Il y a quarante ans, le 4 octobre 1982, Glenn Gould mourait dans la ville de Toronto qui l'avait vu naître 50 ans plus tôt. Un personnage original, fantasque, totalement hypocondriaque, mais aussi pénétré par la musique. Un pianiste atypique qui a fasciné deux générations d'interprètes et de mélomanes, et a marqué certaines oeuvres (les Variations Goldberg en particulier) d'une empreinte indélébile. Mais à l'exception de ses Bach, on connaît mal son héritage discographique ; en dehors de ses manies, on en sait peu sur un homme secret et plus attachant que la légende ne le laisse deviner... Celui qui dès l'enfance révèle une oreille absolue, un don pour la lecture à vue, et l'improvisation, crée très vite une relation physique et immédiate avec son clavier, comme un prolongement de lui-même. À 10 ans, il joue les Préludes et fugues du Clavier bien tempéré, de Bach ; mais aussi des Sonates de Mozart, des Valses de Chopin. Son piano est déjà son refuge, un monde à soi, ou rien d'inquiétant ne peut arriver... À 23 ans, il parcourt le monde et accède à la gloire, sans jamais rien sacrifier à son exigence ou céder aux excès. La musique, la discipline, le piano, avant tout et rien d'autre ! Après quelques années à peine, au sommet, il fait ses adieux à la scène, se consacrant à la composition et aux enregistrements. Pendant les vingt dernières années de sa vie, il fait alors une croix sur les voyages, se partageant entre Toronto, où il habite, et New York, où il enregistre dans les studios de Columbia.. Sédentaire, casanier, sans véritables distractions, sa vie sera quasi exclusivement consacrée à la musique. Une existence austère, qu'il chérit, et bien loin des frasques de certains de ses contemporains....
Traduit de l'anglais (Irlande) par Julie Sibony.
Un livre remarquable par un artiste combatif, qui avoue donner le meilleur de lui-même lorsqu'il apprend à capituler.
Épisodique et irrévérencieux, introspectif et éclairant, Surrender est le récit organisé - mais pas trop - de la vie de Bono autour de 40 chansons de U2.
Bono a grandi dans le nord de Dublin entre un père catholique et une mère protestante, alors que les violences sectaires se multipliaient en Irlande. Il n'avait que quatorze ans lors du décès de sa mère, perte qui va façonner sa recherche d'une famille.
Il a commencé sa vie avec le sentiment d'être quelconque, pourtant toute son existence sera consacrée à combattre l'idée que quiconque puisse l'être.
Sa créativité est éruptive mais ne le quitte jamais...dans les studios, sur scène, dans les manifestations, les couloirs du Congrès à Washington ou au comptoir du
bar du coin.
Nous découvrons ses difficultés à maîtriser sa colère, qui teintent ses écrits sur l'amour et la non-violence. Il reconnaît avoir un égo « bien plus grand que [s]on
amour-propre ».
En quatre décennies, U2 passe d'une bande d'adolescents ambitieux au plus grand groupe au monde. Bono, initialement activiste à mi-temps, devient une
force à plein temps dans la lutte pour l'annulation de la dette des pays les plus pauvres, et persuade les gouvernements - et en particulier les États-Unis - de répondre à l'urgence mondiale qu'est le sida. Nous assistons à la naissance du PEPFAR, le plan d'urgence américain d'aide à la lutte contre le sida à l'étranger. À l'époque, il s'agissait de la plus grande initiative sanitaire de l'histoire de la médecine pour combattre une seule et même maladie. Il décrit les militants de l'ONG ONE, dont il est le cofondateur, comme étant des « factivistes » - des activistes s'appuyant sur des faits concrets -, et son organisation soeur, (RED), comme une « drogue d'entrée » dans le militantisme.
Les fans de U2 apprendront pourquoi, selon Bono, le groupe ne s'est jamais séparé malgré des décennies de difficultés personnelles et de désaccords créatifs enflammés, et trouveront la clé pour décrypter le sens des morceaux les plus populaires et influents du groupe.
Les portes de la vie intérieure de Bono sont ouvertes.Le gâchis du potentiel humain est un thème récurrent ; tout comme l'est sa foi, qu'il décrit comme une manière de séparer le signal du bruit, une « petite voix ténue » qui se manifeste le plus fortement dans son mariage, sa musique et sa lutte contre l'extrême pauvreté.
Mais surtout, Surrender est une histoire d'amour adressée à sa femme, Ali, qu'il a invitée à leur premier date la semaine de la première répétition du groupe. Alison Stewart donne le la de chaque scène majeure de cette pièce, dont le troisième acte vient de débuter avec plus de questions que de réponses quant à ce pour quoi il faut se battre et à quel moment capituler.
Bono, de son vrai nom Paul David Hewson, remplit les stades avec U2 depuis quarante ans. Le groupe a vendu 170 millions d'albums et gagné vingt-deux Grammys ainsi qu'une foule de distinctions, notamment la Légion d'honneur. Il vit avec sa femme Ali et leurs quatre enfants à Dublin, en Irlande. Surrender est son premier livre.
Les raps américain et français sont le produit de la révolution politique des années 1970. Sur fond de désoccidentalisation et de déhiérarchisation culturelle, une réinterprétation du couple égalité-liberté met alors en crise toutes les formes de transcendance. Le hip-hop en a d'emblée cristallisé les symptômes sociopolitiques les plus révélateurs : la crise de l'identité soumise à l'injonction sociale de l'autoréalisation, la réévaluation de la concurrence dans notre conception de la justice sociale, les nouvelles revendications en matière de représentation et de reconnaissance. Mais le hip-hop était encore une manière de transition entre les deux époques : son opposition à la société établie visait une perspective commune.
La rupture intervient à la fin du siècle avec le gangsta rap qui déplace l'entreprise de transformation sociale sur le terrain culturel désormais dominé par les surenchères transgressives et le second degré. Muni d'un code esthétique ambivalent qui piège l'esprit critique, il engage avec la société une bataille de normes qui n'a cessé de défrayer la chronique.
L'aspiration démocratique n'en a pas pour autant déserté le rap du XXIe siècle. Par un nouveau déplacement, c'est au premier chef dans ses aspects formels qu'elle se déploie à présent : dans son irréductible éclectisme et la polysémie des mots, dans le recyclage des métaphores et les caprices rythmiques amarrés à l'imprévisibilité de l'expérience. Elle prend ainsi la forme d'une démocratie esthétique qui célèbre la virtuosité stylistique et l'innovation, mais qui, totalement désintellectualisée et délestée du poids historique, ressemble à un grand jeu d'énigmes sans réponse.
Claire-Marie Le Guay a conçu ce livre comme un concert écrit.
En s'appuyant sur la vie et la personnalité de cinq compositeurs et l'exploration de leurs oeuvres, elle nous convie à une lecture musicale.
Le foisonnement joyeux de Mozart, lumineux au-delà du drame, nous prend par la main, l'équilibre de la construction de Bach organise nos pensées, le flot des sentiments amoureux de Liszt éveille nos sens et nous guide de la douleur à la consolation, la force créatrice de Mahler, puisant sa source dans la nature, nous aide à trouver notre place, et la puissance expressive de Rachmaninov nous fait vibrer et nous donne l'énergie du dépassement.
Étayé de nombreux liens d'écoute, ce livre est un partage de ce que l'on peut puiser dans la musique pour éclairer notre vie.
"Conversations" est une série de vingt entretiens donnés par le légendaire compositeur Steve Reich.
Figure de proue du mouvement minimaliste aux côtés de Philip Glass ou Terry Riley, sa musique a influencé nombre de jeunes musiciens, chorégraphes ou artistes.
Il s'entretient ici avec des collaborateurs, des compositeurs, des musiciens influencés par son travail. On retrouve des grands noms tels que Brian Eno, Johnny Greenwood (Radiohead) ou la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker. Avec eux, il revient sur sa carrière, ses inspirations, son approche de la composition...
Ces discussions libres et sans filtre permettent d'entrer en profondeur dans la vie, la pensée et l'oeuvre de Reich. Et de découvrir ainsi les cheminements par lesquels s'est échafaudée la musique de ce compositeur majeur.
Né à New York le 3 octobre 1936, Steve Reich a été dans les années 1960, avec Philip Glass ou Terry Riley, la figure de proue du mouvement minimaliste. Nourri d'influences de tous horizons (du classique au jazz, en passant par la pop, le rock ou encore les musiques non-occidentales), sa musique est jouée dans le monde entier par des orchestres d'envergure. Il a ainsi acquis une place de premier plan, influençant nombre de jeunes musiciens, chorégraphes ou artistes.
Qui aurait cru qu'une école du rap naîtrait à Boulogne-Billancourt et que ses artistes métamorphoseraient le hip-hop français ? Les Sages Poètes de la Rue, Booba, Ali, LIM, Salif, Mala, Kohndo, Nysay, Mo'vez Lang, Tuerie... tous ont marqué de leur empreinte cet ancien bastion ouvrier, fief de Renault, qui continue d'influencer les nouvelles générations de rappeurs.
Pour reconstituer l'histoire de l'école de Boulogne, l'auteur de cette enquête au long cours a interviewé plus de cinquante rappeurs, producteurs et journalistes. Des débuts des Sages Poètes de la Rue dans la zone du Pont-de-Sèvres au triomphe de Booba, en passant par la carrière écourtée de Salif, quel héritage ont laissé ces artistes qui se sont unis puis déchirés ?
Truffé d'anecdotes, Boulogne, une école du rap français passionnera le grand public comme les spécialistes.
On ne réalisera jamais à quel point Manu Dibango fut un géant de la musique du XXe siècle, combien il a compté de « Soul Makossa » à « Je veux être noir », du jazz au funk, de la soul au rap. À travers les conversations de Manu Dibango et Yves Bigot, compilées ici par ce dernier, transparaît sa vision inouïe du jazz, de la variété et de la chanson françaises, de Michael Jackson et de Quincy Jones mais aussi de l'Afrique et des Africains, de l'immigration, du panafricanisme et de la colonisation. En parallèle se construit le récit de son odyssée pionnière entre Douala, Paris, Bruxelles, Kinshasa, New York, Abidjan, Londres, Yaoundé et Champigny et se dessine le portrait d'un homme que les années, les voyages et les rencontres auront rendu sage.
Journaliste, actuellement PDG de TV5MONDE, Yves Bigot a présenté de nombreuses émissions sur Europe 1 et France-Inter, dirigé les programmes et les antennes de France 2, la RTBF et RTL. Il a longtemps écrit dans Libération et continue de le faire dans Rolling Stone. Il a également dirigé deux maisons de disques, conçu et produit les albums Wakafrika et African Soul pour son ami Manu Dibango.
« Lorsque j'étais enfant, j'apprenais la "théorie musicale" dans de petits manuels (je ne sais pas s'ils existent encore) partagés en deux : le livret vert des questions et celui rouge des réponses. La première leçon de la première année était la suivante : "Qu'est-ce que la musique ?" ; et sur le livret rouge, il était écrit : "La musique est l'art des sons". Quel ne fut pas mon éblouissement, à l'âge de huit ans, en découvrant cette définition. Je ne sais pas si ce fut mon entrée dans la "théorie musicale", mais je crois que ce fut mon entrée en philosophie. Il y avait dans cet énoncé tout le pouvoir magique des formules définitionnelles. Elle concentrait en quelques mots simples le mystère des choses impalpables. Je n'ai guère changé d'opinion : la musique est bien l'art des sons. »De cette définition banale, « la musique est l'art des sons », ce livre tire toutes les conséquences jusqu'aux plus éloignées. Chemin faisant, il répond aux questions que nous nous posons sur la musique et sur les arts. Pourquoi, partout où il y a de l'humanité, y a-t-il de la musique ? Pourquoi la musique nous fait-elle danser ? Et pourquoi nous émeut-elle parfois ? Qu'exprime la musique pure ? Représente-t-elle quelque chose ? Et qu'est-ce que la beauté ? Est-elle dans les choses ou en nous ? Pourquoi tous les êtres humains font-ils des images, des récits, des musiques ? Que nous disent du monde réel ces mondes imaginaires ?
Les questions les plus simples sont souvent les plus profondes. Aucun livre sur la musique ou sur les arts ne les pose avec cette tranquillité et cette originalité.Francis Wolff est philosophe, professeur à l'École normale supérieure (Paris). Il est notamment l'auteur de Socrate (PUF, 2000), Dire le monde (PUF, 2004), Philosophie de la corrida (Fayard, 2007) et Notre humanité (Fayard, 2010). Il a consacré une part importante de son enseignement à la musique.
Savez-vous que les premières partitions musicales ont été découvertes sur les murs des grottes préhistoriques ?
Que le chant des paysans de la vallée du Nil, pour la naissance dun enfant ou la mort dun ami, est le même aujourdhui quil y a cinq mille ans ?
Que Pythagore a inventé son premier instrument à la suite dune visite chez un forgeron ?
Que la musique de Bach est truffée de messages vers Dieu signés dun code du génial compositeur ?
Comment et pourquoi les uvres de Wagner pouvaient rendre fous leurs auditeurs ? Comment Scriabine voulait provoquer lextase ? Quels rythmes secrets dans les uvres de Debussy produisent cette impression de sérénité ?
Jean-Louis Bachelet nous révèle le sens caché de nombreux chefs-duvre, en puisant aux sources mêmes de leur création.
Musicienne, poétesse, mais aussi photographe et peintre, Patti Smith est une artiste totale qui n'a eu de cesse, tout au long de sa carrière, de saluer ses influences artistiques. Des membres de cette famille choisie, le plus important est certainement Arthur Rimbaud. Entre la jeune prolétaire de Chicago et le poète de Charleville, un lien indéfectible se tisse. Grand frère, amant platonique, mentor, Arthur inspire Patti et la guide, par ses appels à la liberté et à la modernité, dans sa vie comme dans son art : « Il est avec moi à tous mes concerts [] Je connais Arthur depuis toujours ». Par l'analyse du parcours artistique et personnel de Patti Smith, de sa découverte de l'oeuvre de Rimbaud à ses pèlerinages à Charleville, ce livre se propose de décrypter cette constellation intime.
Journaliste et auteur rock, Pierre Lemarchand vit en Normandie. Il est l'auteur de plusieurs livres dont Karen Dalton, le souvenir des montagnes (Camion Blanc, 2016) et Nico The End (Densité, 2020), ainsi que producteur de l'émission de radio Eldorado. Aux côtés de Dominique A, il impulse dans sa ville, Rouen, le collectif «Des Liens», qui se propose de lutter contre l'exclusion culturelle.
Claire Levacher est cheffe d'orchestre. Double audace et double coup de maître ! Rares sont les personnes à même d'affronter la solitude du podium pour y faire naître et vivre, autour d'une idée, un collectif et un sens commun. Encore plus rares sont parmi elles les femmes. Claire Levacher s'est imposée comme une cheffe d'orchestre au rayonnement international, se produisant sur les plus grandes scènes.
Femme d'exception qui a réalisé un rêve formulé à l'âge de douze ans, Claire Levacher nous emmène à la découverte d'un métier fascinant et nimbé de mystère, nous livre son parcours personnel. Elle nous fait rencontrer ses maîtres et ses sources d'inspiration, grands compositeurs, chanteuses, metteurs en scène, musiciens de toutes nationalités et de tous horizons. Une rencontre précieuse.
Claire Levacher, cheffe d'orchestre, est demandée partout dans le monde, de l'Opéra de Prague à celui de Pékin. Attachée à la transmission de son savoir, elle a enseigné la direction d'orchestre au CNSM de Paris et y a fondé l'orchestre des Lauréats du Conservatoire.
Agathe Cagé est politiste, cofondatrice et présidente du cabinet de conseil Compass label.
C'est l'histoire d'une musique, née dans les communautés d'esclaves noirs, forgée dans la souffrance, et qui devint universelle. Une musique qui continue encore aujourd'hui à parler à la plus mystérieuse partie de notre être, notre âme.
Cette âme est devenue verbe, et le verbe musique : soul music.
Mais ce n'est qu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale que la soul a pris sa forme la plus populaire, avec les débuts de ce que l'on a appelé le rhythm & blues, fl eurissant dans des villes devenues mythiques, de Memphis à Détroit en passant par La Nouvelle-Orléans, traversé et façonné par les événements historiques et politiques du XXe siècle américain.
Une musique portée par des labels et des producteurs qui ont parfois commencé avec rien, au fond d'un garage, avant d'entrer dans la légende, comme Atlantic ou la Motown.
Rock my soul retrace le parcours souvent chaotique de stars aux noms qui font rêver : James Brown, Otis Redding, Aretha Franklin, Stevie Wonder, Marvin Gaye, Ray Charles, Diana Ross, Tina Turner, Michael Jackson et Prince, des artistes immenses qui ont porté la gloire de la soul à son zénith ; sans oublier, tout récemment, Anderson .Paak ou Leon Bridges,emblèmes de la nouvelle génération...
«La musique est partout, pour qui la cherche, l'écoute, la reconnaît. Elle est cette présence vitale qui remplit l'espace et ne demande qu'à être révélée.
Au fil de ces pages, je vous parle de la place de la musique dans l'Histoire, de son rôle dans notre société et de sa présence dans nos vies.
Je vous suggère des clés pour l'écoute et la découverte de nombreux chefs-d'oeuvre et vous invite à y puiser vos propres émotions.
Mélomane averti, amateur éclairé ou néophyte curieux, je vous propose à travers ce livre une balade musicale personnelle et partage avec vous ma passion. Car j'en suis convaincue, la vie est plus belle en musique!»
Claire-Marie Le Guay.
Derrière les paroles des chansons traditionnelles qui semblent les plus anodines, parfois considérées à tort comme des chansons pour enfants, se cachent souvent des doubles sens insoupçonnés qui expriment implicitement le désir... Quels sont-ils ? Quelle est leur nature ? Quels sont leurs particularités, leur rôle et leurs équivoques ? Dans quel contexte historique se sont-ils développés ?
Dans cet ouvrage original, le premier consacré à ce sujet, Jean-Pierre Jany aide à repérer ces doubles sens pour accéder à un autre niveau de lecture de ce répertoire français et occitan dont la compréhension est largement perdue depuis le début du XXe siècle.
Une fois refermé ce livre, simple, direct et concis, vous n'écouterez plus jamais ces chansons traditionnelles de la même manière.
Bassiste, compositeur et chanteur des Stranglers, Jean-Jacques Burnel est la figure de proue d'un navire sillonnant les mers houleuses du rock et du punk depuis 1974. Pour la première fois, il se raconte pendant une année d'entretiens, regroupés dans douze chapitres thématiques éclairant toutes les facettes de sa riche personnalité. Car «le plus français des Britanniques et le plus britannique des Français» a tenté, sa vie durant, de résoudre ses problèmes d'identité par tous les moyens. Bass hero, libre-penseur, 7e dan de karaté Shidokan, «Euroman» idéaliste, lecteur de Mishima et Platon, féru d'histoire, de mythologie et de géopolitique, producteur de Taxi Girl et Polyphonic Size, fougueux et cérébral, provocateur et romantique, l'Homme en Noir se dans ces pages.
Né en 1980 à Senlis, Anthony Boile est diplômé en histoire de l'art et travaille comme agent du ministère de la Culture dans un monument historique. Il a notamment travaillé sur Kat Onoma, le Velvet Underground et Leonard Cohen, à travers des articles, entretiens ou conférences musicales. Il a dirigé l'ouvrage collectif Éloge du transport, à propos de Rodolphe Burger (Filigranes, 2016) et écrit The Stranglers, Black and White (Densité, 2020).
Richard Strauss eut une vie merveilleuse qu'il raconta durant ses dernières années dans des textes longs ou courts mais toujours pleins d'humour.
Christophe Looten les a réunis pour les offrir au lecteur francophone. On y découvre les premiers pas de l'apprenti compositeur, les premiers succès, puis la gloire venue avec les grandes oeuvres. Les derniers souvenirs, rédigés pendant la Seconde Guerre mondiale, nous permettent de mieux comprendre pourquoi Strauss n'a pas quitté l'Allemagne nazie et ce qu'il a essayé de faire durant cette période tragique.
Riches en anecdotes et en traits d'esprit, ces petits chefs-d'oeuvre nous plongent dans l'Allemagne musicale du début du siècle. On y rencontre tour à tour Cosima Wagner, Johannes Brahms, Johann Strauss, et le compositeur y évoque Richard Wagner, Hans von Bülow, Gustav Mahler et Arnold Schoenberg.
Le compositeur relate également comment il a conçu ses oeuvres et le travail mené avec ses librettistes, les chefs d'orchestre, les metteurs en scène et les interprètes, ainsi que l'accueil qu'elles ont reçu.
Cette sorte d'autobiographie, qui n'était disponible jusqu'à présent qu'en allemand, est indispensable pour bien connaître Strauss et saisir l'importance historique de ses oeuvres.
Spécialiste de la musique allemande de la seconde moitié du XIXe siècle, Christophe Looten est aussi le compositeur de deux opéras, de plusieurs messes, symphonies, concertos, et de six quatuors à cordes.
L'orchestre, comment ça marche ? Quels sont les rouages de cette étrange communauté humaine et musicale ? On la perçoit comme une masse indifférenciée, sous le nom d'Orchestre Philharmonique de Berlin ou d'Orchestre de Paris. Mais on oublie trop souvent qu'il s'agit d'une réunion d'individualités. Qui sont ces musiciens d'orchestre, ces anonymes, ces sans-grade dont on oublie qu'ils sont de grands musiciens ? Ils sont un paradoxe vivant : artistes mais aussi salariés, interprètes mais aussi exécutants, aristocrates mais aussi prolétaires. Est-ce par vocation ou par défaut qu'ils font ce métier ? Qui se soumet pendant ses études à l'excellence et à la compétition pour finalement fondre son talent dans un groupe ? Comment s'organise cette communauté fortement structurée et hiérarchisée : solistes et musiciens du rang, cordes et vents, c'est une vraie micro-société. Avec en point culminant le rapport au chef d'orchestre : rapport de pouvoir ou de confiance ? Si un chef peut se montrer despotique, un orchestre peut facilement dévorer un chef tout cru. L'orchestre peut être le paradis ou l'enfer, il peut se comporter comme une classe de sixième ou s'élever jusqu'à la transcendance. Ses membres sont des êtres humains, avec leurs forces, leurs travers, leurs diversités, mais lorsqu'ils communient pour le même objectif, l'orchestre devient la plus magique des inventions.
La musique sculpte et caresse notre cerveau. Dès la petite enfance, elle contribue au bon développement de la motricité et de la coordination, ainsi qu'à l'apprentissage du langage. Plus tard, elle favorise la mémoire, l'attention, mais aussi la confiance en soi et la vie sociale. L'écoute ou la pratique régulière de la musique peut même soulager les adolescents de certains dysfonctionnements dans les apprentissages ou de leur hyperactivité. Et ce qui est scientifiquement établi pour les vingt premières années de la vie demeure également vrai pour les adultes : la musique continue de faire du bien à notre cerveau et de nous aider à penser, même quand les enfants que nous avons été sont devenus grands ou plus âgés?! De Mozart aux Beatles en passant par Freddie Mercury et Billie Eilish, comment la musique modèle, renforce ou répare notre cerveau, preuves à l'appui. Une aide précieuse pour tous les parents soucieux du bon développement et de l'épanouissement de leurs enfants, petits ou moins petits, sur les plans moteur, cognitif et social. Pierre Lemarquis est neurologue et neurophysiologiste. Membre de la Société française de neurologie, de la Société de neurophysiologie clinique de langue française et de l'Académie des sciences de New York, il s'emploie depuis plus de trente ans à préciser les relations entre cerveau et musique. Il a notamment publié Sérénade pour un cerveau musicien et Portrait du cerveau en artiste, qui ont été de grands succès.
Au cours de ses entretiens inédits, Pierre Boulez expose ses vues sur la musique, trace les grandes lignes de ce que pourraient être son "Art poétique" musical, et dresse un tableau de la musique contemporaine - tendances, composition, harmonique - à l'aube du siècle.
En 2006 nous publions Rock pop, un itinéraire bis en 140 albums essentiels de Philippe Robert. Cette anthologie ouvre une série d'ouvrages références invitant à l'exploration transversale des genres musicaux. Quinze ans plus tard et fort de sept opus à son actif allant du folk aux musiques expérimentales, l'auteur achève un travail de synthèse minutieux et propose une anthologie totale : 100 ans de musique en 400 albums, à la croisée des genres. Musiques, Traverses & Horizons donne à voir une construction de l'histoire musicale du XXe siècle où Moondog croise Oneothrix Point Never, John Cale, Etta James et Colette Magny. Guidée par la passion et le plaisir de transmission, cette oeuvre rétrospective invite à fouler les chemins de traverses menant à la découverte d'un horizon musical inédit.
Né en 1958 à Paris, ancien chroniqueur pour Les Inrockuptibles, Vibrations et Jazz Magazine, Philippe Robert vit dans le sud de la France. En qualité de producteur, on lui doit deux disques avec des membres de Sonic Youth (Lee Ranaldo et Thurston Moore).
À 32 ans, Glenn Gould décide de ne plus se produire en public en faveur des enregistrements en studio. Ce revirement dans sa carrière restait à ce jour une énigme. Il s'en explique ici, dans un texte étonnant. Pourtant, il affranchit d'emblée : il ne souhaite pas parler de musique. De quoi, selon lui, favoriser les révélations. Et en effet. Mais la forme même du texte est plus évocatrice encore ; dans ce dialogue avec lui-même, l'auteur met en scène un subtil jeu de thèses-antithèses. L'attraction magnétique que le musicien exerce sur son public ravit ici, au sens propre et figuré, le lecteur.
Enfant prodige, pianiste de génie, Glenn Gould (1932-1982) est un des rares interprètes qui aient touché le grand public grâce à l'usage de l'audiovisuel. Avec l'enregistrement des Variations Goldberg de Bach en 1955, il devient mondialement célèbre.
Cet ouvrage rassemble une vingtaine de textes du compositeur Sergueï Rachmaninov, pour la première fois traduits en français. Dans ces articles, ces souvenirs, ou ces entretiens, Rachmaninov évoque notamment sa carrière de compositeur, ses débuts avec le fameux Prélude en do dièse mineur, le soutien si précieux de Tchaïkovski, sa douleur davoir dû quitter la Russie.
Ses réflexions sur la musique abordent des questions aussi diverses que passionnantes : le modernisme, la musique russe et la musique européenne, ce quest un beau jeu de piano et la façon dy parvenir, limportance de la technique, larrivée du disque, et lexpérience particulière dêtre linterprète de sa propre musique.
Claveciniste et chef d'orchestre, William Christie, américain installé en France depuis 1971, est l'artisan de l'une des plus remarquables aventures musicales de ces quarante dernières années : les Arts Florissants, fondation dédiée à la transmission dans le domaine de la musique baroque et des jardins. Ici, William Christie se dévoile dans une série d'entretiens inédits dont il a confié la réalisation et l'écriture à son jeune premier violon, Emmanuel Resche-Caserta. Loin de constituer un bilan, ce livre est plutôt un portrait touchant, né d'une conversation libre sur la musique, les arts et la vie, entre le chef et son second que deux générations séparent mais qu'une amitié sincère et une confiance mutuelle lient étroitement.
Quel touriste étranger n'associe pas La Vie en rose à la France, qui ne s'est pas imaginé à Rome en écoutant Ti amo ou en Espagne avec La Macarena ? Ces mélodies populaires sont tellement ancrées dans l'imaginaire collectif qu'elles ne sont plus les icônes du répertoire de leur interprète, celui-ci se dissolvant au profit d'une voix nationale, mais deviennent le symboles de la nation, son porte-parole. À travers trois chansons issues de la folk américaine, Greil Marcus lève le voile sur trois facettes d'une seule nation. Selon lui, elles permettent de définir la mentalité américaine. Par ces trois morceaux on découvre non seulement trois manières de parler des USA, mais aussi trois nations à l'intérieur de ceux-ci, chacune avec son histoire secrète, ses traditions et sa culture oubliées.
Greil Marcus est le plus célèbre rock critic américain. Spécialiste de la pop culture outre-atlantique, il est l'auteur d'ouvrages qui mettent au jour les liens souterrains unissant les mouvements artistiques et musicaux et les événements, parfois séparés de plusieurs siècles. Collaborateur régulier à Rolling Stone Magazine et Creem, cet intellectuel mélomane est également un conférencier aux quatre coins du monde. Il est l'auteur de Lipstick Traces (Allia, 1998) et de Dead Elvis (Allia, 2003).