Cet ouvrage, initialement publié en Allemagne où une huitième édition vient d'être engagée, propose à la fois une vue d'ensemble sur un art de bâtir contemporain, ancré dans la tradition vernaculaire, et tous les éléments concrets d'un manuel de construction. L'ouvrage explique pourquoi ces techniques sont intéressantes et comment chacun peut les mettre en oeuvre.
L'utilisateur, qu'il soit autoconstructeur ou non, l'architecte ou l'enseignant découvriront une information large, présentée en particulier à la lumière d'études de cas, tandis que les constructeurs trouveront toutes les informations pratiques, y compris les détails et les caractéristiques des produits disponibles sur le marché.
Les diverses techniques de mise en oeuvre de la terre allégée - confirmées par les standards professionnels - se distinguent de celle de la terre banchée (pisé) par une grande simplicité d'exécution, qui les rend accessibles aux autoconstructeurs et aux artisans du secteur de la construction.
Les matériaux en terre allégée - le plus commun étant le mélange terre-paille - présentent un bilan environnemental incomparable et offrent des caractéristiques techniques élevées, dans un spectre de performance large allant du matériau léger, donc isolant, aux matériaux denses permettant une inertie importante et une bonne résistance à la compression.
Les cosmogonies - mythes de création du monde - n'ont jamais cessé d'accompagner l'histoire de l'humanité. Mais parce que l'investigation sur les origines fut l'un des leitmotivs de la pensée des XVe et XVIe siècles, nulle autre époque plus que la Renaissance n'a su en mesurer les enjeux anthropologiques, philosophiques et artistiques. À partir des oeuvres de Ghiberti, Mantegna, Bosch, Michel-Ange, Raphaël, Parmigianino, Bandinelli, Salviati, Tintoret, Véronèse, Goltzius, El Greco ou encore Caravage, Florian Métral guide le lecteur dans l'exploration d'un imaginaire qui a façonné notre modernité.
Les constructions de l'architecte suisse Gion A. Caminada s'inscrivent dans le tissu des gestes des êtres qu'elles abritent, des communautés qu'elles rassemblent. Elles naissent des lieux qui les reçoivent et les façonnent en retour. Cosmopolites, elles se nourrissent des imaginaires locaux tout autant que de formes architecturales qui les dépassent largement. Y sont tissées indissociablement les dimensions spatiales, constructives, symboliques, culturelles et politiques de l'architecture. Caminada questionne tout autant les formes architecturales que les processus nécessaires à leur mise en oeuvre. Dans ce livre, il s'agit "de s'approcher au plus près des choses" qui rendent cette architecture si vivante, et à travers elle de penser une thérapeutique de l'espace contemporain.
Cet ouvrage est consacré à un thème central de l'histoire de l'art occidental : la vision (visions béatiques et apparitions miraculeuses). L'auteur, qui s'attache principalement à la peinture italienne du XVIe siècle, vient combler une importante lacune, d'autant que l'originalité de son approche permet de renouveler notre perception de l'art de peindre à la Renaissance. En analysant les artifices picturaux et les solutions figuratives mis au point par les artistes pour représenter la vision miraculeuse et en les mettant en relation avec les enjeux théologiques, philosophiques, politiques et, plus généralement, culturels de la Renaissance, l'auteur offre au lecteur l'occasion de saisir toute la force spirituelle et réflexive de cette peinture.
Si l'on en croit sa définition classique, le paysage appartient à l'ordre du visible : il "s'étend sous la vue", à l'intérieur ou à l'extérieur d'un cadre. Parler de paysage du dessous, c'est s'interroger sur les conditions non seulement de visibilité mais aussi d'existence du paysage. Pour le voir, il nous faut les imaginer et c'est ce que vont nous permettre les photographies, les dessins, les peintures, les gravures - dont ce numéro est richement pourvu - mais aussi les récits littéraires et les cartes géologiques. Même les représentations les plus fantaisistes sont à considérer pour nous faire comprendre comment nous habitons la Terre. Cet imaginaire-là est constitutif de notre façon d'habiter. Il en va ainsi de certains mythes, comme celui du Grand Silure au Japon qui a longtemps expliqué les tsunamis et les tremblements de terre. Mais on habite aussi véritablement sous terre : les troglodytes, les SDF dans les
métros de New York ou de Paris, ou encore dans les sous-sols de Las Vegas.
Cette livraison des Carnets du paysage propose d'interroger la relation entre l'homme et l'animal, entre notre environnement humain et le milieu de l'animal, et plus largement de questionner l'animal dans le paysage. Il s'agit d'entrevoir les façons dont nous coexistons avec les animaux, comment nos milieux communiquent, se superposent ou entrent en conflit.
Les Carnets du paysage proposent un dossier sur l'historien et théoricien du paysage américain John Brinckerhoff Jackson (1909-1996), une figure majeure de la pensée paysagère, encore peu connue en France.
Ce numéro des Carnets du paysage développe une réflexion sur la musicalité du paysage, tant dans sa composition que dans ses pratiques et représentations.
Nos paysages ont été en partie façonnés par l'action des ingénieurs. En témoignent les ouvrages d'art, barrages, ponts, routes, autoroutes, centrales électriques et nucléaires, jusqu'aux très contemporains champs d'éoliennes. De même, les ingénieurs agronomes ont contribué à modeler la campagne : remembrement, cultures intensives, techniques agricoles en prise avec une sphère économique de plus en plus élargie. Au sein de l'aménagement du territoire, de nouveaux domaines (environnement, climat, risques, biodiversité) accueillent des questions d'ingénierie. Ces nouvelles formes d'ingénierie sont-elles comparables au génie civil qui a tant marqué l'image de notre pays ? Qu'en est-il du paysage, et un génie paysager aurait-il du sens?
Le cabinet d'architectes CS Studio, fondé en 1989 par la Sud-Africaine Carin Smuts et le Suisse Urs Schmid, s'est démarqué dès l'origine par des pratiques peu conventionnelles qui l'ont porté à s'engager en faveur de projets à fortes dimensions sociales et politiques.
Ce numéro des Carnets du paysage souhaite envisager l'archéologie comme une métaphore utile pour les paysagistes, c'est-à-dire comme un dispositif à la fois mental et pratique qui leur permet de poser la question des temporalités qui traversent les paysages.
Le travail de Francesca Alberti montre la centralité du rire dans l'art du XVIe siècle, y compris dans les genres considérés comme sérieux, telles la fable mythologique et l'histoire religieuse. Les ressorts comiques de ces images, devenus pour la plupart inaccessibles à l'oeil contemporain, exigent un travail historique et anthropologique. Cet ouvrage, le premier dédié à la question, tant à l'échelle nationale qu'internationale, a pour ambition d'offrir un cadre théorique solide permettant d'appréhender les dimensions facétieuses des oeuvres en en dévoilant les enjeux et les fonctions. Il se distingue par son approche pluridisciplinaire mêlant à l'histoire de l'art, l'anthropologie, l'histoire des religions, l'histoire de la littérature et l'histoire de la médecine. Par l'ampleur des connaissances convoquées, il renouvelle la perception de l'art de la Renaissance.
La collection "Les Apparences" est dirigée par Jérémie Koering.
Avec pour seuls outils un cahier Clairefontaine et des crayons de couleur, l'architecte colombien Simon Vélez décline des structures complexes en bambou guadua («guadua angustifolia»), espèce endémique des vallées colombiennes.
Le travail de Simon Vélez, fils d'architecte, est largement déterminé par les conditions du climat tropical - équivalence immuable du jour et de la nuit, absence de saisons, luxuriance et diversité phénoménales de la végétation, y compris dans les altitudes élevées au climat frais. Chez lui, comme pour les Colombiens, la botanique est une sorte de seconde nature, qu'il manie magistralement dans son travail.
En étroite collaboration avec l'ingénieur-constructeur Marcello Villegas, il a imaginé une série d'assemblages de tiges de bambou et développé un savoir-faire à la fois très spécifique et d'une grande précision. Sa mise en oeuvre est exigeante, mais d'un niveau technique suffisamment simple pour qu'il puisse l'appliquer dans des conditions de chantiers forains ne disposant que d'un outillage assez simple. L'optimisation de cette technologie est à la base de l'organisation de ses chantiers, où il opère à l'aide d'une importante main-d'oeuvre qualifiée.
Avec cette monographie illustrée par des photographies de Deidi von Schaewen, Pierre Frey nous offre l'un des rares ouvrages sur ce créateur. Tout au long de ce portrait, textes et images nous font découvrir un panorama des édifices et des méthodes de construction de l'architecte colombien, relevant d'une architecture vernaculaire que l'auteur considère comme un "symptôme de l'état du monde et des sociétés qui le peuplent".
Le pragmatisme développé par Simon Vélez pour ses constructions en bambou guadua est typique de toute sa démarche. Il agit de manière analogue, qu'il travaille le béton, d'autres espèces de bois ou l'acier. Il se défend d'ailleurs énergiquement d'être un «bambousero» et s'entend à merveille à distinguer les matériaux en leur assignant les fonctions les plus spécifiquement conformes à leurs performances. Il a ainsi su persuader ses clients les plus fortunés de se faire bâtir des résidences luxueuses, édifiées dans le matériau utilisé par les simples paysans ! Il a également réussi à convaincre maintes grandes administrations publiques, municipalités ou entreprises soucieuses de leur empreinte environnementale d'adopter le bambou guadua et d'assumer l'image qui lui est liée.
L'objectif de ce numéro des carnets est d'attirer l'attention sur les démarches en cours, les solutions actuellement expérimentées, les mutations des pratiques et représentations paysagères envisagées en conséquence des bouleversements climatiques actuels, bien peu encore maîtrisés.
Un dossier autour de la question de l'art écologique, présentant des artistes contemporains qui ont développé leur travail autour et à partir de la question de la nature et de sa préservation, à travers une réflexion sur notre environnement.
Bien que constituant un ensemble majeur de l'histoire de l'art italien de la Renaissance, les décors du palais ducal de Mantoue réalisés au cours du XVIesiècle n'ont jamais fait l'objet d'une analyse globale. L'ouvrage vise à éclairer la production de ces grands décors mantouans en envisageant tour à tour le rôle de l'ornement dans la définition de l'espace palatial comme écrin de la magnificence des Gonzague, les relations entre iconographie et pensée politique, l'analyse des langages (poétique, rhétorique, didactique) mis au point par les auteurs d'inventions (Mario Equicola, Benedetto Lampridio, Teodoro Sangiorgio...) et les artistes (Lorenzo Leonbruno, Giulio Romano, Titien, Tintoret, Gioavan-Battista Bertani, Lorenzo Costa il Giovane...), enfin les modalités de réception et de compréhension de ces décors par l'analyse d'une pratique récurrente au XVIesiècle, celle des visites commentées du palais.
Jamais il n'y a eu autant de populations en déplacement sur la planète. Jamais, en même temps, on y a construit autant de murs et de frontières diverses. Quelles sont les conséquences de ces phénomènes, typiques de la mondialisation contemporaine, sur les paysages ? Ces déplacements de population, volontaires ou contraints, contribuent-ils à l'apparition de nouveaux paysages ? Telles sont les questions qui sont au coeur de ce numéro des Carnets du paysage.
Le dessin de paysage est une façon de prendre connaissance du terrain, d'en dégager les lignes de forces et de comprendre l'histoire dont il est issu - une forme d'invention sans cesse renouvelée pour le décrire et en extraire les potentialités.