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Publications de l'École française de Rome
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Vitruve et la tradition des traités d'architecture
Gros P.
- Publications de l'École française de Rome
- 7 Juin 2013
- 9782728310289
Les articles et essais qui composent cet ouvrage jalonnent plus de trente années de réflexion sur le De architectura de Vitruve, le seul traité sur l'art de bâtir qui ait échappé au naufrage de la littérature technique grecque et romaine. Dispersés dans diverses revues scientifiques ou actes de colloques, ils étaient, pour certains, devenus presque inaccessibles. Comme d'autre part ils abordent des questions de terminologie et de méthode qui ne sont pas directement traitées dans les introductions et commentaires rédigés par le même auteur pour les livres II, III, IV de la Collection des Universités de France (Paris, 1990, 1992, 1999) ou pour l'édition complète d'Einaudi (Turin, 1997), une nouvelle présentation globale s'avérait nécessaire. Un tel regroupement permet de suivre sur le long terme le cheminement d'une recherche qui, d'abord centrée sur la structure de l'ouvrage et les contraintes imposées par le genre théorique, n'a cessé de s'approfondir en s'efforçant de retrouver la logique parfois déconcertante qui a présidé à la définition des règles et à l'organisation des chapitres prescriptifs ou normatifs. Il apparaît ainsi, à la lecture de ces travaux, que le statut des développements consacrés par Vitruve à l'architecture dans le système d'énonciation à la fois complexe et imbriqué de son traité compte souvent davantage que le contenu même de ces développements, ou que du moins celui-ci ne saurait être ni compris ni évalué avec quelque efficacité sans une réflexion préliminaire sur celui-là. Si l'on devait retenir un seul enseignement de ces recherches, ce serait celui d'un mode de lecture et donc d'emploi qui, se défiant de toute exploitation directe d'un précepte technique ou proportionnel isolé de son contexte, se donne toujours pour tâche de le situer dans l'univers culturel de l'auteur latin et dans le réseau axiologique, explicite ou implicite, que cet héritier de la tradition hellénistique d'Asie Mineure considérait comme infrangible. Dans cette démarche, sa double compétence de latiniste et d'archéologue a permis à Pierre Gros des mises au point et des découvertes dont la communauté internationale des « vitruviens » et des historiens de l'architecture a salué la pertinence.
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De la "cité de Dieu" au "palais du Pape" : les résidences pontificales dans la seconde moitié du XIIIe siècle
Pierre-Yves Le Pogam
- Publications de l'École française de Rome
- 2 Mai 2013
- 9782728309993
Par la multiplication des déplacements de la papauté dans la seconde moitié du XIIIe siècle et par l'obligation faite à ses hôtes de lui bâtir de nouvelles résidences, cette période représente un siècle d'or pour les constructions civiles des pontifes. Le présent ouvrage est fondé sur l'étude monographique des onze résidences principales de la papauté (palais et châteaux situés à Rome, dans le Latium et en Ombrie), depuis les plus célèbres, comme les palais du Latran et du Vatican, aux plus méconnus, tel le château de Soriano nel Cimino, et s'appuie sur des textes multiples en partie inédits. Cette double approche permet d'aborder tous les aspects de cette riche floraison dans une double perspective, celle de l'histoire de l'architecture, mais aussi celle de l'histoire tout court, car l'étude des résidences conduit à aborder l'histoire de la cour pontificale, de la curie, de la papauté elle-même. Après l'étude des monuments sont traitées la mise en oeuvre des bâtiments, l'étude des diverses parties de la résidence au service de la personne du pape et de l'administration pontificale (depuis les grandes salles jusqu'à la chambre et à la chapelle du pape), la typologie des palais et châteaux et leur insertion dans leur tissu urbain respectif. Enfin est envisagé l'ensemble de l'activité architecturale des pontifes, qui apparaît comme l'expression de l'ambition universelle de l'Église du XIIIe siècle. Pourtant, à cause de l'instabilité des séjours, de la brève durée de nombreux pontificats et des moyens encore limités de la papauté et des communes qui la recevaient, le résultat présente un aspect un peu anarchique, si on le compare au siècle suivant où une grande partie des moyens sera concentrée dans l'élaboration d'un programme cohérent, et l'ambition des pontifes se conclut sur un échec, avec l'attentat d'Anagni. Mais c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette période, qu'on peut voir comme un temps d'expérience, de recherche, de tâtonnement, avant les temps de la papauté et du palais d'Avignon.