Exercice d'admiration en forme de kaléidoscope d'une vie, D'après Delphine Seyrig revient sur les héroïnes de cinéma qui ont jalonné la vie de l'actrice, mais aussi sur les différentes mythologies incarnées par la comédienne.
Seyrig est cet être pragmatique qui dit "les choses toutes crues", mange, fume, sort la nuit. Seyrig est cette créature-statue des parcs et jardins, qui semble ne jamais marcher, mais plutôt évoluer de tourments ambitieux en tourments merveilleux. Seyrig est cette ménagère sans affect apparent, qui sait le poids des choses triviales en petite fourmi invisible. Seyrig est une femme qui n'a surtout pas besoin que l'on pense à sa place. Ce sont toutes ces Delphine-là, que Virginie Apiou se propose de retrouver, sur une scène de théâtre, sur un plateau de télévision, en tournage d'un nouveau film ou chez elle.
La vie de John Coltrane, voix majeure du saxophone, est à bien des égards un roman d'apprentissage, forgé au gré des rencontres, des expériences et des grands musiciens qui l'ont adoubé: Dizzy Gillespie, Miles Davis et Thelonious Monk. Ayant débuté par la recherche de la perfection instrumentale à partir des formes musicales qui lui préexistent il admire et imite d'abord le parfait apollinien, Johnny Hodges il
franchit ensuite tous les degrés qui l'amènent au dionysiaque.
Ce nouvel ouvrage de Jean-Pierre Jackson, qui arrive après ses biographies remarquées de Charlie Parker ou Keith Jarrett, nous enseigne que par la transe musicale, le dessaisissement de soi, l'abandon des
formes préétablies, Coltrane vise progressivement à atteindre l'universel, l'être profond du monde. Apprécier la beauté de la geste coltranienne, au-delà de tel ou tel accomplissement, c'est percevoir à chaque étape de son déroulement le mystère de la création à l'oeuvre. Ce n'est pas l'argent ou l'ambition qui l'animent, c'est la quête d'un sens, de l'Un originaire, d'un amour suprême qui par nature est musique.
Le portrait dit des Époux Arnolfini a été peint par Jan Van Eyck en 1434 : énigmatique, étrangement beau, sans précédent ni équivalent dans l'histoire de la peinture... Cet ouvrage offre un voyage au coeur de ce tableau, qui aimante par sa composition souveraine et suscite l'admiration par sa facture. Touche après touche, l'auteur décrypte les leurres et symboles semés par l'artiste sur sa toile, à l'image d'un roman policier à énigmes. Alors le tableau prend corps, son histoire se tisse de manière évidente et les personnages qui nous regardent dans cette scène immuable prennent vie devant nous...
Martin Engstroem est un programmateur, directeur artistique, agent d'artistes dans le domaine de la musique ; mondialement reconnu, il est originaire de Suède.
et Bertrand Dermoncourt, permettant de découvrir le musicien sous un angle plus intimiste.
Comme Debussy, Stravinsky et Schnberg, le compositeur hongrois Béla Bartók fut l'un des grands modernes du premier xxe siècle. Ce contemporain de Stefan Zweig et Paul Klee eut la révélation des musique populaires en entendant un jour, par hasard, le chant d'une paysanne. Ce livre relate l'aventure qui en découla et le conduisit à élaborer un langage unique. Il explique comment, membre des avant-gardes artistiques hongroises, Bartók construisit une oeuvre scénique qui débute dans le sillage du Pelléas et Mélisande de Debussy et s'achève dans la violence expressionniste : Le Château de Barbe-Bleue, Le Prince de bois, Le Mandarin merveilleux. Il explore enfin le parcours de Bartók pianiste virtuose, qui se produisit dans l'entre-deux-guerres à travers toute l'Europe, aussi longtemps que la montée du nazisme, qu'il dénonçait sans concession, le lui permit.
Cette biographie invite à la rencontre d'un Bartók inattendu : homme fervent derrière des images de raideur, artiste proche de la nature, imaginatif, même rêveur, qui eut des échanges avec de multiples artistes de son temps. Bartók fut un homme de correspondance et d'amitié. Un Européen dont la trajectoire témoigne aussi des crises profondes du monde qui fut le sien. Elles le contraignirent à l'exil.
Si l'essor de la photographie a eu lieu dans un contexte intellectuel et spirituel précis (la culture technoscientifique, le positivisme, l'industrialisation), il convient de s'interroger sur le contexte actuel d'apparition de la post-photographie (la mondialisation, la virtualité, l'hyper-modernité).
L'excès et l'accès caractérisent la matière visuelle de cette nouvelle ère et nous incitent à reformuler les lois qui régissent nos relations à l'image. La post-photographie devient ainsi un contexte de pensée visuelle qui entérine la dématérialisation de l'image et de son auteur, et dissout les notions d'originalité et de propriété, de vérité et de mémoire.
Franz Schubert (1797-1828) ? André Tubeuf, à qui l'on doit tant de livres de référence sur les grands compositeurs, notamment Mozart et Beethoven, n'avait jamais écrit sur lui. Dans cet essai d'une grande profondeur, il évoque "l'ami Franz", cette figure à la fois familière, étrange et fraternelle. En analysant ses sonates pour piano, sa musique de chambre ou ses lieder, André Tubeuf rappelle l'inépuisable capacité de consolation du compositeur, sa mélancolie attendrie, ses larmes et sa main tendue vers l'auditeur, jamais directive, toujours accueillante, qui n'est qu'à lui.
Keith Jarrett est tout simplement la plus grande star actuelle du jazz. Pour des millions de fans à travers le monde, le pianiste américain est avant tout l'homme d'un seul disque, The Kln Concert. Et pourtant, sa musique, qui porte la marque d'un style unique, opère une synthèse qui va de Bach à la musique contemporaine, en passant par toutes formes de jazz, le gospel, folk, le rock et la musique liturgique de différentes origines. Cet ouvrage est là pour replacer cette étonnante trajectoire dans son contexte. Il montre que le fil conducteur de cette confondante diversité, de cette sorte de rage créatrice, de cet engagement constant, est la biographie.
Cette biographie, complétée d'un cahier photo inédit, rend hommage à une figure iconique du cinéma de la deuxième partie du XXe siècle : Margot Capelier, la reine du casting.
Horatio est un personnage d'Hamlet, de William Shakespeare. Il est l'ami loyal du prince Hamlet, apparaît souvent à ses côtés et se trouve chargé de raconter son histoire après sa mort. Georges Banu, spectateur inlassable de la scène européenne, a entendu les voix essentielles des grands metteurs en scène de sa génération. Il revient sur leurs rencontres, l'amitié qu'ils ont partagée, la façon dont ils se sont dévoués, ensemble, au théâtre. L'auteur esquisse ici un livre autobiographique.
Quatrième volume des carnets de Patrice Chéreau (1944-2013), acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, qui permet au lecteur de pénétrer le laboratoire de création de l'artiste et de prendre la mesure de sa désillusion politique.
Ce premier volume se consacre aux années de jeunesse de Patrice Chéreau, de sa première mise en scène en 1963 (L'Intervention de Victor Hugo) à la création du Prix de la révolte au marché noir au Théâtre de la Commune à Aubervilliers en 1968. Pendant ces cinq ans, le lecteur suivra les réflexions du metteur en scène depuis ses débuts dans le groupe théâtral du Lycée Louis-le-Grand au Festival d'Erlangen (1963-65), de Gennevilliers à Sartrouville (1966-69). Devant cette oeuvre monumentale aux fabuleux travaux préparatoires, conservés à l'IMEC, il a fallu renoncer à l'exhaustivité. Voici une sélection de notes, restituées chronologiquement, dans lesquelles le metteur en scène pense son travail, analyse une pièce, cherche son geste et évoque ses collaborations. Dès ses premières mises en scène, Patrice Chéreau prend l'habitude de dater ses notes, couchées à la hâte, le plus souvent sur des feuilles volantes qu'il émaille de nombreux croquis. On y lit qu'il travaille simultanément sur différents projets, que l'artiste change de paradigme médiatique, pensant d'abord le théâtre avec la grammaire de la peinture avant de lui préférer celle du cinéma. En parcourant ces écrits et ces dessins, c'est la pensée, la définition de l'esthétique, le discours sur le monde du metteur en scène et les questions politiques de son temps qui apparaissent au lecteur. Ces écrits sont aussi la trace de ses lectures marxistes à partir desquelles il analyse les oeuvres littéraires et les rapports de forces dans les sociétés. On y retrouve enfin l'admiration de Patrice Chéreau pour Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble, sa tentative d'un théâtre militant à Sartrouville qui précède un intérêt marqué pour la troupe américaine du Bread and Puppet Theatre.
Dans une suite de récits souvenirs sur son expérience des plateaux, Nicolas Bouchaud revient sur tous les moments qui rythment sa vie d'acteur et le constitue. Pourquoi jouer ?
A l'occasion de l'anniversaire des 150 ans de la mort d'Hector Berlioz, Bruno Messina se livre, avec cette biographie, à un exercice singulier pour approcher la vie et l'oeuvre du génie romantique qui a su révolutionner l'histoire de la musique française. Ainsi, en suivant le compositeur, mais aussi l'écrivain, le journaliste et le chef d'orchestre, dans ses amours et ses voyages, de l'Isère à Paris et de Londres à Moscou, on découvre un personnage extraordinaire - visionnaire, autodidacte, fragile, drôle, intraitable - et on appréhende les paysages sonores et les révolutions musicales de celui qui a écrit la Symphonie fantastique, Les Nuits d'été ou encore La Damnation de Faust...
Les Morozov et les Chtchoukine, les deux principales familles qui ont dominé la vie culturelle moscovite du début du XXe siècle, ont inventé le concept de philanthropie artistique et directement contribué à la reconnaissance internationale des peintres modernes français. Leurs deux collections d'art moderne, parmi les plus belles, aujourd'hui réparties entre Moscou et Saint-Pétersbourg, forment un ensemble majeur de chefs-d'oeuvre avec des toiles exceptionnelles de Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Renoir, Monet, Bonnard, Denis, Matisse, Derain, Picasso...
La fondation Louis Vuitton a programmé l'exposition "Icônes de l'art moderne, la Collection Morozov" du 24 février au 25 juillet 2021. Cette mythique collection fera suite à l'exposition Chtchoukine, qui a attiré en 2016-2017 plus d'un million de visiteurs.
Dans "Livret de famille" et "La Trempe", le parolier du groupe Zebda s'est révélé en boxeur littéraire : textes engagés ou enragés voisinent avec souvenirs d'enfance et blessures d'en France.
Après un Franz Schubert qui fait désormais figure d'ouvrage de référence (2ème meilleure vente de la collection), l'année du centenaire verra la sortie d'un nouveau livre de Philippe Cassard : un essai consacré à Claude Debussy (1862-1918). Mêlant les digressions biographiques et l'analyse de l'oeuvre, cet ouvrage se présente comme une succession pointilliste de courts chapitres, donnant le point de vue de l'interprète : souvenirs et impressions rassemblés de près de 50 ans de compagnonnage avec Claude Debussy. Il éclaire l'auteur de Pélléas et Mélisande d'une lumière inédite, et très intimiste.
Dans ce second volume du Journal de travail, Patrice Chéreau ne se définit plus comme celui qui "sait", mais comme un élève qui entrevoit tout ce qui lui reste à découvrir. De Paris à Milan, au théâtre, à l'opéra, comme au cinéma, les expériences se multiplient et l'art du jeune metteur en scène s'affirme.
"Être libre dans le travail." Voilà les quelques mots qui inaugurent les notes de travail de l'année 1972. Le retour en Italie et les prémices de l'aventure du Théâtre national Populaire de Villeurbanne, où il est directeur associé, correspondent en effet à l'expérience d'une nouvelle liberté. Qu'elle soit artistique, intellectuelle ou politique, elle a pour perspective une thématique déjà abordée dans les mises en scène de Patrice Chéreau : la recherche de l'affirmation de sa souveraineté.
40 % des oeuvres du Metropolitan Museum de New York sont des faux. C'est du moins l'opinion de son ancien directeur, Thomas Hoving. Après enquête, on se demande s'il n'est pas en-deçà de la vérité. Huit scandales mettant en scène de tristement célèbres faussaires sont racontés ici, pour lutter contre deux idées : non, il n'existe pas de "génie" du faux (sauf ceux qu'on n'a pas attrapés) ; oui, il y en a partout, et ils sont très difficilement détectables...
Claveciniste et chef d'orchestre, William Christie, américain installé en France depuis 1971, est l'artisan de l'une des plus remarquables aventures musicales de ces quarante dernières années : les Arts Florissants, fondation dédiée à la transmission dans le domaine de la musique baroque et des jardins. Ici, William Christie se dévoile dans une série d'entretiens inédits dont il a confié la réalisation et l'écriture à son jeune premier violon, Emmanuel Resche-Caserta. Loin de constituer un bilan, ce livre est plutôt un portrait touchant, né d'une conversation libre sur la musique, les arts et la vie, entre le chef et son second que deux générations séparent mais qu'une amitié sincère et une confiance mutuelle lient étroitement.
Jean-Louis Barrault, figure majeure de la vie théâtrale du XXe siècle, a assis le nouveau métier de metteur en scène et son art de façon novatrice en centrant le travail sur l'espace scénique et le corps de l'acteur. Le corpus de textes réunis ici, et écris par Barrault lui-même, vise à redécouvrir son approche pour saisir le théâtre d'aujourd'hui dans une généalogie.
Le Groupe des Six ? Voilà les musiciens qui ont occupé le devant de la scène artistique parisienne dans l'immédiat après-Première Guerre mondiale. Parrainés par Erik Satie et soutenus par Jean Cocteau, à la fois leur imprésario et leur éminence grise, les Six furent les porte-drapeaux de l'Esprit Nouveau qui soufflait alors sur Paris. Voix intermittentes du néoclassicisme hexagonal pour les uns, simples farceurs embobinant dans leurs canulars un public crédule et une critique complaisante pour les autres, ils ont marqué comme peu cette période d'effervescence, où tout semblait possible. Les Six, donc : Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre.
Dans cet essai innovant, Blandine Masson explique les manières de mettre en ondes des fictions radiophoniques et retrace l'histoire de la réalisation sonore.