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BERTILLE HAUSBERG
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La lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l'oubli
Luis Sepúlveda
- Métailié
- 5 Mai 2011
- 9782864248064
Aladino Garib dit le Turc, petit commerçant palestinien, débarque à Puerto Eden, au plus profond du détroit de Magellan, et c'est de sa lampe que surgissent comme par magie des contes magistraux, de merveilleux romans miniatures et des histoires comme Luis Sepúlveda en a le secret.
On y rencontre des personnages inoubliables dans leur dignité et leur humanité.
On y retrouve, entre autres, un dentiste et son ami, vieux chasseur de jaguars et amateur de romans d'amour, une dame grecque d'Alexandrie, un marin de Hambourg amoureux, un fabriquant de miroirs dans un hôtel lentement dévoré par la forêt amazonienne, aux confins de l'Équateur et de la Colombie, avant de partir pour une Patagonie que les fantômes de Butch Cassidy et Sundance Kid hantent encore grâce à un chien bien dressé et un astucieux découvreur de trésor. -
Luis Sepúlveda et son ami le photographe Daniel Mordzinski sont partis en 1996 pour un long voyage qui devait les mener, au sud du monde, à travers la Patagonie, de San Carlos de Bariloche, puis à partir du 42e parallèle sud jusqu'au Cap Horn et retour par la grande île de Chiloé.
Ils en ont rapporté un livre d'aventures, de rencontres, de témoignages sur la transformation d'un territoire mythique, l'un des derniers endroits où sont encore possibles les légendes.
Mais le temps, les changements violents de l'économie, le règne de la cupidité ont fait que sur chacune de leurs histoires passe le souffle des choses inexorablement perdues et qu'ils nous donnent ici "un inventaire des pertes" qui est aussi le coût impitoyable de notre époque.
Ce voyage sans but, sans boussole, sans souci du temps est aussi le récit d'une amitié, le refuge que deviennent les voyages heureux dans les souvenirs, le formidable roman d'un monde à jamais disparu. -
Dans un vieil entrepôt d'un quartier populaire de Santiago, trois sexagénaires attendent avec impatience l'arrivée d'un homme, le Spécialiste.
Tous trois anciens militants de gauche, condamnés à l'exil par le coup d'État de Pinochet, se retrouvent trente-cinq ans après pour participer à une action révolutionnaire organisée par le Spécialiste.
Mais alors que celui-ci se dirige vers ce rendez-vous, il est tué de façon grotesque, frappé par le destin sous la forme d'un tourne-disque jeté par une fenêtre au cours d'une dispute conjugale.
Tout le plan tombe à l'eau jusqu'au moment où ressurgit dans la mémoire des complices l'expression favorite du Spécialiste : On tente le coup ?
L'auteur nous propose les portraits cocasses et attachants de trois héros cassés par l'Histoire récente et l'exil, mais qui n'ont perdu ni leur humour ni leur capacité de croire en un rêve. Ce roman est un exercice de virtuosité littéraire au service d'une histoire émouvante et sombre jouée par des perdants. Un roman écrit avec le cour et l'estomac pour toucher et faire rire et penser.
Ce roman a reçu en Espagne le Prix Primavera 2009.
Luis Sepulveda est né en 1949 et vit actuellement dans les Asturies, en Espagne, après avoir habité Hambourg et Paris. Il est l'auteur du Vieux qui lisait des romans d'amour, d'Un nom de torero, du Neveu d'Amérique, de Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre, du Journal d'un tueur sentimental, de Yacaré, Hot Line, des Roses d'Atacama, de La Folie de Pinochet, d'Une sale histoire, des Pires contes des Frères Grimm et de La lampe d'Aladino. -
Domingo Zárate Vega a commencé par remarquer des formes apocalyptiques dans les nuages qui survolent le désert d'Atacama, puis par prédire de petites catastrophes.
Après la mort de sa mère il s'est établi comme ermite dans la vallée d'Elqui. Là il a découvert qu'il était rien moins que la réincarnation du Christ. Il parcourt alors le désert hostile et ses sermons le font surnommer dans les mines le Christ d'Elqui.
Lorsqu'en 1942 il apprend que dans la mine voisine de la Providencia vit une prostituée dévote de la Vierge du Carmel, portant le nom de Magalena, il part à sa recherche, pour en faire sa disciple et sa femme et prêcher avec elle l'imminente Fin du Monde.
Mais il est rattrapé par leur commune humanité.
Fidèle à sa vocation de chantre du désert et de l'épopée du salpêtre, Hernán Rivera Letelier écrit ici un texte plein de verve, d'humour et d'espoir.
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Ingrédients pour une vie de passions formidables
Luis Sepúlveda
- Métailié
- 10 Avril 2014
- 9791022600866
L'écriture, l'engagement politique, les amitiés, l'exil, le voyage sont les éléments indissolublement mêlés de ces récits d'une vie d'aventures fascinantes que nous raconte Luis Sepúlveda.
Depuis le moment où l'adolescent se voit obligé par un premier amour de passer de la passion du football à la poésie, jusqu'à ce qu'il découvre que la littérature peut donner une voix à ceux qui n'en ont pas, ces pages entremêlent des récits personnels, des histoires de travailleurs et de leurs luttes, les cris de douleur devant la destruction de l'équilibre de la planète, les réflexions violentes sur la crise économique qui balaye l'Europe, ainsi que l'évocation des moments partagés avec les amis ou les maîtres.
Dans ce parcours d'une vocation aux multiples facettes, on voit apparaître en filigrane l'homme Sepúlveda, à travers ses souvenirs les plus difficiles du passé chilien, le destin des camarades dispersés par l'exil qui se retrouvent au bord du Pacifique, un ami à quatre pattes, la joie de la réunion autour de la table d'une famille nombreuse dans laquelle tous les enfants et petits-enfants, aux multiples nationalités, l'appellent Viejo, Vieux. Et surtout le fait de savoir que, malgré tout, il a mené une vie de passions formidables.
Luis Sepúlveda est né au Chili en 1949 et vit actuellement en Espagne. Il est l'auteur, entre autres, du Vieux qui lisait des romans d'amour, de Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, des Roses d'Atacama, de La Folie de Pinochet, de Dernières nouvelles du Sud (avec Daniel Mordzinski), et de Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis.
Ses livres sont traduites dans 50 pays. -
« À la maison, comme l'argent courait toujours plus vite que nous, quand un film arrivait à la Compagnie et que mon père le trouvait à son goût - juste d'après le nom de l'actrice ou de l'acteur principal - on réunissait une à une les pièces de monnaie pour atteindre le prix du billet et on m'envoyait le voir.
Ensuite, en revenant du cinéma, je devais le raconter à la famille, réunie au grand complet au milieu de la salle à manger. »
María Margarita a dix ans quand on découvre qu'elle a un talent tout particulier pour raconter les films : détails, mimiques, costumes, la petite sait si bien y faire qu'elle devient très vite une star dans son village.
Désormais, elle sera Morgane Féduciné, la raconteuse de films.
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La démocratie a été rétablie au Chili et Fernando, jeune producteur à succès dans l'audiovisuel, progressiste, bien marié à une femme riche, pense à réaliser son grand rêve : tourner le scénario qu'il a écrit il y a des années. Mais il découvre brusquement que le gestionnaire de son entreprise l'escroque, ainsi que quelques autres personnes de son entourage, et s'est enfui à l'étranger.
Le roman raconte la descente aux enfers de Fernando qui prend alors conscience de l'échec de son mariage, des énormes inégalités sociales du Chili, de la corruption politique qui y règne.
L'auteur met en scène une allégorie du Chili des années 90, fait d'argent facile et de capitalisme sauvage, et raconte l'effondrement de ces illusions.
Ce roman, inspiré d'un fait divers qui a fait la une des quotidiens chiliens, est écrit dans un style vivant, à la fois proche et profond, avec des personnages inoubliables.
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Après trente ans d'exil à Paris, Andrés revient au Chili. Madeleine, sa compagne parisienne, lui a offert son billet en l'informant qu'elle le quitte pour un joueur de bandonéon, excellent danseur de tango.
Au paradis chilien il est accueilli avec un barbecue succulent et du pisco, il va manger à satiété pour soigner sa nostalgie mais va mal digérer ce que lui révèle l'histoire de la famille, reflet de la nouvelle société chilienne.
Témoin impassible de l'impunité la plus insolente, il saisira l'occasion d'exercer sur un mode grotesque et tragicomique une véritable justice poétique.
Ángel Parra dépasse les thèmes classiques de la nostalgie et du retour en mettant à nu la réalité de ses personnages et de leur entourage, à l'aide de ses armes favorites : l'humour, la parodie et l'ironie subtile. Le roman est écrit dans une langue brillante et précise qui s'avère être tout ce qui reste de ce lieu perdu pour toujours qu'est l'exil. -
Comme beaucoup de jeunes Péruviens, Alberto Coiro est venu chercher du travail à Santiago du Chili, et lorsqu'il disparaît brutalement Heredia, le détective privé mélancolique et désabusé, se laisse persuader de partir à sa recherche.
Il explore, guidé par un vieil homme, l'univers des vagabonds et des chiffonniers qui, la nuit, envahissent la ville. Il découvre les réseaux de jeux clandestins, les salles de billard, le trafic de cocaïne et tout un monde de personnages glauques.
Mais il croise aussi le sourire de la jolie Violeta et se laisse émouvoir. Flanqué de ses complices habituels, son chat Simenon qui lui donne des conseils philosophiques, Serón le flic à la retraite, Anselmo le kiosquier turfiste et Campbell le journaliste, il nous plonge dans le Santiago de l'émigration et du racisme.
Avec une intrigue bien menée dans une ville à la fois banale et fantastique, un style ironique et une impressionnante galerie de personnages secondaires pleins de vérité, Díaz-Eterovic prouve qu'il est un auteur de romans noirs avec lequel il faut compter.
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Heredia, le détective privé des quartiers populaires de Santiago, vient de se décider à mettre fin à sa solitude de célibataire : il va enfin se marier - à reculons.
C'est alors qu'Alfredo, son ami avocat, est retrouvé mort. Depuis peu, il avait été engagé par les habitants d'un village du nord du Chili, aux prises avec une exploitation minière polluante bien décidée à exproprier tout le monde.
Entouré de ses complices de toujours, Simenon, son chat et confident, Anselmo, le kiosquier turfiste, et la commissaire Doris qui aimerait tant trouver une place auprès de lui, Heredia découvre l'ampleur des problèmes environnementaux au Chili, et leurs dénouements souvent tragiques : soif de lucre des entreprises, contamination des sols, indulgence coupable des autorités, spoliation des paysans.
Heredia, c'est l'âme nostalgique d'un Santiago qui n'existe plus, les rêves brisés d'une génération sacrifiée, mais c'est aussi l'histoire chilienne revue et corrigée par un justicier mélancolique et intègre. Et toujours aussi allergique aux ordinateurs... -
Originaire des zones tropicales du nord-est de l'Argentine, Mempo Giardinelli décide un jour de partir pour l'inconnu : la Patagonie.
Il s'embarque à bord d'une vieille Ford Fiesta en compagnie d'un ami, avec un budget de 2000 euros chacun et 40 jours de liberté.
Récit de voyage tissé de morceaux de fiction, d'esquisses d'intrigues, d'amitié, de grandes discussions et de silence, ce livre est une invitation à la découverte de ce bout du bout du monde encore sauvage, en cours de destruction, mais peuplé de gens à l'hospitalité légendaire. -
En 1990, Sepúlveda revient au Chili après la chute de la dictature, il emporte la photo d'un groupe de cinq enfants prise dans les années 70 dans une banlieue ouvrière.
Avec l'auteur de la photo il entreprend de reconstituer ce groupe. Ils retrouvent ceux qui sont maintenant devenus des jeunes gens mais l'un d'eux a disparu.
À partir de l'absence, Sepúlveda raconte vingt ans d'histoire. De Nushiño, le chasseur shuar, aux frères Arancibia, imprimeurs amis des jeunes poètes, en passant par la voix de Katia Olevskaïa, ou la fragilité des héros, vingt-cinq contes, chroniques toujours ironiques et tendres, parfois féroces, nous transportent de l'Amérique latine à l'Europe, ici et ailleurs, dans des situations différentes, des milieux différents, mais les mots de l'auteur nous ramènent toujours sur le même territoire littéraire, celui des vaincus qui refusent d'accepter la défaite.
Un territoire que tous les lecteurs de Luis Sepúlveda connaissent et où ils retrouveront quelques-uns des meilleurs moments de son oeuvre littéraire et de son inimitable force narrative, de son talent pour transformer observations et anecdotes en histoires fascinantes.
Un recueil qui se place dans la continuité des Roses d'Atacama.