14 Octobre 2020
- 9791032914168
« Le chemin de la simple justice n'est pas facile à trouver entre les clameurs de la haine d'une part et les plaidoyers de la mauvaise conscience d'autre part », affirmait Camus en 1945. Ce constat reste d'actualité, quand des sectarismes menacent approches scientifiques et valeurs républicaines au nom du « décolonialisme » : essentialisation des identités minoritaires, qui racialise les questions sociales et politiques, communautarismes exclusifs qui divisent et opposent les citoyens, instrumentalisations cyniques de minorités supposées victimes d'une imaginaire « République blanche », attaques contre la liberté d'expression, les libertés académiques et la laïcité...
L'imprégnation décoloniale a fait surgir un nouvel espace de l'extrémisme politique : « antiracistes » racistes visant les « Blancs », gauchistes violents, islamistes plus ou moins masqués, complotistes, néoféministes misandres... Des groupuscules identitaires extrémistes s'érigent en tribunaux d'inquisition, censurent des oeuvres et imposent des « déboulonnages ». Ces nouveaux épurateurs, mus par le ressentiment, invoquent un prétendu « antiracisme politique » pour étendre le champ de l'intimidation.
Face à la prolifération de mémoires victimaires vindicatives et politiquement instrumentalisées, Pierre-André Taguieff dresse un état des lieux, analyse sans concession les discours décoloniaux et en esquisse une généalogie : autant d'éléments pour la discussion sérieuse d'une imposture de grande ampleur. -
Les protocoles des sages de Sion, des origines à nos jours : entretien avec Roman Bornstein
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- 17 Janvier 2024
- 9791037034960
Le document connu sous le titre Protocoles des Sages de Sion est publié en Russie pour la première fois durant l'été 1903, dans une version abrégée où il est présenté comme le « Programme de la conquête du monde par les Juifs ». Pierre-André Taguieff retrace ici l'histoire du faux politico-littéraire le plus célèbre de l'histoire occidentale qui a été aussi le plus diffusé des faux antijuifs depuis le début du XXe siècle. En se fondant sur de nombreux documents, il analyse les raisons de son extraordinaire succès malgré les multiples - et formels - démentis publiés quasiment dès sa parution.
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La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre une classification, elle est surtout une diabolisation de l'adversaire. Mais ce terme polémique oublie souvent de décrire ce qu'il considère comme le Mal absolu. Il faut donc s'efforcer de dissocier, dans le discours politique, les réactions passionnelles et les réflexes idéologiques des menaces objectives, ce qui n'est guère facile. Les incarnations de la condamnation pour extrémisme sont nombreuses - « radical », « ultra- », « fasciste », « populiste » - et permettent souvent à peu de frais de s'exonérer de la description politique elle-même. Pour reconstruire la catégorie d'extrémisme et la rendre opératoire dans l'analyse des attitudes et des comportements politiques contemporains, il faut supposer l'existence d'une connexion entre trois composantes :
1° la légitimation de la violence comme méthode de résolution des problèmes politiques ;
2° l'intolérance et le sectarisme ;
3° le fanatisme, impliquant l'intransigeantisme, le manichéisme et le jusqu'au-boutisme, qui supposent de placer la défense de la Cause au-dessus de tout. Alors peut-être pourra-t-on redéfinir un horizon politique désirable par-delà les extrémismes en tout genre qui brident nos libertés. Car on devrait pouvoir concevoir des limites légitimes et respectables en sortant du cercle des extrémismes.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre-André Taguieff est un politologue, sociologue, historien des idées et directeur de recherche honoraire au CNRS. Il est principalement connu pour ses travaux sur le racisme, l'antiracisme, l'antisémitisme, la nouvelle droite et le populisme. -
Hitler, les protocoles des sages de Sion et mein kampf ; antisemitisme apocalyptique et conspirationnisme
Pierre-André Taguieff
- PUF
- Hors collection
- 16 Septembre 2020
- 9782130824930
Lorsqu'il découvre les Protocoles des sages de Sion, début 1920, Hitler ne doute pas qu'il se trouve en présence d'un document révélant le programme secret des hauts dirigeants juifs, visant à devenir les maîtres du monde. Sa lecture du faux lui donne de surcroît un modèle d'interprétation de la révolution bolchevique, qu'il attribue aux Juifs. À partir du printemps 1920, se forme ainsi dans son esprit le mythe répulsif du « bolchevisme juif » à la conquête du monde, qui s'ajoute à la représentation préexistante du Juif comme maître de la finance internationale. Pour Hitler, lire les Protocoles, c'est apprendre à connaître les Juifs, comprendre les buts qu'ils poursuivent ainsi que leurs stratégies et leurs tactiques. C'est aussi expliquer la marche du monde par ses causes cachées. Les lire, c'est enfin se protéger contre « le Juif », voire commencer à gagner le combat contre l'ennemi absolu en se montrant capable de démonter ses mensonges et de déjouer ses manoeuvres : « Le jour où il sera devenu le livre de chevet d'un peuple, le péril juif pourra être considéré comme conjuré. » Jusqu'en 1939, les Protocoles seront utilisés par les services de propagande du Troisième Reich et les thèmes conspirationnistes empruntés au faux auront structuré définitivement, dès le moment de sa formation, l'idéologie nazie.
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Objet de fantasmes et de répulsion, l'eugénisme est associé aussi bien à des projets techno-scientifiques qu'à des idéologies ou des doctrines (darwinisme social, racisme), des utopies futuristes, des mesures relatives à la procréation ou encore à des politiques démographiques. A minima, il est possible de le définir comme la volonté de modifier le patrimoine génétique de l'humanité en vue de son amélioration. Mais adhérer à une telle perspective, n'est-ce pas présupposer l'existence d'une inégalité génétiquement déterminée entre humains ou vouloir créer des élites héréditaires ? Jusqu'où conduit cette entreprise, dont les objectifs oscillent entre normalisation et fabrication du surhumain ? Pierre-André Taguieff décrypte un projet qui connaît un regain d'intérêt avec le transhumanisme et les techniques de procréation médicalement assistées, et qui en dit long sur la propension des hommes à se révolter contre la nature ou à se prendre pour des dieux.
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Le grand remplacement au fil des siècles
Pierre-André Taguieff
- Éditions de l'Observatoire
- Essais
- 2 Novembre 2022
- 9791032926178
Quelles sont les origines intellectuelles de ce mythe politique qui fait le bonheur des nouvelles droites nationalistes?? Depuis son irruption dans le langage politique français au début des années 2010, «?le Grand Remplacement?», présenté comme l'objet d'un constat ou comme une théorie, traduit avant tout une grande peur idéologisée qui est apparue au cours de la seconde moitié du xixe siècle sous la plume de divers auteurs?: la peur de la fin d'un monde. Le thème du déclin de l'Occident est ainsi revenu à l'ordre du jour. Telle est la thèse de ce nouveau livre de Pierre-André Taguieff, archéologie passionnante d'une vision mythique des causes de nos malheurs. Si la croyance au «?Grand Remplacement?» est devenue populaire, c'est parce qu'elle n'a cessé d'être alimentée par les réels problèmes d'intégration posés par une immigration d'origine non européenne, ainsi que par la peur légitime du terrorisme djihadiste. Le déni persistant du malaise global qui en résulte ne fait que provoquer une radicalisation des révoltes contre le «?Système?». Las?! On ne répond pas sérieusement à un mythe aussi mobilisateur par une utopie comme celle de la «?créolisation du monde?», avancée par les nouveaux idéologues gauchistes. Pierre-André Taguieff rappelle qu'il s'agit de chercher des solutions aux vrais problèmes, en se tenant à égale distance de l'angélisme aveugle des adeptes du «?politiquement correct?» et du catastrophisme des nationalistes exaltés, qui dénoncent à grands cris l'«?immigration-invasion?».
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«?Peut-on sortir de l'antisémitisme?? Et comment???» Cette question conduit Pierre-André Taguieff à s'interroger sur le philosémitisme, qui désigne originellement, dans les rapports entre chrétiens et Juifs, le passage du mépris hostile au respect et à l'estime. Dans ce nouveau livre, il procède à l'examen approfondi des stratégies et des positions marquées par la haine ou la défense (ou l'amour), parfois ambiguë, des Juifs, auxquels on reproche soit leur universalisme, soit leur communautarisme. Ce livre examine les argumentations pro- et anti-juives développées par un ensemble d'auteurs et de figures publiques, du grand historien Michelet au journaliste Yann Moix. Il y est question des postures ambiguës des penseurs des Lumières, mais surtout de l'antisémitisme du XIXe siècle et du XXe sous toutes ses formes, ainsi que de l'antisionisme radical du XXIe. On croise des personnages aussi différents que Mirabeau, l'abbé Grégoire, Wagner, Nietzsche, Drumont, Zola, Renan, Bernard Lazare, Clemenceau, Barrès, Bloy, Bernanos, Blanchot, Gide, Maritain, plusieurs papes, Céline, Rebatet, Xavier Vallat, Alain, Sartre, Simone Weil, Arendt, etc., dont Taguieff analyse avec brio les positions souvent variables, ambivalentes ou contradictoires, non sans traquer aussi les faux-semblants. Cet ouvrage fait oeuvre de salubrité publique. Il est précieux pour déchiffrer les nouvelles phraséologies des discours identitaires qui se plaisent à fantasmer l'ennemi, alimentant l'esprit du soupçon et aiguisant les tensions entre les groupes humains. Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Judéophobie des Modernes (2008). Table Introduction........................................................................................... 11 CHAPITRE 1 - Judéophobie, judéomisie, judéophilie....................... 25 La difficulté de bien nommer : « antijudaïsme », « judéophobie », « antisémitisme »................................................................................... 25 « Antisémitisme » : naissance du mot et premiers usages politiques (1879-1883)........................................................................................ 33 Voyages de la « race juive » : du racialisme diffus à sa réinvention antisioniste............................................................................................ 42 L'avenir d'une passion mal nommée..................................................... 46 CHAPITRE 2 - Face aux Juifs : ambivalences et retournements.................................................................................... 49 Le cas Michelet : une ambivalence équivoque....................................... 49 Clemenceau entre admiration et répulsion............................................ 53 D'un antisémitisme radical à un philosémitisme concordataire : le cas Barrès.......................................................................................... 57 L'universalisme abstrait au secours des Juifs : du rêve de Zola à la critique de Sartre................................................. 59 Parcours inverse : de l'anti-antisémitisme à l'antisémitisme................... 62 CHAPITRE 3 - Antisémitisme et philosémitisme : des frontières floues............................................................................... 67 Anti-antisémitisme et philosémitisme : années 1890 et années 1930................................................................ 69 L'Église face à l'antisémitisme : brefs points de repère........................... 80 Blum vu par Gide : « qualités juives » et « défauts juifs »..................... 83 CHAPITRE 4 - Le « philo-antisémitisme » existe-t-il ? Le cas Léon Bloy................................................................................... 87 CHAPITRE 5 - Comment évoluent les antisémites : adaptations, ruptures, métamorphoses (Rebatet, Vallat, Boutang, Blanchot, Bernanos)............................... 99 CHAPITRE 6 - Le cas Nietzsche : antijudaïsme et anti-antisémitisme..................................................... 107 Un « anti-antisémite » déclaré.............................................................. 109 Du sentiment antisémite comme ressentiment....................................... 110 Un antisémite « à la deuxième puissance » ?......................................... 116 Ni antisémite ni philosémite................................................................. 119 CHAPITRE 7 - Aspects du « philosémitisme » stratégique : à la lumière du cas Céline................................................................... 121 Céline stratège cynique.......................................................................... 122 CHAPITRE 8 - L'affaire Moix : symptôme et analyseur social.............................................................. 129 Combattre l'antisémitisme ou les Juifs : au coeur de la mêlée................ 129 Ce que révèle l'affaire Moix.................................................................. 132 Caméléonisme et double jeu.................................................................. 139 CHAPITRE 9 - Excuses, mauvaise foi et pardon................................ 143 CHAPITRE 10 - L'affaire Meklat : la complaisance médiatique prise au piège........................................ 149 CHAPITRE 11 - Le cas Alain : que faire des révélations d'un Journal intime ?................................. 153 Détour par Simone Weil...................................................................... 155 L'insurmontable ambivalence................................................................ 159 Par-delà la pensée binaire : peut-on être « plus ou moins » antisémite ?........................................... 163 CHAPITRE 12 - La « haine de soi juive » comme symptôme et problème............................................................................................. 165 CHAPITRE 13 - Transmission et réinventions des passions antijuives........................................................................... 175 262 Sortir de l'antisémitisme ? CHAPITRE 14 - Postures troubles et inversion des attitudes........... 183 Distinguer ce qui est confondu.............................................................. 196 Conclusion.............................................................................................. 199 Notes....................................................................................................... 205 Remerciements....................................................................................... 259
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L'Islamisme et nous. Penser l'ennemi imprévu
Pierre-André Taguieff
- CNRS Editions
- Philosophie/Religion/Histoire des idées
- 11 Mai 2017
- 9782271114617
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ?
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ? Notre culture laïcisée nous fait sous-estimer la force des croyances religieuses qui animent les jihadistes.
L'islamisme radical représente la dernière des idéologies légitimant l'usage de la violence absolue contre les ennemis que ses adeptes désignent : mécréants ou infidèles. L'utopisme révolutionnaire s'est réfugié dans l'islamisme jihadiste, qui nous a déclaré la guerre. " Nous ", c'est-à-dire non seulement les Occidentaux vivant dans des sociétés démocratiques, mais tous les humains décidés à défendre leurs libertés.
Pierre-André Taguieff appelle à reconnaître ce fondamentalisme islamique guerrier comme le nouvel ennemi. Il retrace l'histoire de la doctrine du jihad jusqu'à ses réinterprétations, au XXe siècle, par les principaux théoriciens de l'islamisme. Il analyse enfin les usages du terme " islamophobie ", instrumentalisé par certains pour mobiliser les musulmans et les pousser à l'auto-ségrégation, voire à l'engagement jihadiste.
L'islamisme jihadiste incarne une paradoxale révolution réactionnaire porteuse d'un projet impérialiste. Contre cet ennemi imprévu, le combat intellectuel et plus largement culturel est l'affaire de tous, musulmans anti-jihadistes compris.
L'analyse exigeante et lucide d'un grand intellectuel sur ce mélange inédit d'obscurantisme, de fanatisme et de propagande guerrière qui nous menace. -
Pierre-André Taguieff revient sur la récente séquence judéophobe, celle de la période 2000-2018.
Les attentats djihadistes commis en France ont provoqué une prise de conscience de la menace, d'une ampleur qui n'avait pas été nettement pressentie, bien qu'annoncée par des signes inquiétants : dès 2001, l'auteur avait donné une première analyse du phénomène émergent.
Il fallait donc redessiner le paysage et tenter de repenser la nouvelle configuration antijuive, en perpétuelle métamorphose, dans laquelle se rencontrent les extrémismes : complotisme, concurrence victimaire, antisionisme radical, négationnisme et islamisation croissante des discours.
Pierre-André Taguieff retrace la généalogie, depuis 1967, de la haine des Juifs telle qu'elle s'est idéologisée dans le monde arabo-musulman post-nassérien. Cet imaginaire judéophobe s'est ancré en France, puis en Europe, à compter de la seconde Intifada (2000), et se diffuse désormais massivement sur les réseaux sociaux, dans un contexte marqué par la déstabilisation du Moyen-Orient.
Dans l'espace politico-intellectuel français, la dernière vague judéophobe est moins portée par les milieux nationalistes traditionnels que par des milieux gauchistes et islamistes qui instrumentalisent et retournent contre les Juifs (les « sionistes », disent-ils ordinairement) des représentations empruntées à l'antiracisme, à l'anticolonialisme, à l'anti-impérialisme, à l'antifascisme ou à la critique du communautarisme.
C'est cette configuration inédite, qu'il qualifie d'« islamo-gauchiste » depuis le début des années 2000, que l'auteur prend pour objet de réflexion. -
Le retour de la décadence ; penser l'époque postprogessiste
Pierre-André Taguieff
- PUF
- Hors collection
- 9 Mars 2022
- 9782130826514
La « religion du Progrès », soit le progressisme au sens fort du terme, fait l'objet d'une incrédulité croissante. L'apparition d'une nouvelle religion séculière, l'écologisme, est à l'origine d'une puissante vague de pessimisme, voire de catastrophisme, qui rejoint les diagnostics de déclin ou de décadence portant sur la civilisation occidentale, par ailleurs accusée de tous les maux (capitalisme, racisme, sexisme, colonialisme, productivisme). La solution est-elle dans la décroissance et une limitation des naissances ? En tout diagnostic de la décadence, il faut distinguer entre les faits observables et parfois mesurables, les interprétations ou les évaluations inévitablement subjectives et les instrumentalisations plus ou moins cyniques. Prendre au sérieux la question de la décadence, c'est faire un tri entre les discours décadentistes. Aujourd'hui, le « retour de la décadence » s'entend de trois manières : un vieux refrain chanté dans l'espace idéologico-politique, un diagnostic portant sur un ensemble de faits dans l'évolution des sociétés occidentales, enfin, une catégorie de l'interprétation historique. La décadence se développe dans un récit, sous la forme d'un mythe susceptible d'infinies interprétations. Mais ce mythe alimente aussi des politiques de la peur qui se traduisent par des chasses aux sorcières. Ce refrain de la décadence est entonné par des intellectuels de tous les bords politiques. Il faut se demander pourquoi, et aussi vers quoi ce sentiment nous conduit. Faut-il se contenter de cultiver les peurs ou pratiquer le déni ? Ou bien s'engager à répondre aux défis que le sentiment décadentiste cache et révèle tout à la fois ?
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Les Nietzschéens et leurs ennemis : pour, avec et contre Nietzsche
Pierre-André Taguieff
- Éditions du Cerf
- PHILOSOPHIE HORS COLLECTION
- 22 Avril 2021
- 9782204142663
Nietzsche aura été le philosophe du siècle. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Retournant contre le prophète de Dionysos le marteau philosophique que lui-même employait pour ébranler les idoles, Pierre-André Taguieff livre avec acuité, verve et élégance une relecture inédite, iconoclaste et critique de l'histoire de la pensée contemporaine, de ses incohérences et de ses abîmes. Il explore le vaste continent des écrits nietzschéens et antinietzschéens qui continuent d'inspirer et de diviser les philosophes, les écrivains et les artistes, notamment face à la question de la décadence et à celle du nihilisme.Comment comprendre la fascination récurrente exercée par Nietzsche et sa pensée ? Qu'ont en commun les nietzschéens de droite et les nietzschéens de gauche ? Pourquoi puisent-ils au même fond de métaphores, de paraboles, d'images survoltées pour les surinterpréter ? Comment comprendre cette bataille d'appropriations qui semblent contradictoires mais qui se rejoignent souvent dans le même culte de la force et de la destruction ?Cet essai est déterminant pour lever nos cécités sur le plus enthousiasmant et le plus aveuglant des philosophes. Un exercice de lucidité qui marque un tournant dans la pensée française et européenne.Philosophe, politiste et historien des idées, Pierre-André Taguieff est l'auteur d'une oeuvre puissante qui se situe au coeur des débats contemporains les plus cruciaux.
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Une France antijuive ? regards sur la nouvelle configuration judéophobe
Pierre-André Taguieff
- CNRS Editions
- Société
- 15 Mai 2015
- 9782271087133
Treize ans après la publication de son essai majeur, La Nouvelle Judéophobie, Pierre-André Taguieff signe une étude stimulante dans laquelle il explore et analyse les formes les plus récentes de la haine antijuive, portée par un antisionisme radical mâtiné de complotisme et une islamisation croissante de la cause palestinienne. La tuerie antijuive de l'" Hyper Cacher ", porte de Vincennes, le 9 janvier 2015, s'inscrit dans l'année terrible commencée le 26 janvier 2014 avec la manifestation parisienne " Jour de colère ", mais aussi dans la dernière vague antijuive mondiale qui a débuté en octobre 2000 et touché particulièrement la France. Les actions jihadistes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly montrent que, pour les islamistes radicaux, deux raisons suffisent pour mériter la mort : être juif, être " islamophobe ". La judéophobie contemporaine se caractérise avant tout par sa diffusion planétaire, qui lui fait perdre une grande partie de ses traits nationaux. La diabolisation des Juifs traverse désormais toutes les frontières. Dès lors, la lutte contre la judéophobie doit elle aussi être globalisée.
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Les protocoles des Sages de Sion ; faux et usages d'un faux
Pierre-André Taguieff
- Fayard
- Documents
- 6 Octobre 2004
- 9782213676371
Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l?actualité, les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle édition revue et augmentée de l?étude, épuisée depuis plusieurs années, que lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992.
Les «Protocoles» ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de la police politique secrète du Tsar, l?Okhrana, qui a fait appel, pour réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts dirigeants du «judaïsme mondial», était censé révéler leur programme de conquête du monde.
Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu?il s?agissait d?un faux paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet alors bien oublié de l?avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel, les «Protocoles» n?en ont pas moins continué leur course, jusqu?à devenir un best-seller planétaire.
Le principal but des faussaires de l?Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation «libérale» de l?Empire tsariste en la présentant comme une «affaire juive» ou «judéo-maçonnique». De 1903 à la révolution d?Octobre, les «Protocoles» sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n?est devenu le principal vecteur du mythe de la «conspiration juive mondiale» qu?après 1917. Le «péril juif» a pris les couleurs du «péril rouge» avec le meurtre de la famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un «crime rituel» commis par les «bolcheviks juifs».
Utilisés d?abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme, les «Protocoles» ont été exploités à d?autres fins : expliquer après coup le déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l?Allemagne par une machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la «haute finance internationale», réduire les régimes démocratiques à des masques d?une «ploutocratie mondiale à tête juive», stigmatiser le sionisme comme une entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l?Etat d?Israël, mythifié en tant que centre du «complot juif mondial».
Les «Protocoles» sont ainsi présents dans l?attirail idéologique du «nouvel antisémitisme» qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967). Depuis, la nouvelle judéophobie à base «antisioniste» s?est enrichie des négations du «révisionnisme», tandis que, dans les pays d?Europe de l?Est (communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus largement dans le monde musulman, la «conspiration juive internationale» est devenue le «complot sioniste mondial». -
L'antiracisme devenu fou : le "racisme systémique" et autres fables
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- 10 Novembre 2021
- 9791037015112
Le racisme n'est plus ce qu'il était, et l'antiracisme, à force de poursuivre des logiques contradictoires, est devenu fou. Les antiracistes savants ont découvert l'existence du « racisme sans races », appelé aussi racisme culturel, et celle du « racisme sans racistes », dit « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique ». Le « suprémacisme blanc », loin de se réduire aux néo-nazis qui s'en réclament, serait partout et expliquerait tout. Exportée par les activistes étatsuniens, cette vision fantasmatique du racisme est aujourd'hui dominante. Le néo-antiracisme dénonçant le « privilège blanc » est devenu la forme idéologiquement acceptable du racisme anti-Blancs.
L'affrontement entre des visions incompatibles de l'antiracisme alimente une nouvelle guerre culturelle qu'illustre le conflit entre l'antiracisme universaliste et l'antiracisme identitaire. Face aux figures paradoxales comme les « antiracismes racistes » et les « racismes antiracistes » qui surgissent du décolonialisme, de l'intersectionnalisme, de la « théorie critique de la race » et de la culture « wokiste », l'auteur s'interroge sur la possibilité de refonder ou de réinventer l'antiracisme. -
L'émancipation promise
Pierre-André Taguieff
- Éditions du Cerf
- PHILOSOPHIE HORS COLLECTION
- 19 Septembre 2019
- 9782204134477
Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences.Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du xviiie siècle, sous la forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu ? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle l'« émancipationnisme », produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'« homme nouveau », chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés.La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain.Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff est directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages.
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Le sens du progrès ; une approche historique et philosophique
Pierre-André Taguieff
- Flammarion
- Champs
- 22 Août 2011
- 9782081234710
Dès ses premières conceptualisations, aux XVIIeme et XVIIIeme siècles, l'idée de progrès implique l'abolition des limites jusque-là imposées au savoir et au pouvoir de l'homme : l'humanité est indéfiniment perfectible, l'avenir ouvert et constellé de promesses. Maître de la nature, sujet souverain, l'homme dispose du réel qu'il imagine malléable et manipulable à l'infini.
C'est au cours du XXeme siècle que les croyances progressistes vont être ébranlées par la découverte d'une barbarie scientificisée et technicisée. La crise environnementale, le constat des « dégâts du progrès » renforceront la vision catastrophiste d'un progrès « meurtrier ». La puissance dangereuse mais bénéfique de Prométhée s'est transformée en pouvoir de destruction. D'où le dilemme paralysant : retour impossible à l'optimisme progressiste ou fuite nihiliste dans la désespérance.
La promesse d'une amélioration de la condition humaine demeure cependant un horizon de sens pour l'humanité. Aussi importe-t-il de repenser le progrès. Une telle entreprise suppose d'en retracer quatre siècles d'histoire conceptuelle et politique et d'en analyser les principales théorisations, mais aussi de clarifier les raisons des débats contemporains entre néo- et antiprogressistes.
Un exercice de pensée qui se propose de rompre avec les évidences reçues. Car si le progrès a un avenir, c'est à la condition d'être « défatalisé » et « désutopisé ». -
Du diable en politique ; réflexions sur l'anti-lepenisme ordinaire
Pierre-André Taguieff
- CNRS Editions
- Sciences politiques et relations interna
- 14 Septembre 2022
- 9782271080851
" L'antilepénisme ordinaire a pris l'allure d'une machine fonctionnant dans un seul sens : empêcher de connaître et de comprendre l'ennemi désigné, interdire toute discussion libre et informée sur le mouvement lepéniste, substituer l'indignation morale et la condamnation diabolisante à la critique argumentée et à la lutte politique. La diabolisation de l'adversaire empoisonne le débat démocratique et profite en définitive au parti lepéniste, qui tire habilement parti de la dénonciation vertueuse et consensuelle dont il est l'objet pour se poser en victime du "Système'. Toute dénonciation extrémiste fait le jeu de l'extrémisme dénoncé. Le seul moyen de dire clairement en quoi les orientations du FN sont inacceptables consiste à analyser le programme de ce parti sans lunettes idéologiques, donc sans le lire à travers les stéréotypes accumulés au terme d'une longue tradition "antifasciste'. Face au FN, il faut d'abord vouloir le connaître, puis le juger sur ses résultats locaux, dans la gestion municipale, et non plus seulement sur ses intentions déclarées ou ses projets. " Ce livre, qui analyse la diabolisation dans tous ses aspects, s'efforce de penser l'extrémisme politique, sur la base de multiples exemples historiques. Il s'impose pour faire face aux extrémismes contemporains.
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Macron : miracle ou mirage ?
Pierre-André Taguieff
- Éditions de l'Observatoire
- 30 Août 2017
- 9791032902578
Comment interpréter la marche triomphale d'Emmanuel Macron sans donner dans l'admiration naïve ni dans le dénigrement de principe ? Trois hypothèses :
Il s'agit d'une sorte de miracle : un événement hautement improbable a eu lieu. Reste à expliquer comment le chef charismatique a pu transformer sa puissance de séduction en victoire politique, et à s'interroger sur ce qu'il en fera.
Ses succès électoraux relèvent du symptôme : Macron apparaît comme le produit de la décomposition du système politique français qu'il a habilement exploitée, substituant au vieux clivage droite-gauche le nouveau clivage ouvert-fermé.
Il faut voir dans le phénomène Macron quelque chose comme un mirage : le manieur de symboles tenant du prestidigitateur a réussi à faire croire qu'il portait la bonne nouvelle d'un « changement » salvateur. Mais le stratège hors pair ne saurait faire oublier qu'il est un héritier et non un fondateur.
Centriste et téméraire, courtois et « dégagiste », politiquement correct et « antisystème » : pour le philosophe Pierre-André Taguieff, telle est la recette Macron, une « modération audacieuse », illustration emblématique de la démagogie discrète et policée des nouvelles élites éclairées. -
"race" : un mot de trop ? science, politique et morale
Pierre-André Taguieff
- CNRS Editions
- 18 Octobre 2018
- 9782271119902
Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ? Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ? Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ?
Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ? La délégitimation scientifique du concept de race depuis les années 1970 a-t-elle fait reculer le racisme comme ensemble d'attitudes, de pratiques et de croyances idéologiques ? La lutte antiraciste peut-elle se contenter de modeler son discours sur les derniers résultats de la recherche en génétique, alors qu'il semble exister des " racismes sans race " ?
La salutaire mise au point de Pierre-André Taguieff explore ces questions polémiques sur la base d'une information exceptionnelle et réellement transdisciplinaire. Elle se distingue par sa rigueur conceptuelle et la clarté de son argumentation là où, trop souvent, règnent la confusion, l'angélisme et la pensée-slogan. L'auteur montre que, depuis les commencements de l'époque moderne, un spectre hante l'imaginaire occidental, tiraillé entre l'idée de l'unité du genre humain et le constat de la diversité des humains.
Les débats philosophiques et scientifiques sont ici convoqués pour appréhender l'évolution de la pensée occidentale autour de cette notion problématique de " race " et nourrir nos interrogations de citoyens sur les rapports entre le savoir scientifique, la politique et la morale. -
Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- 17 Mars 2021
- 9791037015099
Les convergences entre l'islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l'« islamo-nazisme », est apparue sous l'égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'État d'Israël, une nouvelle configuration idéologique s'est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l'antisionisme radical : l'« islamo-gauchisme ».
En France, aujourd'hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c'est-à-dire des militants d'extrême gauche séduits par l'islam politique au point de s'en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l'espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d'expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d'« islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ? -
Court traité de complotologie
Pierre-André Taguieff
- Fayard/Mille et une nuits
- Essais
- 10 Avril 2013
- 9782755505344
Penser d'une façon conspirationniste, c'est non pas croire que les complots existent, car ils n'ont jamais cessé d'exister, mais voir des complots partout et croire qu'ils expliquent tout ou presque dans la marche du monde. Il faut clarifier les termes employés, car l'expression « théorie du complot » (conspiracy theory, Verschwrungstheorie) est trompeuse. L'histoire universelle est remplie de complots réels, qui ont abouti ou échoué. Mais elle est aussi pleine de complots fictifs ou imaginaires attribués à des minorités actives ou aux autorités en place (gouvernements, services secrets, etc.), objets de croyances collectives. Dans l'expression mal formée « théorie du complot », le « complot » est nécessairement un complot. Dans un monde de fortes incertitudes et de peurs, où l'adhésion aux « grands récits » de nature religieuse a faibli, la multiplication des représentations ou des récits conspirationnistes, leur diffusion rapide et leur banalisation, est un phénomène remarquable, mais aisément explicable : ces récits, aussi délirants soient-ils, présentent l'avantage de rendre lisibles les événements. Ils permettent ainsi d'échapper au spectacle terrifiant d'un monde chaotique dans lequel tout semble possible, à commencer par le pire. D'où le succès public de ces récits. Sous le regard conspirationniste, les coïncidences ne sont jamais fortuites, elles révèlent des connexions cachées, et permettent de fabriquer des modèles explicatifs des événements. Les cas fourmillent, de l'« affaire DSK » à la grande crise financière actuelle