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PIERRE GUGLIELMINA
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"Qu'est-ce que je leur dis quand ils veulent savoir ce que je fais dans la vie ? Je leur dis seulement ce que je ne veux pas faire. Pour le reste, je ne sais pas, donc je ne dis rien."
Après leur rencontre dans un bar new-yorkais, Bill, professeur à Columbia, décide de dire adieu à sa vie bien rangée pour s'engager dans la Marine avec Wesley, un jeune matelot. Tous deux prennent la route sans un sou afin d'atteindre Boston puis s'embarquer sur le Westminster, direction le Groenland. Alors que les doutes commencent à assaillir Bill, Wesley se perd dans Boston, pourchassé par celle qu'il a abandonnée...
Premier roman de Jack Kerouac, inédit et retrouvé dans ses archives, L'océan est mon frère exalte la fureur de vivre avec une puissance rare. -
Après six romans culte, Bret Easton Ellis revient avec le roman de la maturité, un texte étincelant profondément marqué par l'émotion." Vénéneux et puissant. " Le PointLos Angeles, 1981. Bret, dix-sept ans, plongé dans l'écriture de
Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Thom, Susan et Debbie, sa petite amie, il expérimente les rites de passage à l'âge adulte : alcool, drogue, sexe et jeux de dupes.
L'arrivée d'un nouvel élève fait voler leurs mensonges en éclats. Beau, charismatique, Robert Mallory a un secret. Et ce secret pourrait le lier au Trawler, un tueur en série qui sévit dans les parages. Terrorisé par toutes sortes d'obsessions, Bret se met à suivre Robert. Mais peut-il se fier à son imagination paranoïaque pour affronter un danger menaçant ses amis et lui-même, et peut-être la ville et le pays entier ?
Dans
White, son livre précédent, Ellis écrivait : " Je grandissais au pied des collines de Sherman Oaks, mais juste au-dessous s'étendait la zone grisâtre du dysfonctionnement extrême. Je l'ai perçu à un âge très précoce et je m'en suis détourné en comprenant une chose : j'étais seul. "
Les Éclats est le roman de ce détournement et de cette solitude. -
Depuis qu'il est enfant, Daniel Mendelsohn sait que son grand-oncle Shmiel, sa femme et leurs quatre filles ont été tués, quelque part dans l'est de la Pologne, en 1941. Comment, quand, où exactement ? Nul ne peut lui en dire plus. Et puis il découvre ces lettres désespérées écrites en 1939 par Shmiel à son frère, installé en Amérique, des lettres pressant sa famille de les aider à partir, des lettres demeurées sans réponse...
Parce qu'il a voulu savoir ce qui s'est passé, parce qu'il a voulu donner un visage à ces six disparus, Daniel Mendelsohn est parti sur leurs traces, rencontrant, année après année, des témoins épars dans une douzaine de pays. Cette quête, il en a fait un livre, puzzle vertigineux, roman policier haletant, plongée dans l'Histoire et l'oubli - un chef-d'oeuvre.
Vincent Villeminot 2007 -
La grande traversée de l'ouest en bus et autres textes beat
Jack Kerouac
- Gallimard
- Folio 2 euros
- 17 Mars 2022
- 9782072885471
"Épuisant ou pas, il n'y a pas de meilleur moyen de voir l'Ouest que de prendre un bon vieux bus et de foncer à toute allure sur de bonnes routes pour arriver dans toutes sortes de villes grandes et petites où vous pouvez descendre et parfois marcher pendant une heure entière, voir le monde et revenir au bus pour repartir. Quand j'ai acheté mon billet de San Francisco à New York en passant par le Nord-Ouest sur la côte Pacifique, le préposé a cru que j'étais fou. Je prenais le chemin du retour en traversant le continent avec mes dix sandwiches et un ou deux dollars en poche".
Le titre est constitué des 7 textes suivants: Croyance et technique pour la prose moderne; Principes de prose spontanée; La grande traversée de l'Ouest en bus; En route vers la Floride; Agneau, pas lion; Contrecoup : la philosophie de la Beat Generation et Esquisses de Manhattan. -
Lettre sur l'histoire de Joan Anderson
Neal Cassady
- Seguier éditions
- L'indéFINIE
- 4 Mai 2023
- 9782840499299
" Le plus grand morceau de prose que j'avais jamais vu " : telle est la réaction de Jack Kerouac lorsqu'il reçoit, un matin de décembre 1950, une longue missive fiévreuse qu'il s'empresse de baptiser
Lettre sur l'histoire de Joan Anderson. Une poignée de pages éblouissantes signées Neal Cassady, son " frère de sang ", celui dont il fera, sous le nom de Dean Moriarty, le héros flamboyant de
Sur la route. Seize mille mots libres et cadencés comme une improvisation de jazz, tapés en rafales à la machine. De l'aveu même de Kerouac, ils inspireront le style spontané de son célèbre roman... Mais qui est Joan Anderson, dont le souvenir hante cette confession ? Une jeune femme à la beauté incandescente que Cassady a rencontrée par un hiver glacial, dans les rues de Denver. La lettre conte leur histoire d'amour, récit tour à tour drôle et poignant, où le sexe, l'alcool et la mort qui rôde auront tous leur rôle à jouer...
Convaincu de tenir un chef-d'oeuvre, Kerouac tente de le faire publier. Mais très vite, les feuillets sont égarés, et pendant plus de soixante ans, on les tiendra pour disparus à jamais. Jusqu'à ce que, récemment, ils soient redécouverts - leur énergie intacte, et d'une fascinante modernité. Ce texte au destin incroyable, réchappé du temps et de l'oubli, est traduit en français pour la première fois. -
Que raconte White, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire sur rien et ne rien dire surtout " pourrait être la formule impossible, à la Warhol, susceptible de condenser ce livre, d'en exprimer les contradictions, d'en camoufler les intentions. White est aussi ironique que Moins que zéro, aussi glaçant qu'American Psycho, aussi menaçant que Glamorama, aussi labyrinthique que Lunar Park, aussi implacable que Suite(s) impériale(s). Loin des clichés toujours mieux partagés, plus masqué que jamais, Bret Easton Ellis poursuit son analyse décapante des États-Unis d'Amérique, d'une façon, comme il le dit lui-même, " ludique et provocatrice, réelle et fausse, facile à lire et difficile à déchiffrer, et, chose tout à fait importante, à ne pas prendre trop au sérieux ". Que raconte White en ayant l'air à la fois de toucher à tout et de ne rien dire ? Peut-être que le fil à suivre est celui du curieux destin d'American Psycho, roman d'horreur en 1991 métamorphosé en comédie musicale à Broadway vingt-cinq ans plus tard. Ellis a dit autrefois : " Patrick Bateman, c'est moi. " Il ne le dit plus. Et si Patrick Bateman était devenu président ? P.G.
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Bombay, années 70.
"Il m'a fallu du temps et presque le tour du monde pour apprendre ce que je sais de l'amour et du destin, et des choix que nous faisons, mais le coeur de tout cela m'a été révélé en un instant, alors que j'étais enchaîné à un mur et torturé."
Tels sont les premiers mots de Lin, le narrateur, homme en cavale qui, un faux passeport en poche, s'est évadé d'une prison australienne de haute sécurité pour atterrir dans les rues fourmillantes de la capitale économique indienne où il espère disparaître. En compagnie de son guide et fidèle ami, Prabaker, il pénètre le monde secret de la «ville dorée», où se côtoient prostituées et religieux, soldats et acteurs, mendiants et gangsters. Fugitif sans foyer, famille, ou identité, Lin cherche inlassablement à donner un sens à sa vie, d'abord en improvisant une clinique dans un bidonville, puis à l'échec de celle-ci en faisant ses premières armes dans la mafia de Bombay. Cette quête le conduira jusqu'à la guerre, à la prison et ses tortures, au meurtre, et à une série de trahisons sanglantes. Puis à la rédemption, enfin. Les clés du mystère et des intrigues qui entravent Lin se trouvent entre les mains de deux personnes : son mentor, Khader Khan, parrain de la mafia, à la fois criminel, saint et philosophe, mais aussi et surtout Karla, femme mystérieuse, belle et dangereuse dont Lin tombe follement amoureux. De l'incendie du bidonville aux hôtels cinq étoiles, de la guerre des gangs aux films de Bollywood, des gourous spirituels aux guérillas des moudjahiddin, ce roman épique et foisonnant nous plonge dans une Inde fascinante et marque l'entrée en littérature d'une voix extraordinaire. -
Sur les origines d'une génération ; le dernier mot
Jack Kerouac
- Gallimard
- Folio 2 euros
- 1 Juin 2020
- 9782072474545
'De là je suis allé à Paris, où il ne se passait rien si ce n'est que la plus belle fille du monde n'aimait pas mon sac à dos et avait rendez-vous avec un type à petite moustache debout une main dans la poche et un sourire méprisant aux lèvres devant les cinémas de nuit de Paris.'
Qu'est-ce qu'être 'Beat'? À travers ses thèmes de prédilection - la littérature, le jazz, le voyage, la route, le bouddhisme, le zen... - l'auteur de Sur la route nous entraîne vers la réponse à un rythme hypnotique. -
" Chaque livre semble être le combat de toute une vie. Et puis quand c'est fait... Pouf. Comme si ça n'avait jamais existé. "
John Steinbeck a écrit Les Raisins de la colère entre juin et octobre 1938, dans un moment de bouillonnement et de tension extraordinaire. Tout au long de cette période, il a tenu un journal qui retrace scrupuleusement son expérience et le révèle dans les affres de la création. Face à la page blanche, aux doutes, aux obstacles qui le ralentissent, l'empêchent de penser, l'écrivain tient avec obstination le fil de l'écriture. Il défend ses personnages, son intrigue, guette le miracle qui pourrait lui offrir ce chef-d'oeuvre dont il est le premier à questionner la possibilité... En 1941, après le succès colossal du roman, après les controverses et les menaces, tandis que la guerre fait rage et que l'argent afflue, John Steinbeck reprend la plume. Seul son journal pourra le guider vers le nouveau livre d'une vie nouvelle. -
Dans Les Disparus, Daniel Mendelsohn partait en quête de l'histoire de sa famille ; avec L'Étreinte fugitive, il s'est livré à une quête infiniment plus intime. De l'écriture rhapsodique qui est la sienne, il fait revivre son enfance entre sa mère, «l'institutrice», la toute-belle, et son père, «le mathématicien», celui qui répare, construit et se collette aux choses ; une enfance peuplée d'êtres, frères et soeurs, parents juifs âgés, avec, au centre, son grand-père, ce dandy mystérieux et raconteur d'histoires.
C'est pendant ses années d'étudiant dans l'exotique Sud américain que le jeune homme se découvre une passion jumelée pour les langues anciennes et les beaux garçons. Dès lors, la recherche de la «grammaire de son identité», de ce que veut dire être un homme, suivra des méandres surprenants, bouleversants. Car, lorsqu'une amie lui propose d'incarner une «figure paternelle» auprès de l'enfant qu'elle porte, il accepte et se prend à s'attacher si fort à lui qu'il va, petit à petit, partager sa vie entre Chelsea, le quartier où vivent les «garçons» de New York, et la banlieue où habitent son amie et leur petit garçon. Comme Les Disparus, ce récit réverbère l'écho de textes antiques - ici, des poèmes latins et des tragédies grecques - et renferme un secret de famille lancinant, dont le lecteur n'aura la clé que dans les dernières pages du livre, après avoir, avec Daniel Mendelsohn, rendu visite à des tombes désertées et déchiffré des épitaphes menteuses. -
Au milieu d'une nuit de cauchemar, deux mots apparaissent sur le miroir d'une salle de bains : " Disparaître ici. " Vingt-cinq ans plus tôt, ces mêmes mots se déployaient sur un panneau publicitaire de Sunset Boulevard. Un matin, des étudiants découvrent près d'une poubelle ce qu'ils imaginent être un drapeau américain trempé de sang. C'est en fait un cadavre. À la fin d'un week-end de drogues et d'orgies à Palm Springs, une fille contemple une montagne au-delà de la plaine désertique et murmure : " C'est le lieu du passage. " Elle ajoute en pointant le doigt : " C'est ici que vit le diable. " C'est dans un Los Angeles évanescent, peuplé de fantômes et d'hallucinations, que Clay, le protagoniste de Moins que zéro, revient passer les vacances de Noël. Un quart de siècle s'est écoulé et la chirurgie esthétique a rendu la plupart de ses anciens amis méconnaissables. Le cinéma, qui l'emploie comme scénariste, paraît une copie de plus en plus délavée de la réalité et la réalité elle-même, un mauvais film dans lequel chaque personne rencontrée compte sur lui pour obtenir un rôle. Clay pense qu'une fille, une seule, Rain Turner, a peut-être ses chances. Pierre Guglielmina
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« L'histoire que vous m'avez demandé de vous raconter ne commence pas avec la mort, d'une hideur déplorable, de Lloyd. Elle commence par une journée d'août, il y a bien longtemps, quand j'avais neuf ans, que le soleil brûlait mon visage couvert de cloques et que mon père et ma mère me vendaient à un homme étrange. »
Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu'elle n'a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d'Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l'amour des livres...
Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l'arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin.
D'une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d'énergie vitale.
Traduit de l'anglais par Pierre Guglielmina -
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde
Steven Hall
- Robert laffont
- Pavillons poche
- 18 Novembre 2021
- 9782221256305
L'odyssée terrifiante et onirique d'un homme traqué par un requin conceptuel qui se nourrit de sa mémoire...Un puzzle métaphysique, un thriller futuriste et une histoire d'amour mythique.
Un matin, Eric Sanderson se réveille amnésique. Mais, grâce à un ensemble de lettres, d'indices et de textes codés qu'il s'était adressés à lui-même, il parvient à reconstituer son passé et découvre qu'un requin conceptuel, qui vit dans les eaux troubles de la pensée, le traque pour dévorer ses souvenirs... Il plonge alors dans un inquiétant monde parallèle où l'attend un amour perdu, échappé du temps. Ce roman moderne, poétique, jubilatoire, est construit comme un puzzle onirique, un jeu de piste brillant qui nous révèle la fragilité de notre identité et de notre mémoire. Sondant la perte, l'amour et le deuil impossible, Steven Hall réinterprète magnifiquement le mythe d'Orphée et d'Eurydice." On se croirait dans une version psychologique des Dents de la mer, la poésie et l'onirisme en plus. C'est fascinant. On y laissera peut-être quelques ongles, mais c'est une véritable "expérience' romanesque. " Marine de Tilly, Le Point -
Fiction ou essai, récit de voyage ou improvisation sur le be-bop, technique d'écriture ou souvenir d'enfance, blonde rencontrée sur le bord de la route ou lecture fiévreuse de Céline, la 'prose spontanée' de Jack Kerouac abolit les genres, emballe la musique des émotions, perce 'le secret de la langue parlée' et entend bien être 'la seule façon d'exprimer la vitesse et la tension, et les niaiseries extatiques de l'époque'. L'emblématique mot Beat, qui avait commencé par claquer comme un cri de guerre lancé contre une Amérique conquérante mais aphasique, puis s'était transformé en cri de ralliement de la grande famille hippie nostalgique, n'aura été en somme qu'un murmure seulement adressé à Kerouac : 'À Lowell, je suis allé dans la vieille église où je fus confirmé et je me suis agenouillé [...], et brusquement j'ai compris : "beat veut dire béatitude, béatitude".'
Cette béatitude qui triomphe de l'horreur de Kerouac face à la bêtise fournit huit bonnes raisons de publier ces textes inédits : opulence formelle, violence délétère, allégresse inconsolable, plénitude inique, cruauté, impureté, belligérance calculée, injustice garantie.
Pierre Guglielmina. -
Un livre à soi ; et autres écrits personnels
Francis-Scott Fitzgerald
- Les belles lettres éditions
- Le Goût des idées
- 4 Août 2017
- 9782251903996
C'est en vain qu'à deux reprises Scott Fitzgerald proposa à son éditeur et ami Maxwell Perkins de réunir en volume un certain nombre de ses écrits personnels. Le petit nombre de ceux qui furent publiés après sa mort par Edmund Wilson dans The Crack-up a témoigné, pourtant, de leur qualité autant que de leur importance. À ceux dont Fitzgerald avait lui-même établi la liste, on a ajouté ici quantité de textes peu connus et restés longtemps inédits qui achèvent de dessiner un autoportrait intime et pittoresque à la fois de l'auteur de Gatsby le Magnifique. Écrits « uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur », ces articles forment la part secrète de l'oeuvre de l'écrivain qui a su le mieux, dans ses romans, évoquer « l'Âge du jazz ». Fitzgerald a longtemps rêvé d'avoir « un livre à soi »: le voici.
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La guerre de face
Martha Gellhorn
- Les belles lettres éditions
- Mémoires de Guerre
- 29 Octobre 2015
- 9782251901084
Premiers bombardements à Madrid, 1937, derniers feux de la guerre au Panama en 1990. Entre ces deux dates, la journaliste américaine Martha Gellhorn a couvert les plus grands conflits, récits rassemblés dans son livre La Guerre de face, inédit en France, texte chéri des grands reporters.
Ses premières armes en Espagne, elle les fait aux côtés de son futur mari, Ernest Hemingway. Ils se sont rencontrés quelques mois plus tôt à Key West et ont aussitôt filé faire la guerre. Choc pour la jeune femme de 28 ans, de la bonne société de Saint-Louis (Missouri), à la carrière journalistique déjà bien remplie. C'est là qu'elle attrape le virus de cette guerre qu'elle détestera toute sa vie.
« Tu es une correspondante de guerre sur le front ou une épouse dans mon lit ? » lui lance « Papa », exaspéré, quand, en 1943, elle part suivre l'avancée de l'armée américaine en Italie. Ils divorcent en 1945 et Martha Gellhorn, des combats sur l'île de Java à ceux du Vietnam en passant par la guerre des Six Jours, va devenir l'une des meilleures reporters de sa génération et une grande figure de la presse américaine.
Son recueil de reportages The Face of War est publié en 1959 et réédité à plusieurs reprises. Devenue presque aveugle, luttant contre un cancer, Martha Gellhorn se suicide à Londres en 1998, à l'âge de 89 ans.
Martha Gellhorn (8 novembre 1908 à Saint-Louis, Missouri- 15 février 1998 à Londres), journaliste et écrivain.
Pierre Guglielmina est le traducteur des grands noms de la littérature anglo-saxonne. Il a récemment traduit dans la même collection Dépêches du Vietnam de John Steinbeck (2013). -
Expulsions ; brutalité et complexité dans l'économie globale
Saskia Sassen
- Gallimard
- NRF Essais
- 25 Janvier 2016
- 9782072547324
Expulsions? Entre autres exemples, ce sont neuf millions de familles américaines chassées de leur foyer par la saisie de leur maison suite à la transformation de leur crédit d'accession à la propriété en produits financiers à haut risque ; ces millions d'Européens ou d'Américains du Sud exclus de leur travail suite aux plans d'austérité imposés par des institutions internationales ; ces millions d'éleveurs ou de cultivateurs expulsés de leurs terres parce que leur État les a vendues à un autre afin que celui-ci puisse développer les productions nécessaires à l'alimentation de ses classes moyennes ; ce sont ces gaz à effet de serre que les puissances industrielles et productivistes libèrent à chaque instant ou bien encore ces nappes phréatiques asséchées par les procédés ravageurs d'extraction du gaz de schiste.
Nombre de spécialistes, aveuglés par la complexité, verront dans cette énumération des mots en laisse. Faisant fi des frontières comme de nos catégories impuissantes désormais à penser le monde que nous faisons (Nord contre Sud ; riches contre pauvres ; mauvais usage de la technologie ou pathologies dérivées de la financiarisation affolée de l'économie, etc.), Saskia Sassen montre que derrière cette apparente diversité s'opère une terrible convergence : la violence désormais ordinaire du capitalisme à son stade global s'explique par un modèle, un concept - celui d'expulsion.
C'est ainsi qu'il convient de nommer la logique qui préside à l'économie globalisée. -
La Chose, c'est l'Église catholique, « poursuivie, d'époque en époque, par une haine déraisonnable qui change perpé¬tuellement de raison », et à laquelle Gilbert Keith Chesterton se convertit en 1922. Dans ce livre polémique, publié en 1929 et inédit en français à ce jour, Chesterton entreprend d'expliquer les raisons de cette conversion, tout en ferraillant notamment contre les adorateurs de l'humanisme auquel l'époque commence de vouer un culte.
« Il y a trois cents millions de personnes dans le monde qui acceptent les mystères que j'accepte et qui vivent confor¬mément à la foi qui est la mienne. Je veux vraiment savoir si l'on peut compter qu'il y ait un jour trois cents millions d'humanistes dans toute l'humanité. L'optimiste peut bien dire que l'humanisme sera la religion de la nouvelle génération, tout comme Auguste Comte a dit que l'Humanité serait le Dieu de la nouvelle génération ; et, en un sens, elle l'a été. Mais ce n'est plus le Dieu de la présente génération. Et la question est de savoir ce que sera la religion de la nouvelle génération après ça, ou de toutes les autres générations (comme il a été dit dans une certaine promesse d'autrefois) jusqu'à la fin du monde. » -
"Dans l'Évangile qui porte son nom, saint Matthieu pose l'équation : "Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus." Quelque vingt siècles plus tard, un écrivain français si peu français la retourne : "Très peu d'appelés, encore moins d'élus." Jack Kerouac, plus criminel encore peut-être, retourne le retournement : "Car beaucoup sont élus, mais peu sont venus."
C'est dans ces Journaux de bord - tenus entre 1947 et 1954, publiés aux États-Unis en 2004 et accueillis avec une indifférence qui tentait vainement d'être à la hauteur de ce crime discret contre l'humanité - que Jack Kerouac a élaboré, dans le secret absolu, sa formule. Ses amis jaloux à l'époque, ses lecteurs distraits par la suite, ses cinéphiles hébétés d'aujourd'hui le croyaient sur la route. Cette proposition baroque, irrégulière, requiert désormais toute notre attention.
Lisons."
Pierre Guglielmina. -
Hors des ténèbres, une lumière éclatante
Petina Gappah
- Jc lattès
- Littérature étrangère
- 28 Octobre 2020
- 9782709663700
Dans l'Afrique du xixe siècle, des femmes et des hommes ont transporté le corps du Docteur Livingstone, explorateur et missionnaire, sur plus de deux mille cinq cents kilomètres, afin que sa dépouille puisse être rapatriée vers son Angleterre natale.
Racontée par deux de ses serviteurs, Halima, la cuisinière à la langue bien pendue, et Jacob Wainwright, le secrétaire à la piété inflexible, l'histoire nous plonge au coeur du continent noir, avant la colonisation.
En compagnie d'une inoubliable galerie de personnages, Hors des ténèbres, une lumière éclatante revisite ce périple à travers les yeux des exclus de l'Histoire. Profond, terrible et drôle, ce roman illustre l'hypocrisie de l'esclavage, tout en célébrant la résistance, la loyauté et l'amour.
Traduit de l'anglais par Pierre Guglielmina -
La corporation ; l'irrésistible ascension de la mafia cubaine aux États-Unis
T. J. English
- Flammarion
- Hors collection
- 17 Octobre 2018
- 9782081398221
La Corporation, c'est le nom que s'est elle-même donné l'organisation mafieuse la plus prospère des États-Unis au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.
S'appuyant sur la communauté cubaine exilée en Floride, profondément humiliée par la déroute de la baie des Cochons, un ancien policier de La Havane, Pedro Miguel Battle, a bâti un empire financier à la vitesse de l'éclair à partir d'une loterie illégale, la bolita, qui lui a vite assuré des revenus colossaux. Bientôt considérée comme plus dangereuse que la Cosa Nostra, cette entité criminelle ultra-violente a étendu son influence le long de la côte Est jusqu'à New York en investissant tous les rayons du crime organisé : trafic de cocaïne, rackets en tous genres, blanchiment de dizaines de millions de dollars à travers d'innombrables sociétés écrans.
Raconter l'ascension vertigineuse de ce parrain cubain, c'est aussi revenir sur l'acharnement d'un flic, David Shanks, qui a consacré sa vie à la lutte contre El Padrino, ses moyens illimités et ses tueurs sans pitié. Il a fallu dix ans d'enquête à T.J. English pour remonter le fil de cette histoire rigoureusement inédite de la mafia cubaine aux États-Unis qui se lit comme une saga d'une des plus grandes familles criminelles américaines des dernières décennies. -
Un garçon de treize ans répond à une annonce pour acheter un chiot, s'aventure hors de Brooklyn et fait sa première expérience sexuelle... À Berlin, dans les années 1930, un danseur de claquettes juif doit donner avec sa troupe une représentation devant Hitler... Un propriétaire veut éliminer les castors de son étang, et se voit confronté à l'étonnante vitalité des rongeurs... Pour retrouver l'inspiration, un écrivain décide d'écrire sur le corps superbe d'une inconnue... Dans ces nouvelles, parues au soir de sa vie, inédites en français, Arthur Miller révèle une facette secrète, insoupçonnée, de son talent. Délaissant les questions idéologiques pour mieux se pencher sur l'intimité tourmentée des êtres qu'il observe, il interroge l'essence du désir et de la nature humaine, l'opacité des sensations et de la mémoire, la singularité des rencontres qui bouleversent une existence. Nous découvrons ici un écrivain au regard plus introspectif et plus tendre, qui nous promet un bonheur possible malgré la conscience aiguë de notre solitude. " Ce recueil de nouvelles est un apport essentiel dans l'oeuvre d'Arthur Miller, mais c'est plus que cela encore : c'est un portrait saisissant de l'auteur... " Jane Smiley, The Guardian
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Honorables rebelles
Jessica Mitford
- Les belles lettres éditions
- Le Goût des idées
- 4 Août 2017
- 9782251904030
Jessica Mitford a décidé de l'écriture de ce livre à son retour dans la maison de sa mère en 1955, après vingt ans d'absence. « Sur les vitres des fenêtres, on pouvait voir encore les svastikas gravés dans le verre avec une bague en diamant, et pour chaque svastika, une faucille et un marteau soigneusement dessinés. Ma soeur Unity et moi les avions gravés quand nous étions enfants. »
Cet étrange vestige de l'enfance donne accès à une réflexion sur les ravages concomitants produits par les familles, sur le mélange de rébellion et de sens de l'honneur qui a permis à Jessica Mitford de faire résonner dans le titre héréditaire d'honorable les tourments et les bonheurs de sa vocation d'écrivain. Émouvant et attachant, ce livre offre une réflexion ironique sur la passion « totalitaire » d'une famille aristocratique anglaise. Ce récit autobiographique de la plus rebelle d'entre les soeurs Mitford révèle une période cruciale du XXe siècle à travers leurs destins contrastés.
Jessica Mitford (1917-1996) est la cinquième des célèbres Mitford - Nancy, Pam, Diana, Unity et Debo. À l'âge de dix-neuf ans, elle rejoint la République espagnole, en compagnie de son cousin Esmond Romilly. En 1939, ils émigrent aux États-Unis. En1941, Esmond est tué sur le front. Jessica épouse alors Bob Treuhaft, un avocat, et s'installe à Oakland en Californie. Membre du Parti communiste américain, Jessica Mitford sera une cible privilégiée du Comité des Activités Anti-Américaines. Elle s'engagera ensuite passionnément dans la lutte pour les droits civiques dans le Sud. -
Un monde beau, fou et cruel
Troy Blacklaws
- Flammarion
- Littérature étrangère
- 21 Août 2013
- 9782081316614
Au pays arc-en-ciel de Mandela, la violence et le racisme n'en ont pas fi ni de distiller leur poison mortel. Professeur au Zimbabwe, Jabulani n'a d'autre choix que de fuir la répression qui s'abat sur son pays. Comment imaginer ce qui l'attend de l'autre côté de la frontière ? Aussitôt kidnappé par des trafiquants, il découvre une réalité à mille lieues du rêve sud-africain. Jeune étudiant au Cap, Jero peine à trouver sa place dans un monde de dealers où la progression des bidonvilles ne cesse de brouiller les cartes. Un monde où tour à tour le courage et l'indifférence peuvent sceller le sort d'un réfugié, et l'amour décider de frapper au moment où l'on s'y attend le moins.
Troy Blacklaws convoque toute la puissance poétique de son écriture pour croquer deux destins parallèles dans l'Afrique du Sud d'aujourd'hui où chacun lutte à sa façon pour survivre, tandis que se côtoient la violence quotidienne et la beauté envoûtante des hommes et des lieux.
« Un pouvoir d'évocation pour ainsi dire hypnotique : je suis ébloui. »
Deon Meyer