Filtrer
Éditeurs
Langues
Formats
La Gibecière à Mots
-
Victor Hugo (1802-1885)
On ne saura pas son nom... on ne saura pas pourquoi il est condamné à mort... La seule chose que le lecteur saura : cet homme a rendez-vous avec la guillotine.
Ce sont ses dernières pensées qu'il nous livre dans ce journal.
Victor Hugo a publié cette "plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés", anonymement, en 1829. Le livre fut mal compris. L'auteur fut même accusé d'être morbide et "d'horreur gratuite".
Très vite l'identité de l'auteur fut connue. -
Victor Hugo (1802-1885)
"En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne. C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il occupait le siège de Digne depuis 1806.
Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce que nous avons à raconter, il n'est peut-être pas inutile, ne fût-ce que pour être exact en tout, d'indiquer ici les bruits et les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était arrivé dans le diocèse. Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font. M. Myriel était fils d'un conseiller au parlement d'Aix ; noblesse de robe. On contait de lui que son père, le réservant pour hériter de sa charge, l'avait marié de fort bonne heure, à dix-huit ou vingt ans, suivant un usage assez répandu dans les familles parlementaires. Charles Myriel, nonobstant ce mariage, avait, disait-on, beaucoup fait parler de lui. Il était bien fait de sa personne, quoique d'assez petite taille, élégant, gracieux, spirituel ; toute la première partie de sa vie avait été donnée au monde et aux galanteries."
La route de Jean Valjean, bagnard libéré, croise celle de Mgr Myriel. Cette rencontre va transformer l'ancien bagnard qui, au regard de la loi et des gens, reste à vie un bagnard...
"Fantine" est le premier tome des "Misérables" -
Victor Hugo (1802-1885)
"Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix-neuf jours que les parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville..."
Nous sommes en 1482, dans le Paris du roi Louis le onzième. La vie s'anime autour de la protectrice de la cité : la cathédrale Notre-Dame de Paris. A ses pieds, une jeune et jolie bohémienne, Esméralda, devient l'objet des envies amoureuses de plusieurs hommes prêts à tout..."
Victor Hugo continue, à travers "Notre-Dame de Paris", son combat contre la peine de mort, et profite pour y incorporer quelques réflexions sur l'architecture, la justice ou encore le pouvoir. -
Victor Hugo (1802-1885)
"Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. Leurs humeurs s'étaient convenues. C'était l'homme qui avait baptisé le loup. Probablement il s'était aussi choisi lui-même son nom ; ayant trouvé Ursus bon pour lui, il avait trouvé Homo bon pour la bête. L'association de cet homme et de ce loup profitait aux foires, aux fêtes de paroisse, aux coins de rues où les passants s'attroupent, et au besoin qu'éprouve partout le peuple d'écouter des sornettes et d'acheter de l'orviétan. Ce loup, docile et gracieusement subalterne, était agréable à la foule. Voir des apprivoisements est une chose qui plaît. Notre suprême contentement est de regarder défiler toutes les variétés de la domestication. C'est ce qui fait qu'il y a tant de gens sur le passage des cortèges royaux.
Ursus et Homo allaient de carrefour en carrefour, des places publiques d'Aberystwith aux places publiques de Yeddburg, de pays en pays, de comté en comté, de ville en ville. Un marché épuisé, ils passaient à l'autre. Ursus habitait une cahute roulante qu'Homo, suffisamment civilisé, traînait le jour et gardait la nuit. Dans les routes difficiles, dans les montées, quand il y avait trop d'ornière et trop de boue, l'homme se bouclait la bricole au cou et tirait fraternellement, côte à côte avec le loup. Ils avaient ainsi vieilli ensemble. Ils campaient l'aventure dans une friche, dans une clairière, dans la patte d'oie d'un entre-croisement de routes, à l'entrée des hameaux, aux portes des bourgs, dans les halles, dans les mails publics, sur la lisière des parcs, sur les parvis d'églises. Quand la carriole s'arrêtait dans quelque champ de foire, quand les commères accouraient béantes, quand les curieux faisaient cercle, Ursus pérorait, Homo approuvait. Homo, une sébile dans sa gueule, faisait poliment la quête dans l'assistance. Ils gagnaient leur vie. Le loup était lettré, l'homme aussi. Le loup avait été dressé par l'homme, ou s'était dressé tout seul, à diverses gentillesses de loup qui contribuaient à la recette. - Surtout ne dégénère pas en homme, lui disait son ami."
Gwynplaine est un enfant abandonné sur une plage... Il sauve un bébé qu'il a trouvé aux côtés de sa mère morte de froid. Ils vagabondent et rencontrent sur leur route un bateleur surnommé Ursus qu'accompagne un loup du nom de Homo. L'homme et le loup décident de s'occuper des deux enfants... -
Victor Hugo (1802-1885)
Quatrevingt-treize (orthographe voulue par l'auteur) est le dernier roman de Victor Hugo.
Il relate la révolution française sur fond de "guerres de Vendée". 1793... Finies les concessions de la part des républicains et des royalistes. C'est la terreur qui s'installe de toute part... et le peuple au milieu !
Victor Hugo n'est guère tendre avec les républicains et les royalistes mais on ressent sa préférence pour la révolution dont les crimes avaient été, selon lui, engendrés par les crimes de la monarchie. -
Victor Hugo (1802-1885)
"La Christmas de 182... fut remarquable à Guernesey. Il neigea ce jour-là. Dans les îles de la Manche, un hiver où il gèle à glace est mémorable, et la neige fait évènement.
Le matin de cette Christmas, la route qui longe la mer de Saint-Pierre-Port au valle était toute blanche. Il avait neigé depuis minuit jusqu'à l'aube. Vers neuf heures, peu après le lever du soleil, comme ce n'était pas encore le moment pour les anglicans d'aller à l'église de Saint-Sampson et pour les wesleyens d'aller à la chapelle Eldad, le chemin était à peu près désert. Dans tout le tronçon de route qui sépare la première tour de la seconde tour, il n'y avait que trois passants, un enfant, un homme et une femme. Ces trois passants, marchant à distance les uns des autres, n'avaient visiblement aucun lien entre eux. L'enfant, d'une huitaine d'années, s'était arrêté, et regardait la neige avec curiosité. L'homme venait derrière la femme, à une centaine de pas d'intervalle. Il allait comme elle du côté de Saint-Sampson. L'homme, jeune encore, semblait quelque chose comme un ouvrier ou un matelot. Il avait ses habits de tous les jours, une vareuse de gros drap brun, et un pantalon à jambières goudronnées, ce qui paraissait indiquer qu'en dépit de la fête il n'irait à aucune chapelle. Ses épais souliers de cuir brut, aux semelles garnies de gros clous, laissaient sur la neige une empreinte plus ressemblante à une serrure de prison qu'à un pied d'homme."
Guernesey. Gilliatt, bien que bon marin, a une mauvaise réputation : il habite une maison que les esprits visitent. Il est amoureux de Deruchette, la nièce de Mess Lethierry le propriétaire d'un bateau à vapeur... -
Victor Hugo (1802-1885)
"Quand vint le tour du capitaine Léopold d'Auverney, il ouvrit de grands yeux, et avoua à ces messieurs qu'il ne connaissait réellement aucun événement de sa vie qui méritât de fixer leur attention.
- Mais, capitaine, lui dit le lieutenant Henri, vous avez pourtant, dit-on, voyagé et vu le monde. N'avez-vous pas visité les Antilles, l'Afrique et l'Italie, l'Espagne ?... Ah ! capitaine, votre chien boiteux !
D'Auverney tressaillit, laissa tomber son cigare, et se retourna brusquement vers l'entrée de la tente, au moment où un chien énorme accourait en boitant vers lui.
Le chien écrasa en passant le cigare du capitaine ; le capitaine n'y fit nulle attention..."
1791... alors que la France métropolitaine est en pleine révolution, à l'île de Saint-Domingue, aux Antilles, les esclaves se révoltent violemment pour obtenir leur liberté.
Cette révolte débute le jour où le capitaine d'Auverney épouse Marie que Pierrot, un esclave, aime également. D'Auverney et Pierrot peuvent-ils être amis, malgré tout ce qui les oppose ?
La première version de "Bug-Jargal" fut écrite par Victor Hugo, à l'âge de 16 ans. -
Victor Hugo (1802-1885)
"Le jeudi 20 décembre 1848, l'assemblée constituante, entourée en ce moment-là d'un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d'un rapport du représentant Waldeck-Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l'élection à la présidence de la république, rapport où l'on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C'est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la constitution pour la rendre sainte et inviolable » ; au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l'assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :
« Au nom du peuple français,
« Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d'éligibilité prescrites par l'article 44 de la constitution ;
« Attendu que, dans le scrutin ouvert sur toute l'étendue du territoire de la république pour l'élection du président, il a réuni la majorité absolue des suffrages ;
« En vertu des articles 47 et 48 de la constitution, l'assemblée nationale le proclame président de la république depuis le présent jour jusqu'au deuxième dimanche de mai 1852. »
Un mouvement se fit sur les bancs et dans les tribunes pleines de peuple ; le président de l'assemblée constituante ajouta :
« Aux termes du décret, j'invite le citoyen président de la république à vouloir bien se transporter à la tribune pour y prêter serment. »
Pamphlet contre Louis-Napoléon Bonaparte (le, futur Napoléon III) à la suite du coup d'Etat du 2 décembre 1851.