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Table Ronde
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À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. -
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Alors qu'un typhon dévaste l'Île-de-France, l'éditeur Alexandre Garnier contemple le cataclysme meurtrier depuis son bureau, rue de l'Odéon : une rivière de boue coule sous ses fenêtres, des rats surgissent des égouts. Le passé aussi remonte à la surface. Devant ce spectacle de fin du monde, Garnier se souvient de sa jeunesse et surtout de son ami, le poète Adrien Vivonne, auteur entre autres de Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mystérieusement en 2008, il y a presque vingt ans.
Qu'est devenu Vivonne ? Partout en Europe, la « balkanisation climatique » sévit et les milices s'affrontent tandis que la multiplication des cyberattaques fait craindre une Grande Panne. Lancé à la poursuite de Vivonne, Garnier essaie de le retrouver avant que tout ne s'effondre. Est-il possible, comme semblent le croire de plus en plus de lecteurs dans le chaos ambiant, que Vivonne ait trouvé un passage vers un monde plus apaisé et que la solution soit au coeur de ses poèmes ?
Né en 1964 à Rouen, Jérôme Leroy est l'auteur de plus de vingt romans, recueils de nouvelles et de poésie, parmi lesquels Le Bloc (Prix Michel Lebrun 2012) et L'Ange gardien (Prix Quai du Polar 2015) en Série Noire. Il a publié à La Table Ronde Un dernier verre en Atlantide (2010), Jugan (2015), Un peu tard dans la saison (2017) et Nager vers la Norvège (2019). Les Jours d'après (2015), Monnaie bleue (2009), Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruine (2017), La Minute prescrite pour l'assaut (2017) et Le Cimetière des plaisirs (2019) ont paru dans la collection La Petite Vermillon. -
Vous savez quoi ? Le roman d'un journaliste
François Armanet
- Table Ronde
- Vermillon
- 5 Septembre 2024
- 9791037114587
« En quarante-trois ans de journalisme, je suis parti en reportage, j'ai enquêté, écrit des analyses, édité des articles, mais ce que j'ai le plus aimé, ce sont les rencontres. J'ai fait quelques centaines d'entretiens avec des hommes politiques et beaucoup d'intellectuels, mais les plus singulières d'entre elles demeurent avec des artistes et des écrivains. »
Journaliste depuis le début des années 80 à Libération puis au Nouvel Observateur, François Armanet revit les cinquante rencontres qui l'ont le plus marqué. Au fil des ans, on croise des écrivains (Jim Harrison, Toni Morrison, John Le Carré, Salman Rushdie...), des figures du cinéma (Jean-Luc Godard, Jackie Chan), du rock français (Serge Gainsbourg, Françoise Hardy, Alain Bashung...) et anglo-saxon (Madonna, Bruce Springsteen, Patti Smith, Mick Jagger...). D'un portrait à l'autre, il nous plonge dans l'intimité de moments singuliers au bar du Ritz, à bord du Concorde, à la pointe des Cornouailles, sur un plateau de cinéma à Hong Kong ou sous le pont de Brooklyn. Le tout témoigne d'un monde en voie de disparition qui dessinerait, dans ses goûts, ses questions, une sorte d'autoportrait de l'intervieweur. Ou le roman d'un journaliste.
François Armanet est chroniqueur au Nouvel Observateur dont il a été rédacteur en chef. Il est l'auteur d'une dizaine de livres, parmi lesquels quatre romans, dont Kung-Fu (Grasset, 2007) et Les Minets (Stock, 2019). Il est également le réalisateur de deux films, La Bande du Drugstore (Berlin, 2002) et Haut les filles (Cannes, 2019). Avec Élisabeth Quin, il a publié en 2022 Le détail qui tue (Petit précis de style de Marcel Proust à Rihanna) chez Flammarion. -
Lorsqu'en 342 avant Jésus-Christ, Aristote devient précepteur d'Alexandre le Grand, futur roi de Macédoine, la relation qui s'établit est aussi enrichissante pour l'un que pour l'autre. Par ses démonstrations concrètes sur une table de dissection comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, le philosophe transmet à son élève la notion de ' juste milieu ', point d'équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. Le fougueux Alexandre, qui désire déjà ardemment ' ouvrir la gueule pour avaler le monde entier ', offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi. Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l'admiration réciproque et l'intelligence ont transformé le monde.
Au fil de dialogues incisifs, elle explore avec finesse et jubilation la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir. -
Le domaine de Sorristown, en Irlande, pourrait être un paradis sur terre : les hommes y sont beaux, les femmes charmantes et vertueuses. Le temps s'écoule en douceur entre les parties de chasse, les conversations piquantes et les cocktails autour de la cheminée. Depuis onze générations, les Sorrier habitent Sorristown. Autrefois, les mâles de la lignée étaient militaires ; aujourd'hui, Roguey et Jer Sorrier sont oisifs et heureux. Ces deux frères et leur soeur Maeve, une fille épatante, incarnent un exemple d'entente familiale et s'aiment comme on ne peut que s'aimer quand on est irlandais, propriétaire terrien et amateur de thé. Maeve s'apprête à épouser le major Rowland Arthur Fountain, l'homme le plus populaire du comté de Westcommon. Que la fête commence...
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À soixante et un ans, Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Accompagné de sa femme Lillian et de son manager dévoué Jimmy Sullivan, qui partage leur vie nomade, il s'apprête à quitter Londres le temps de repérer une comédienne pour la production de sa dernière pièce à Broadway. Alors qu'aucune candidate ne fait l'affaire, surgit l'idée de confier le rôle à Alberta, sa secrétaire de dix-neuf ans, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Seulement, il faudra lui apprendre le métier. Ils embarquent pour l'île grecque d'Hydra où Jimmy aura six semaines pour faire répéter l'ingénue, tandis qu'Emmanuel tâchera de renouer avec l'écriture. Lillian, fragilisée par sa maladie de coeur et dévastée par la mort de leur fille survenue plusieurs années auparavant, profitera de cette parenthèse loin des mondanités du théâtre pour tenter d'exorciser ses démons. Pourtant, elle ne sait se défaire de certains tourments : et si Emmanuel s'éprenait de la délicieuse Alberta? Le temps d'un été brûlant, la dynamique qui lie les quatre exilés prend une tournure inattendue, et la vie de chacun change de cap.
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Et la vague les emporta...
Molly Keane
- Table Ronde
- La petite vermillon
- 18 Janvier 2024
- 9791037111005
Lady Charlotte règne en despote sur le domaine de Garonlea. Son mari, ses quatre filles et son fils Desmond lui obéissent au doigt et à l'oeil. Quand ce dernier décide de prendre pour épouse la merveilleuse Cynthia, belle, drôle, et redoutablement intelligente, Lady Charlotte sent le vent tourner. À juste titre. Cynthia emménage en face du domaine familial et redouble d'efforts pour rendre sa demeure plus accueillante, à grand renfort de parties de chasse et de garden-parties.
Avec cette fresque de l'aristocratie anglo-irlandaise, Molly Keane enquête, sans jamais se départir de son regard acéré et malicieux, sur les origines des haines et des jalousies humaines. -
"Quand Amed pleure, Aziz pleure aussi. Quand Aziz rit, Amed rit aussi."
Ces frères jumeaux auraient pu vivre paisiblement à l'ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s'empare de leur enfance et sépare leurs destins.
Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra consentir au plus grand des sacrifices. Conte moral, fable politique, L'Orangeraie est un roman où la tension ne se relâche jamais.
Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert.
L'Orangeraie a remporté plusieurs prix dont le Prix des libraires du Québec. -
Quand Omer Dewavrin entre dans l'atelier d'Auguste Rodin, dédale de formes humaines de pierre et de glaise, il a la certitude d'avoir fait le bon choix. Notaire et maire de Calais, il a confié au sculpteur à la réputation naissante la réalisation d'un monument en hommage à six figures légendaires de la guerre de Cent Ans : les Bourgeois de Calais. Nous sommes en 1884, et Dewavrin ne sait pas encore qu'il s'écoulera dix ans avant que l'artiste, en quête de perfection, se décide à déclarer son travail achevé. La bouleversante chorégraphie de bronze n'existerait pas sans ce bourgeois du XIXe siècle qui, devinant le génie du sculpteur, l'obligea à aller au bout de lui-même et imposa son oeuvre en dépit du goût académique et des controverses idéologiques. Sa femme Léontine et lui sont les héros inattendus de cette histoire, roman de la naissance d'une amitié et de la création du chef-d'oeuvre qui révolutionna la sculpture.
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Angel, femme séduisante, égocentrique et généreuse, attend impatiemment le retour de son fils. Elle règne sur la vie de ses enfants. Aucun ne résiste à ses sourires manipulateurs. Elle a un plan pour chacun d'eux. La superbe Slaney réussira le mariage parfait grâce à ses intrigues. Julian, le jeune héros qui revient de la guerre (qu'Angel considère encore comme son bébé) dirigera le domaine familial, et Tiddley, sa nièce, orpheline, qui n'a pas la sophistication de ses cousins, sera sans aucun doute ravie de devenir l'esclave consentante d'Angel.
Mais les plans d'une mère ne se déroulent pas toujours comme prévu : Julian débarque accompagné d'une fiancée américaine, divorcée et résolue de surcroît à protéger son amour ; Slaney s'éprend d'un jeune colonel sans le consentement maternel ; et Tiddley montre des signes de rébellion.
Angel va aiguiser son esprit et se battre pour conserver son pouvoir tyrannique, sans se douter qu'elle peut, elle aussi, succomber aux pièges de l'amour et du désir.
Molly Keane révèle une fois encore son extrême sensibilité et son éblouissante dextérité pour animer des personnages et les installer dans des situations éminemment romanesques. -
Zoo
En ce temps-là nous lancions des cacahuètes aux petits singes du zoo de Vincennes. C'était un temps de fête. Il n'était pas interdit de nourrir les animaux sauvages. Nous n'avions que peu de décors pour la mise en scène. Les allers-retours du prêteur sur gage n'étaient pas difficiles à suivre. Qui n'a pas vécu dans les années voisines de celles-là ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre. -
Texte atypique de la Bible hébraïque, rédigé dans le courant du Ve siècle avant J.-C., le livre de Jonas met en scène le destin d'un prophète juif jaloux de l'amour de Dieu, avalé par un grand poisson après avoir refusé de prêcher le salut aux païens de Ninive, et dégluti sur le rivage trois jours plus tard. La critique anti-biblique l'a jugé invraisemblable. Il a cependant été une source d'inspiration inépuisable en peinture, en littérature et dans les autres arts. Pour Jacques Ellul, ce livre est porteur d'un enseignement sur la liberté de l'homme face au commandement divin. Et il prend tout son sens en rendant compte de l'infinie tendresse du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob pour ses créatures, un Dieu qui parle à l'homme, ce que ne font pas les dieux lointains et frivoles des tragédies grecques composées à la même époque. Par là, il annonce le salut apporté à l'humanité tout entière par Jésus, Jonas accompli.
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Brasserie à la française, le Café Julien, à New York, est dans les années 40 un lieu incontournable. Certains ne font que s'y croiser, d'autres s'y retrouvent régulièrement pour se lamenter et rêver de gloire future en sirotant un brandy. Les uns sont riches, fréquentent le grand monde ; les autres sont miséreux, saisissent la moindre occasion de se faire payer un verre. Tous ont cependant le sentiment d'avoir une histoire commune et, lorsque le Café ne sera plus, ce seront autant de destins qui disparaîtront : 'Ceux qui avaient été liés par le Julien se dispersèrent comme des brins de paille lorsque la corde qui retient la botte est coupée, et se souvinrent du nom et du visage de chacun comme des éléments d'un rêve qu'ils ne referaient jamais.
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New York, années 1930 : le petit monde du spectacle et des médias, de la nuit et des scandales, s'agite aux lueurs d'une insouciance hystérique. Dans cette ambiance débridée, plusieurs êtres singuliers se débattent avec leur destinée. Parmi eux, Jefferson Abbott, jeune dramaturge intègre et taciturne de l'Ohio, débarqué dans la Grande Pomme pour monter sa pièce. Sa route croise bientôt celle de Prudence Bly, son amour de jeunesse, devenue vedette de cabaret, qui règne sur le tout-New York avec Jean Nelson, sa grande rivale.
Témoignage drôle et acerbe de la frénésie mondaine de l'époque, L'Île joyeuse consacre son auteur comme une des plus grandes satiristes américaines. Dawn Powell offre un tableau résolument moderne, pour 1938, de la communauté homosexuelle de New York, faisant fi d'un puritanisme bien-pensant et défrichant le chemin vers une littérature de moeurs décomplexée. -
Politique de Dieu, politiques de l'homme
Jacques Ellul
- Table Ronde
- La petite vermillon
- 15 Février 2024
- 9791037113641
Comment réconcilier la liberté de l'homme et la toute-puissance de Dieu ? La réponse de Jacques Ellul à cette question, bien que fondée sur les événements relatés dans le second livre des Rois, trouve tout son sens dans les problématiques actuelles et la religion aujourd'hui. Il émerge de ces réflexions un éloquent témoignage de ' cet immense amour de Dieu qui non seulement crée et sauve mais veut bien, dans son incompréhensible humilité, associer l'homme à son oeuvre '.
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Deux remords de Claude Monet
Michel Bernard
- Table Ronde
- La petite vermillon
- 4 Janvier 2018
- 9782710385271
"Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l'État le don des Nymphéas, pour qu'ils soient installés à l'Orangerie selon ses indications, il y mit une ultime condition : l'achat un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, pour qu'il soit exposé au Louvre. À cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucun motif. Deux remords de Claude Monet raconte l'histoire d'amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l'Île-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu'au bout."
Michel Bernard. -
L'effondrement des utopies et des totalitarismes, le bilan terrifiant des messianismes terrestres, le règne inhumain de la technique et du marché marquent-ils la fin de toute espérance? Non, répond Jacques Ellul dans ce livre prophétique qu'il considérait comme le plus crucial de ses écrits. Au contraire, sans l'espérance, l'évidence du Mal radical pousserait l'humanité au suicide, le quotidien deviendrait une machinerie intolérable, et notre condition tragique tournerait à une condamnation sans retour. Car seule l'espérance permet à l'homme de s'affranchir du mensonge, de s'arracher à ses déterminismes désespérants, de soulever l'histoire. Or, l'erreur fondamentale du XXe siècle aura été de vouloir la séculariser, d'en éradiquer la verticalité, d'ignorer que l'espérance ne trouve source et sens qu'en la transcendance. Généalogie critique du siècle écoulé, de ses rêves et de ses cauchemars, ce livre est d'abord un grand traité, vivant, de morale active, appelant au 'courage du réel'.
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juste à la fin
peut-être que juste à la fin
il y aura pour toi moi nous
ce passage ouvert un instant
vers un éternel été loin
très loin de la planète en flammes
avec des plages et des chemins
l'été de ton choix à l'année
de ton choix avec qui tu aimes
sur un transat au bord de l'eau
mais où étais-tu donc passée
nous serons bien incapables
de répondre les pieds dans le sable
à peine une vague sensation
d'avoir échappé de justesse
au pire et vite nous passerons
à autre chose le bleu la mer
le transistor sur la sortie
de bain le tube d'huile solaire
et des dizaines d'étés dorés
encore à venir oui peut-être -
"Après la Seconde Guerre mondiale, les trains recommencèrent à rouler. On rétablit le tortillard qui reliait notre village à la préfecture."
Benoît Laborie quitte femme et enfants pour tenter fortune à Paris. Rastignac triste, il s'égare dans le cimetière du Père-Lachaise. Quand il revient au pays, sa mère le prend pour un amant de sa femme et tue l'épouse supposée infidèle. Parce qu'il dégage un parfum de crime, la capitale s'offre à lui. Pas pour longtemps. Un nouveau caprice du Tout-Paris, et il est rejeté.
L'humeur vagabonde est une fable comique et triste, une petite musique aigre-douce au ton inimitable. -
Au milieu des années cinquante, nombreux sont les écrivains de la Beat Generation à s'intéresser au bouddhisme et à se tourner vers le haïku, dont la forme épurée fait écho à leur quête de spiritualité. Si Jack Kerouac n'est pas le premier à expérimenter cette tradition poétique, il est selon Allen Ginsberg ' le seul maître du haïku '. Adaptant ces poèmes japonais de trois vers à la langue et à la culture américaines, il en vient à redéfinir le genre, qui l'accompagnera toute sa vie.
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Le Bon Coeur est le roman d'une voix, celle d'une paysanne de dix-sept ans qui retint le royaume de France sur le bord de l'abîme, le sauva et en mourut. Elle changea le cours de l'Histoire en réveillant dans le coeur usé des hommes la force de croire et d'aimer.
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"Dans La Mort de près, l'écrivain convoque à sa table de travail le lieutenant de 14, tel qu'il était, dans sa vareuse tachée de sang et de boue, sentant le cadavre et la chimie. Le jeune officier n'a plus peur, il ne souffre plus, ses larmes sont taries. Il parle calmement, posément, libéré du feu des souvenirs qui brûlait les pages de Ceux de 14. Il raconte de nouveau quelques moments de sa guerre, comment il a rencontré la mort et ce qu'il en a vu. Tout est clair. On y comprend ainsi, mieux que dans le récit haletant d'autrefois, le déroulement d'un combat d'infanterie au début de la Première Guerre mondiale. [...] Ce petit livre bouleversant est l'un des plus réconfortants jamais écrits."
Michel Bernard. -
Novembre 1449, dix-huit ans après la condamnation pour hérésie de Jeanne d'Arc, Charles VII chasse les Anglais de Rouen. La fin de la guerre de Cent Ans est proche : il faut achever la reconquête du territoire, panser les plaies des provinces dévastées et réconcilier les partis engagés dans la guerre civile. Promettant le pardon et l'oubli, le roi ordonne pourtant une enquête sur le procès de 1431. Malgré la résistance d'une partie de l'Église et de l'Université, quelques hommes opiniâtres, rusant avec la raison d'État, vont rechercher preuves et témoins pour rétablir la vérité, le droit et l'honneur de la jeune fille.
Après Le Bon Coeur, Michel Bernard relate l'histoire d'une poignée d'hommes en quête de justice. Bouleversés par la parole qu'ils découvrent dans les actes du procès, ils conduiront Charles VII à rendre à Jeanne un peu de ce qu'elle lui a donné. Chez cet homme insaisissable qui fut un grand roi, ils feront jouer au bon moment le bon ressort. Il a le visage d'Agnès Sorel, la beauté morte fixée par Jean Fouquet. -
"Il chante tout bas, ensorcelé de béatitude. Le soir d'automne baigne la ramée d'une égale clarté jaune et rose. L'ombre monte du pied de l'arbre et sa crue gagne de branche en branche. Elle surprend Rroû, pénètre doucement son pelage. Il frissonne tout à coup et s'étire, du bout des pattes à la cime de ses reins."
Parmi les "livres de nature" de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place bien particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète.