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MARYLA LAURENT
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Visionnaire lors de sa parution en 2001, ce recueil de nouvelles dOlga Tokarczuk na rien perdu de son mordant, ni de sa pertinente actualité. Avec une espièglerie qui rappelle Nabokov, la romancière polonaise nous dévoile un quotidien truffé de portes secrètes, de miroirs traversés et dautres distorsions de lespace et du temps. Une année à Berlin, un séjour au Mont-Noir, un mois de résidence en Écosse, sont le point de départ de plusieurs de ces nouvelles, et lon verra que lanodin dune bourse décriture peut conduire aux paradoxes les plus fous.
Comment les gens se comportent-ils lorsque se brouillent les frontières entre fiction et réalité ? Un écrivain surprend un matin, assis à sa table, un double de lui-même qui corrige tranquillement son dernier manuscrit Une lectrice de romans policiers trouve le moyen dintervenir dans lintrigue, beaucoup trop molle, du mauvais polar quelle a commencé et les morts, soudain, vont se multiplier. En séjour à Berlin, une femme dâge moyen sétonne de devenir quelconque dans le maelstrom de la grande ville, avant de goûter au plaisir de pouvoir être nimporte qui : tour à tour une Turque voilée, un homme daffaires, une petite fan de Britney Spears -
Prix Nobel de littérature 2018.
Hérétique, schismatique, Juif converti à l'islam puis au christianisme, libertin, hors-la-loi, tour à tour misérable et richissime, vertueux et abominable, Jakób Frank a traversé l'Europe des Lumières comme la mèche allumée d'un baril de poudre. De là à se prendre pour le Messie, il n'y avait qu'un pas - et il le franchit allègrement. Le dessein de cet homme était pourtant des plus simples : il voulait que ceux de son peuple puissent, eux aussi, connaître la sécurité et le respect d'autrui. Il voulait l'égalité.
La vie de ce personnage historique, qui fut considéré comme le Luther du monde juif, est tellement stupéfiante qu'elle semble imaginaire. Un critique polonais, saluant la réussite absolue de ce roman de mille pages, dit qu'il a fallu à Olga Tokarczuk une "folie méthodique" pour l'écrire.
On y retrouve les tragédies du temps, les guerres, les pogroms et la ségrégation, mais on y goûte aussi les merveilles de la vie quotidienne : les marchés, les cuisines, les petits métiers, les routes incertaines et les champs où l'on peine, l'étude des mystères et des textes sacrés, les histoires qu'on raconte aux petits enfants, les mariages où l'on danse, les rires et les premiers baisers.
Ainsi que le dit le père Chmielowski, l'autre grand personnage de ce roman, auteur naïf et admirable de la première encyclopédie polonaise, la littérature est une forme de savoir, elle est "la perfection des formes imprécises".
Olga Tokarczuk a reçu le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt) en 2008 pour Les Pérégrins et en 2012 pour Les Livres de Jacob. Elle a également reçu le le Man Booker International Prize 2018 pour la traduction anglaise de son roman Les Pérégrins. Née en 1962, elle a étudié la psychologie à l'Université de Varsovie. Romancière la plus célèbre de sa génération, elle est l'auteur polonais contemporain le plus traduit dans le monde. Cinq de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001), Récits ultimes (Noir sur Blanc, 2007), Les Pérégrins (Noir sur Blanc, 2010) et Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2012). -
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Grbersdorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur stopperont la maladie funeste qu'on vient de lui diagnostiquer : tuberculosis. À la Pension pour Messieurs, Wojnicz intègre une société exclusivement masculine, des malades venus de toute l'Europe qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la "question de la femme". Mais en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève une voix primordiale, faite de toutes les voix des femmes tant redoutées
Hypersensible, malmené par un père autoritaire, Wojnicz veut à toute force étouffer son ambiguïté et dissimuler aux autres ce qu'il est ou redoute de devenir. Pourtant, une mort violente, puis le récit d'autres événements terribles survenus dans la région, vont le conduire à sortir de lui-même. Alors qu'il est question de meurtres rituels et de sorcières ayant trouvé refuge dans les forêts, notre héros va marcher au-devant de forces obscures dont il ne sait pas qu'elles s'intéressent déjà à lui. -
Première édition : Robert Laffont, 2001.
Nouvelle traduction. Une jeune femme s'installe avec R., son mari, dans un hameau perdu de Basse-Silésie, à quelques dizaines de mètres de la frontière tchèque. Nous sommes aussitôt après la chute du régime communiste en Pologne, mais ce n'est pas l'unique changement perceptible : les maisons, les jardins et les forêts environnantes regorgent de vestiges et de traces laissées par les Allemands qui vivaient autrefois, majoritaires, dans cette région. Strates de terre, strates de temps, le hameau prend rapidement les dimensions de l'univers, puisque les possibilités de narrations, à partir de lui, sont infinies. D'une imagination débordante, mêlant légendes, ragots de villageois, explorations des rêves et de l'Internet naissant, recettes de cuisine et fines observations de nos contemporains, ce roman d'Olga Tokarczuk est l'épopée d'un tout petit lieu, avec une ahurissante galerie de personnages, dont Marta, la voisine, perruquière fantasque, qui amorce et tisse les histoires, Marek Marek qui se saoule à mort pour ne plus sentir l'énorme oiseau qui est dans sa poitrine, ou encore Ergo Sum, le professeur de latin qui se changera en loup-garou... et jusqu'à sainte Kümmernis, ravissante femme à barbe crucifiée par son père.
Prix Nobel de littérature, Olga Tokarczuk a reçu le Man Booker International Prize 2018 pour Les Pérégrins. Traduit en français en 2010 chez Noir sur Blanc, ce roman avait été couronné par le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt), un prix que, chose rarissime, l'auteure a une nouvelle fois reçu pour son monumental roman : Les Livres de Jakób.
Née en Pologne en 1962, Olga Tokarczuk a étudié la psychologie à l'Université de Varsovie. Romancière polonaise la plus traduite à travers le monde, elle est reconnue à la fois par la critique et par le public. Neuf de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) ; Récits ultimes, Les Pérégrins et Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2007, 2010, 2012) ; Les Enfants verts (La Contre-allée, 2016) ; Les Livres de Jakób (Noir sur Blanc, 2018) ; Histoires bizarroïdes (Noir sur Blanc, 2020) ; et enfin Le tendre narrateur (Noir sur Blanc, 2020). -
Le tendre narrateur ; conférence du Nobel
Olga Tokarczuk
- Noir sur Blanc
- 1 Octobre 2020
- 9782882506603
Le discours du Nobel d'Olga Tokarczuk, dont la parole est à la fois lucide et porteuse d'espérance.
La complexité grandissante du monde, l'interdépendance largement insoupçonnée de tous ses éléments, voilà qui exige, selon Olga Tokarczuk, "de nouvelles façons de raconter le monde". Et si les deux premières décennies du siècle ont été le triomphe des séries télé, il est certain que la littérature n'a pas dit son dernier mot. Elle est la mieux à même de travailler à partir de fragments, de révéler un spectre plus large de la réalité, pour autant qu'elle se libère du vieux moi-narrateur.
Le "tendre narrateur", c'est l'invention d'une quatrième personne du sujet, une voix à la fois impersonnelle et douée de tendresse, "la plus modeste forme de l'amour", celle qui permet de porter attention à tout ce qui n'est pas soi - les autres, les animaux, les éléments -, avec la conscience "un peu mélancolique" d'une communauté de destin.
Suivi d'un texte intitulé Comment les traducteurs sauvent le monde, et d'un inédit sur la période du confinement, La Fenêtre, dans lequel l'auteure expose les craintes et les espoirs que lui inspire l'avenir."
Prix Nobel de littérature, Olga Tokarczuk a reçu le Man Booker International Prize 2018 pour Les Pérégrins. Traduit en français en 2010 chez Noir sur Blanc, ce roman avait été couronné par le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt), un prix que, chose rarissime, l'auteure a une nouvelle fois reçu pour son monumental roman : Les Livres de Jakób.Née en Pologne en 1962, Olga Tokarczuk a étudié la psychologie à l'Université de Varsovie. Romancière polonaise la plus traduite à travers le monde, elle est reconnue à la fois par la critique et par le public. Sept de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) ; Récits ultimes, Les Pérégrins et Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2007, 2010, 2012) ; Les Enfants verts (La Contre-allée, 2016) ; et enfin Les Livres de Jakób (Noir sur Blanc, 2018). -
Une absurde cruauté : Témoignage d'une femme au Goulag (1944-1955)
Barbara Skarga
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 26 Octobre 2023
- 9791037113597
Barbara Skarga est aujourd'hui une philosophe connue en Pologne et à l'étranger. Étudiante et membre de la Résistance polonaise, elle fut arrêtée par le NKVD le 8 septembre 1944. Après treize mois d'interrogatoires dans les prisons de Wilno, un tribunal militaire soviétique la condamna à dix ans de camp suivis d'une relégation perpétuelle en Union soviétique. Elle purgea sa peine dans les camps de la régon d'Oukhta aux limites de l'Oural polaire, puis à Balkhach au Kazakhstan dans un camp à régime particulièrement sévère destiné aux politiques. Sa "faute rachetée", elle eut le "privilège" de travailler dans un kolkhoze de la région de Petropavlosk. La chance, les changements politiques, mais surtout son refus permanent et inconditionnel d'un système élaboré pour broyer tout individu libre, lui permirent de regagner son pays, la Pologne, en décembre 1955.
Dans Une absurde cruauté, Barbara Skarga se refuse à retracer son périple, à raconter sa vie. Son histoire personnelle ne lui sert que de toile de fond pour évoquer une page d'histoire oubliée, rappeler le souvenir de ses compagnons disparus, signaler des faits qui ne furent jamais répertoriés, autoriser ses réflexions sur un système dont l'absurdité causa le malheur de millions d'hommes.
Édité en samizdat pour la première fois à Paris en 1985, ce livre a circulé clandestinement en Pologne jusqu'à l'avènement de la démocratie. Il a reçu le prix Solidarnosc en 1987. -
Prix Nobel de littérature 2018, Olga Tokarczuk nous offre un recueil de nouvelles qui vient confirmer l'étendue de son talent : qu'elle se penche sur les époques passées ou qu'elle s'amuse à imaginer celles du futur, elle a toujours le souci d'éclairer le temps présent et ne se défile devant aucune des questions qui se posent aujourd'hui à nous.
L'esprit d'enfance, le désir d'immortalité, le délire religieux, mais aussi le transhumanisme, le rapport à la nature, la fragilité de la civilisation : sans surenchère dans la dystopie, sans jamais de complaisance dans la noirceur, Olga Tokarczuk nous fait mesurer les espaces infinis de ce qui échappe à notre connaissance. Mais pour cet écrivain qui excelle à découvrir des connexions et des correspondances, le salut réside à n'en pas douter dans les puissances de l'imaginaire et dans l'acceptation par chacun de sa propre étrangeté.
Prix Nobel de littérature, Olga Tokarczuk a reçu le Man Booker International Prize 2018 pour Les Pérégrins. Traduit en français en 2010 chez Noir sur Blanc, ce roman avait été couronné par le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt), un prix que, chose rarissime, l'auteure a une nouvelle fois reçu pour son monumental roman : Les Livres de Jakób.
Née en Pologne en 1962, Olga Tokarczuk a étudié la psychologie à l'Université de Varsovie. Romancière polonaise la plus traduite à travers le monde, elle est reconnue à la fois par la critique et par le public. Sept de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) ; Récits ultimes, Les Pérégrins et Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2007, 2010, 2012) ; Les Enfants verts (La Contre-allée, 2016) ; et enfin Les Livres de Jakób (Noir sur Blanc, 2018).