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abnousse shalmani
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Laïcité, j'écris ton nom
Abnousse Shalmani
- Éditions de l'Observatoire
- Hors collection
- 1 Mai 2024
- 9791032932957
« Aujourd'hui, nous voilà réduits à défendre la liberté et la laïcité, à nous défendre de n'être ni racistes, ni colonialistes, ni "islamophobes". Nous, les universalistes, humanistes, nous voilà coupables de considérer tous les hommes égaux face aux nouveaux racistes qui défendent la naissance comme identité, la couleur de peau comme personnalité, qui excusent l'antisémitisme quand il émane de la religion des opprimés, l'homophobie et la misogynie quand elles sont dites par des cultures non occidentales.
Ça suffit ! Soyons conscients des erreurs honteuses du passé et fiers des avancées humanistes, mais cessons de retenir notre cri face à l'horreur de l'islamisme. L'islamisme tue des musulmans athées au Pakistan, des étudiants iraniens, des femmes indonésiennes, des catholiques nigérians, des mécréants partout, des juifs en Occident comme en Israël... Nous pouvons remercier ceux qui se battent et qui meurent là-bas pour défendre ce qui n'est plus unanimement partagé ici, par lâcheté, par peur, par culpabilité mal placée. Soyons à leur hauteur. » -
J'ai péché, péché dans le plaisir
Abnousse Shalmani
- Grasset
- Littérature Française
- 10 Janvier 2024
- 9782246815464
Téhéran, 1955. A la suite d'une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n'a que vingt ans, est accroché par celui d'un jeune homme. Elle s'apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu'il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier.
A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l'arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s'amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les moeurs de son pays. Tout le monde s'épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu'être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l'émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l'histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au coeur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d'amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son oeuvre d'une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l'Iran contemporain.
Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s'en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient. -
Les exilés meurent aussi d'amour
Abnousse Shalmani
- Grasset
- Littérature Française
- 22 Août 2018
- 9782246862345
« Ma mère était une créature féerique qui possédait le don de rendre beau le laid. Par la grâce de la langue française, je l'avais métamorphosée en alchimiste. C'était à ça que servaient les mots dans l'exil : combattre le réel et sauver ce qui restait de l'enchantement de l'enfance. »
Shirin a neuf ans quand elle s'installe à Paris avec ses parents, au lendemain de la révolution islamique en Iran, pour y retrouver sa famille maternelle. Dans cette tribu de réfugiés communistes, le quotidien n'a plus grand-chose à voir avec les fastes de Téhéran. Shirin découvre que les idéaux mentent et tuent ; elle tombe amoureuse d'un homme cynique ; s'inquiète de l'arrivée d'un petit frère oedipien et empoisonneur ; admire sa mère magicienne autant qu'elle la méprise de se laisser humilier par ses redoutables soeurs ; tente de comprendre l'effacement de son père... et se lie d'amitié avec une survivante de la Shoah pour qui seul le rire sauve de la folie des hommes.
Ce premier roman teinté de réalisme magique nous plonge au coeur d'une communauté fantasque, sous l'oeil drôle, tendre, insolent et cocasse d'une Zazie persane qui, au lieu de céder aux passions nostalgiques, préfère suivre la voie que son désir lui dicte. L'exil oserait-il être heureux ? -
Quel point commun entre les Hébreux, Martin Eden, Romain Gary, la muse de Baudelaire Jeanne Duval, Modigliani, Hercule Poirot ou les rôles interprétés par Ava Gardner ? Tous sont des métèques. Un mot qui, en Grèce antique, désigne simplement celui qui a changé de cité, avant de devenir une insulte sous la plume de Charles Maurras puis d'être réhabilité par la chanson de Georges Moustaki en 1969.
Le métèque prend alors cette signification d'autre par essence, d'étranger générique. C'est ce mot, aujourd'hui un peu désuet, qu'Abnousse Shalmani vient revaloriser. Car le métèque est en réalité bien plus qu'un mot. C'est la figure de transfuge par excellence : cet autre aux semelles de vent, qui sait qu'il devra repartir un jour, celui qu'on ne peut jamais enfermer dans un seul lieu ou une seule identité, voué à intriguer, voire à effrayer, à trouver une embuche dans le regard de l'autre. Celui qui vit dans une identité mouvante, perpétuellement en exil, qui procure une authentique liberté pour peu qu'on se donne la peine d'essayer de l'habiter.
Cet essai élève le métèque au rang d'esthétique à part entière, celle du pas de côté. Dans ce voyage littéraire et cinématographique, l'auteure nous fait visiter son Panthéon personnel, d'Hérode à Salman Rushdie, d'Esmeralda à Albert Camus. Un éloge au souffle ample, qui résonne particulièrement aujourd'hui dans son « amour des sans-frontières, des sans-pays, des sans-terres », une ode à l'imaginaire. -
A Téhéran, dans les années 1980, une petite fille de six ans, contrainte de porter le voile, se révolte en se dénudant. Se soumettre aux exigences des « barbus » et autres « corbeaux » lui paraît absurde. Son père l'approuve et, afin de fuir brimades et contraintes, la famille va s'exiler à Paris. Abnousse Shalmani découvre alors que la liberté n'est pas celle qu'elle aurait souhaitée. Sa révolte n'est donc pas finie. Mais cette fois, c'est la littérature française qui va lui fournir des armes. La petite fille, devenue femme, va faire de Sade, de Victor Hugo et de Colette (entre autres) des appuis précieux dans son combat contre l'oppression en général et celle du corps féminin en particulier.Joyeux pamphlet, ce récit alterne les anecdotes intimes et les événements socio-politiques avec humour et enthousiasme.