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C.D.E.
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La saga des Cazalet Tome 1 : étés anglais
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 12 Mars 2020
- 9782710388623
Juillet 1937. À Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l'arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l'idée qu'une guerre éclate, s'entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ?
Non-dits, chamailleries, profonds chagrins... Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu'elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance - ou l'impuissance - des hommes. L'été regorge d'incertitudes mais, sans l'ombre d'un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz. -
La saga des Cazalet Tome 2 : à rude épreuve
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- 8 Octobre 2020
- 9782710388579
Septembre 1939. La Pologne est envahie et la famille Cazalet apprend l'entrée en guerre de l'Angleterre. À Home Place, la routine est régulièrement bousculée par les raids allemands. Louise rêve toujours de jouer Hamlet mais doit d'abord passer par une école de cuisine. Au grand dam de sa famille, elle fume, porte des pantalons, découvre la sexualité et fait ses débuts en tant qu'actrice dans un sinistre théâtre de province. Clary, dont le père, Rupert, est porté disparu sur les côtes françaises, renseigne scrupuleusement chaque parcelle de sa vie dans des carnets. Polly, inquiète de la mystérieuse maladie de sa mère, se lie d'amitié avec le cousin de Louise, Christopher, dont les discours pacifistes ont de plus en plus de mal à convaincre. Zoë, la femme de Rupert, a donné naissance à une fille et connu un profond bouleversement. Le volume se clôt sur l'attaque de Pearl Harbor : de Home Place à Londres, la guerre et la terreur d'une possible défaite ne semblent jamais très loin.
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La saga des Cazalet Tome 4 : nouveau départ
Elizabeth Jane Howard
- Table Ronde
- 14 Octobre 2021
- 9791037107077
La paix est enfin signée, Rupert est de retour après cinq ans d'absence et la famille décide de quitter Home Place pour retourner vivre à Londres. Mais l'Angleterre est ébranlée, tout comme les certitudes et les moeurs des Cazalet. La mort du Brig et le divorce d'Edward et de Villy apportent leur lot de tensions. Les plus âgés des enfants Cazalet sont désormais adultes. Louise s'ingénue à trouver des échappatoires à son mariage, et tente de revenir à sa première passion, le théâtre. Clary est devenue secrétaire d'un agent littéraire tyrannique, tandis que Polly est assistante dans une entreprise de décoration d'intérieur. Ami et proche confident, le personnage d'Archie se révèle plus que jamais le dépositaire des secrets de la famille. La difficile reconstruction, dans un Londres profondément éprouvé par six années de guerre, est le théâtre de ce « nouveau départ », où chaque Cazalet prend conscience que l'heure est venue de surmonter les épreuves passées.
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Mars 1942. La guerre suit son cours. Sybil vient de succomber au cancer qui la rongeait. Rupert n'a plus donné signe de vie. Le quotidien à Home Place est rythmé par le deuil, les restrictions de nourriture et de chauffage, l'attente de nouvelles à la radio. Polly et Clary ont dix-sept ans et s'installent à Londres pour y trouver du travail. Louise abandonne ses rêves d'actrice pour épouser Michael, officier dans la Marine, qui passe son temps en mer tandis que Louise donne naissance à Sebastien. Rachel, plus que jamais dévouée à ses parents, n'a plus de temps pour sa précieuse amie Sid : leur amour est voué à l'échec. Zoë s'éprend d'un officier américain. Maternité, mariage, amours contrariées et conflit où seuls les hommes partent combattre : dans ce volume qui se clôt sur la victoire finale en mai 1945 et la découverte des camps, l'émancipation toute progressive des femmes est drapée d'un voile tragique.
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J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée.
Neige Sinno lit elle-même son texte, insufflant une force supplémentaire à son bouleversant récit autobiographique.
Prix Femina 2023
Prix Ginkgo 2024 -
À 27 ans, Miranda aimerait bien se dire que ses parents lui ont transmis leur joie de vivre mais elle est incapable de supporter les arrangements du monde adulte avec la souffrance et l'injustice. Son père, Armand, s'est toujours interrogé sur l'étrangeté de sa fille, depuis toute petite dotée de facultés paranormales. Elle lit dans les pensées d'autrui, souffre de dédoublements. Ce monde magique, bizarre, de l'enfance la protégeait, mais il va se retourner contre elle. Elle devient fascinée par le « Club des 27 », formé par ces artistes du rock morts à l'âge de 27 ans comme Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse... Des événements étranges vont se précipiter dans la vie de Miranda, avec la malédiction d'être parasitée par les pensées et les émotions d'autrui. Elle se souvient d'un voyage à Berlin, chez ses grands-parents maternels, où elle tente de percer le mystère de Bonnie, présence fantomatique d'un bébé qu'aurait eu sa mère avant elle. Tout se passe comme si un terrible compte à rebours s'était enclenché. « Pourquoi avons-nous refusé de voir l'étrangeté de Miranda ? » demande Armand. Comme si nous étions incapables de voir la détresse que la société impose à ses propres enfants, et le divorce générationnel devant l'état du monde.
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Farah, adolescente, a toujours connu L'Église de la Treizième Heure pour la bonne raison que Lenny, son père, en est le fondateur. Elle vit en communauté dans cette Église millénariste un peu spéciale : féministe, queer, animaliste. On y récite Nerval ou Rimbaud. Lenny rassemble ses ouailles autour de messes poétiques et d'ateliers de déparasitage psychique. La Treizième Heure, c'est aussi l'heure de la révélation, du triomphe des pauvres, des dominés, des humiliés. Les membres de la communauté l'espèrent, angoissés devant les menaces qui pèsent sur la planète : épidémies, guerres, réchauffement climatique... Lenny élève seul sa fille Farah. Hind, son grand amour, l'ayant abandonné à la naissance du bébé.
Prix Médicis -
Rien n'est plus comme avant : le monde tel qu'on le connaît semble avoir vacillé, plus d'électricité ni d'essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d'inépuisables richesses.
Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle. -
À Murano, le long des canaux et des ruelles, derrière les portes des ateliers, maestros et apprentis domptent le verre. Le secret de leur savoir-faire, qui ne doit jamais atteindre la terraferma, n'est pas l'affaire des femmes. Pourtant, à la mort de son père, voyant l'entreprise familiale décliner, Orsola Rosso décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un art qui ne va pas sans celui du commerce. Découvrant le ballet des marchandises dans le port de Venise, Orsola comprend qu'elle devra oeuvrer sans relâche pour atteindre la perfection et déjouer les pièges de la négociation. Et ceux de l'amour, quand Antonio, pêcheur vénitien, rejoint l'atelier Rosso...
De ce côté de la lagune, le temps s'écoule différemment. Telle une pierre ricochant sur l'eau, le récit traverse, de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux. S'ils servent déjà de monnaie d'échange sur le continent africain, ils orneront bientôt le cou d'impératrices, de Vienne à Paris, et feront un jour le bonheur des touristes de la Sérénissime.
Tracy Chevalier fait le portrait d'une femme, celui d'une famille et celui d'une ville, aussi intemporelles que le sont les chefs-d'oeuvre de l'île du verre. -
À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. -
Dans un petit village abandonné de la «zone grise», coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte: Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man's land, ces ennemis d'enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s'ajoute la monotonie des journées d'hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d'«apithérapie». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l'aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l'Ukraine de l'ouest et du silence des montagnes de Crimée, l'oeil de Moscou reste grand ouvert...
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« Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous. »
Emmanuel Carrère interprète son propre texte lui insuflant un surcroit d'intensité dramatique. -
Oh, je n'avais pas la grande forme quand j'ai retrouvé Florence, une ancienne collègue de travail, un soir de concert.
J'avais vingt-cinq ans, elle en avait quarante. Elle était enceinte de six mois, et elle était célibataire.
Quand Jim est né, j'étais là. Et puis je suis resté. On a passé de belles années ensemble, et j'ai bien cru devenir son père. -
Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques
Iain Levison
- Liana Levi
- 29 Août 2024
- 9791034909544
Mille dollars de l'heure. Un tarif qui ne se refuse pas quand on est avocat commis d'office obligé de passer ses journées, dimanches compris, à plancher sur les dossiers attristants de petits malfaiteurs sans envergure. Puis à négocier des peines avec un procureur plus puissant que soi mais tellement moins compétent. Alors Justin Sykes, lassé par ce quotidien déprimant, accepte pour ce tarif de se mettre un soir par semaine au service des filles d'un gentlemen's club et de passer la nuit dans le motel d'en face. Sans trop chercher à comprendre. Parce que, c'est bien connu, les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques.
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C'est l'histoire d'un livre sur le yoga et la dépression. La méditation et le terrorisme. L'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble, et pourtant : elles vont ensemble.
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«Je m'appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m'oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de «Médecine de La Femme», dirigée par un barbu mal dégrossi qui n'est même pas gynécologue, mais généraliste! S'il s'imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu'est-ce qu'il croit? Qu'il va m'enseigner mon métier? J'ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors, je ne peux pas - et je ne veux pas - perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur coeur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu'elles pourraient m'apprendre.»
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Kiev, 1919: c'est la cacophonie révolutionnaire. Des armes à foison, de l'ordre nulle part, des bandits et des voleurs cent fois plus nombreux. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s'y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage dans la région, en proie à des combats opposant blancs et rouges, anarchistes et nationalistes... Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul, après avoir perdu son père et son oreille droite sous le sabre d'un cosaque. Dès lors tout se précipite. Enrôlé par hasard dans la milice, Samson se lance dans une enquête où son oreille jouera un rôle quelque peu inattendu...
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Lorsque Betsy Canning, à trente-sept ans, constate que malgré sa richesse, sa confortable maison à Londres, sa maison de vacances au pays de Galles et ses trois beaux enfants, le bonheur lui échappe, elle en conclut que le problème vient de son mari et que le plus simple est de s'en séparer. Mais en 1936, la société anglaise est encore frileuse au sujet du divorce. À peine Betsy a-t-elle écrit à ses parents pour les préparer à cette idée que sa décision suscite l'ingérence de ses proches, et en particulier sa belle-mère. Voulant à tout prix sauver ce mariage et préserver les apparences, l'entourage d'Alec et de Betsy ne parvient qu'à déchirer le fragile tissu de la vie familiale et des désirs inavoués. La séparation n'en sera que plus amère, et le couple ne sera pas la seule victime de ce cataclysme où chacun, enfant comme adulte, ami ou simple connaissance, devra choisir son camp.
Aussi tranchés que soient leurs avis, et aussi diverses leurs façons de voir le monde, Margaret Kennedy laisse s'exprimer tous ses personnages dans ce roman d'une grande acuité, où les points de vue s'enchaînent et se répondent sans relâche. -
Au royaume du hasard
je suis le maître du temps
transporte des milliers de coeurs
des millions de battements
Il me suffit de cravater quelques commutateurs
et j'avancerai l'heure de chacun d'entre eux
Je ne sonne pas le tocsin, ni ne détiens de pouvoir divin
je conduis le train -
Nicholaï Hel est l'assassin le plus doué de son époque et l'homme le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d'excellence personnelle : le shibumi. Après avoir été élevé dans le Japon de l'après-guerre et initié à l'art subtil du Go, il est désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d'anéantissement - la Mother Company - et doit se préparer à un ultime affrontement.
Shibumi, le chef-d'oeuvre de Trevanian, est un formidable roman d'espionnage et une critique acerbe de l'Amérique. Avec, toujours, l'intelligence et l'humour noir qui sont la marque de fabrique de cet auteur exceptionnel. -
En 1963, à peine arrivée à Saigon, Patricia, jeune Irlando-Américaine, assiste à sa première gardenparty où elle rencontre Charlene, mère de trois enfants dont la petite Rainey. Celle-ci est très fière de lui montrer toutes les tenues de sa poupée Barbie, mais il en manque clairement une - un áo dài, que Lily, la fille de maison et couturière hors pair, lui confectionne sur-le-champ. L'idée ravit Charlene, lui inspirant unprojet de collecte de fonds qu'elle nomme la Barbie saïgonnaise. Une opportunité pour Patricia de se lier d'amitié avec cette femme charismatique, pilier de la communauté d'épouses américaines où, en marge de la guerre, règne une légèreté trompeuse faite de réceptions exotiques et de bonnes oeuvres.
Soixante ans plus tard, Patricia, désormais veuve à Washington, raconte à Rainey cette période si particulière de sa vie dans une longue lettre aux allures de confession et de réflexion sur le rôle des femmes expatriées pendant la guerre, alors qu'à l'époque son unique préoccupation était de fonder une famille à l'image de celle de son amie.
C'est une fois de plus par le détail et l'attention portée à la vie intérieure d'une femme qu'Alice McDermott saisit les enjeux de la mémoire, et accompagne son héroïne dans sa quête d'absolution.
Alice McDermott est née à Brooklyn en 1953. Ses nouvelles ont notamment été publiées dans le New York Times, le New Yorker et le Washington Post. Elle est l'auteure de huit romans, dont six ont paru à Quai Voltaire : "Charming Billy" (1999), qui a obtenu l'American Book Award et le National Book Award, "L'Arbre à sucettes" (2003), "La Visite à Brooklyn" (2006), "Ce qui demeure" (2007), "Someone" (2015) et "La Neuvième Heure", prix Femina étranger 2018. Sa nouvelle "Jamais assez" est parue en 2020 dans la collection "la nonpareille". Alice McDermott vit près de
Washington. -
Pour tromper sa solitude, Victor Zolotarev a adopté un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L'écrivain au chômage tente d'assurer leur subsistance tandis que l'animal déraciné traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire vide. Alors, quand le rédacteur en chef d'un grand quotidien propose a Victor de travailler pour la rubrique nécrologie, celui-ci saute sur l'occasion. Un boulot tranquille et lucratif. Sauf qu'il s'agit de rédiger des notices sur des personnalités encore en vie. Et qu'un beau jour, ces personnes se mettent à disparaître pour de bon.
Une plongée dans le monde impitoyable et absurde de l'ex-URSS. Un roman culte. -
Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott. Hélas, son ami n'a pas de temps à lui accorder cette année, car il doit écrire une oraison funèbre : l'hôtel de Pendizack, manoir donnant sur une paisible crique, vient de disparaître sous l'éboulement de la falaise qui le surplombait. Et avec lui, sept résidents...
Dans cette maison reconvertie en hôtel par ses propriétaires désargentés étaient réunis les plus hétéroclites des vacanciers : une aristocrate égoïste, une écrivaine bohème et son chauffeur-secrétaire, un couple endeuillé, une veuve et ses trois fillettes miséreuses, un chanoine acariâtre et sa fille apeurée... Le temps d'une semaine au bord de la mer dans l'Angleterre de l'après-guerre, alors que les clans se forment et que les pires secrets sont révélés, les fissures de la falaise ne cessent de s'élargir...
Auteure talentueuse et espiègle, Margaret Kennedy pousse à leur comble les travers de ses personnages dans une fable pleine d'esprit et de sagesse.
Ce Festin est un régal ! -
Fabriquer une femme raconte l'entrée dans la vie adulte de deux amies adolescentes, Solange et Rose. Ce sont les années 80 du siècle précédent, en province dans le Pays basque, à Bordeaux, puis à Paris. Deux destins à la fois liés et différents, Rose fera des études de psycho et restera fidèle à Christian, son premier amour ; Solange multipliera les aventures, enceinte à quinze ans, elle accouchera d'un petit garçon dont ses parents devront s'occuper, et suivra une carrière plus ou moins réussie d'actrice. Marie Darrieussecq écrit avec un réalisme audacieux, parfois cruel, le grand roman de l'apprentissage féminin, maladroit, drôle, souvent douloureux, de la sexualité, de la vie amoureuse, du couple. Mais aussi celui des ambitions intimes et sociales de deux jeunes femmes « en construction » dans un monde masculin. Deux « destins de femme », dans une langue follement énergique, pleine d'humour et d'émotion. Solange se livre à l'excitation et la mélancolie de la vie nocturne, des boites de nuit, aux pièges de la séduction, aux rêves de réussite mais aussi aux petits boulots. Quand Rose construit patiemment une existence sage et suivie. Le roman déploie une véritable bande son de l'époque (musiques, chansons), et se mêle aux aléas de l'Histoire : les années Mitterrand, la chute du mur de Berlin, le début des années Sida... C'est « la vie d'après Rose » et « la vie selon Solange », en deux parties, avec un drôle d'épilogue à Los Angeles pour la projection d'une avant-première. C'est l'histoire d'une amitié féminine sincère mais déséquilibrée, peuplée d'une galerie de personnages savoureux, comiques ou pathétiques, et ponctuée de dialogues et de réparties chocs. On y parle crûment de sexe et de corps, de littérature, de cinéma, de folie, de drogues, de passion, de trahison et de fidélité.
Les lecteurs des romans de Marie Darrieussecq retrouveront les personnages et les histoires de ses livres précédents (Clèves et Il faut beaucoup aimer les hommes) avec le sentiment jouissif de participer au puzzle romanesque de Solange et Rose. Mais Marie Darrieussecq réussit surtout ici un magnifique roman, radical et drôle, sur le désir et la vie au féminin.